L'empire du bien
(et la
nauséabonde Vox Populi)
«Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils
dédaignent de remplir
autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer
ses voisins.»
- Jean-Jacques Rousseau – L’Émile
Depuis que le débat entourant la charte est lancé, nous assistons
à deux phénomènes flagrants : le panurgisme éditorial de la plupart des grands médias ainsi que le « consensualisme » sordide et malsain d'une
certaine élite qui affirme
représenter le Québec...Et gare à celui qui
sortira la tête du troupeau!
C'est en effet à coups d'articles, de temps d'antenne (petite mention spéciale à Radio-Canada pour leurs efforts qui dépassent
l'entendement !), de manifestes, de cours magistraux et autres tribunes, que le fer de lance de nos « élites »
n'hésite pas à «
médire » sur la pauvre petite populace
inculte, en plein délire de persécution, frôlant l'hystérie collective et qui ne comprendrait franchement rien à rien.
Ce que l'empire du bien ne semble ne pas avoir compris,
c'est tout d'abord que le grandiose et sublissime multiculturalisme dont il fait l'apologie dès que l'occasion se présente (tout en demandant, bien sûr, à cette plèbe infâme de bien vouloir
« s'adapter aux nouvelles réalités qu'impose la modernité
© ™»), est un échec total, complet et définitif. Et ce n'est pas (que) Marine Le Pen qui le dit, ce sont les très libéraux
: Sarkozy,
Merkel et Cameron qui l'ont affirmé.
Vous savez, le multiculturalisme sous les arches néo- gothiques de McGill, c'est autre chose que le multiculturalisme « de terrain
».
Chaque société d'accueil possède un seuil maximal d'intégration et une fois le point de bascule franchi, alors bonne chance et « welcome to Babel »... Aujourd'hui nous assistons, en direct, au franchissement de ce point de non-retour. D'ailleurs, avec un million de nouveaux arrivants au Canada à chaque quatre ans (c'est-à-dire la population totale de la Nouvelle-Écosse, à chaque 4 ans), il faut être joyeusement optimiste pour croire qu'il pourrait en être autrement.
Chaque société d'accueil possède un seuil maximal d'intégration et une fois le point de bascule franchi, alors bonne chance et « welcome to Babel »... Aujourd'hui nous assistons, en direct, au franchissement de ce point de non-retour. D'ailleurs, avec un million de nouveaux arrivants au Canada à chaque quatre ans (c'est-à-dire la population totale de la Nouvelle-Écosse, à chaque 4 ans), il faut être joyeusement optimiste pour croire qu'il pourrait en être autrement.
Autre petit détail que l'empire
du bien a oublié : le Québec n'est pas encore une oligarchie élitiste gouvernant selon les intérêts de ses « minorités
», c'est une démocratie (demos : peuple, cratie : pouvoir), ce qui signifie
« le pouvoir du peuple ». Et de Platon à Montesquieu en passant par Hume
et Locke, c'est la définition qui fait cours depuis
à peu près 2400 ans. Donc la « voix » et « l'avis
» de l'élite, sur un sujet d'ordre
public, ne valent ni plus, ni moins que celle de M. ou Mme Toulemonde. Vous pouvez bien
persister à répandre
l'anathème sur les « radio X », mais ce que vous faites est en fait du racisme social envers ceux qui ont probablement payé une bonne partie de vos très très longues
études...
Par ailleurs, affirmer que nous allons stigmatiser nos « minorités » avec cette charte est risible. Tout d'abord ces minorités sont des minorités
«idéologiques » et ne sont minoritaires que par la conjoncture démographique actuelle. Une religion n'est pas une orientation sexuelle, ni une maladie, ni un handicap : c'est une croyance. Et qu'en 2013, deux siècles
après l'époque des Lumières,
qu'un croyant, peu importe
sa religion, mérite protection de l'État, statut juridique particulier ou « accommodements » pour qu'il se sente « comme chez lui » nous laisse
quelque peu songeurs...
Le croyant est avant tout Canadien et Québécois
et il doit, comme nous tous, se conformer
aux devoirs
qu'a défini la majorité
: Vox populi, Vox dei.
Et ceux qui
rêvent déjà de pouvoir défricher un Nouveau Monde en termes d'opportunités juridiques devraient plutôt convaincre le Congrès
islamique canadien d'inscrire dans le marbre le droit absolu (et sans conséquence) d'apostasie de ses fidèles.
En effet, puisque l'on naît et meurt musulman et que l'apostasie (la Ridda) est interdite sous peine de mort par le très saint Coran, l'Islam (que la peine soit appliquée ou non) viole de facto l'article 2a de la Charte
canadienne des droits et libertés, tout comme l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ce qui devrait,
ne sait-on jamais, vous inquiéter
un peu plus que la vilaine charte...
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