« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mardi 29 mai 2012

GND: L'affaire de la bourse du Millénaire



Chantal Mino - Abonnée
23 mai 2012 06 h 12
Le Devo
ir

Bravo à madame  Reynolds et à Gabriel Nadeau-Dubois !

Et merci au Devoir de publier cet article, car vous pouvez être certains que les autres médias de désinformation n'en parleront pas. Le harcèlement psychologique et la diffamation envers toutes personnes d'influence qui peut nuire au 1%, leurs larbins et leurs tits amis mafieux étant leur cible de choix, quitte à fouiller, à inventer ou à créer un événement anodin pour discréditer de façon gigantesque ceux-ci, dont M. Gabriel Nadeau-Dubois qui est une cible de choix pour ces rapaces depuis un certains temps. Une vraie honte pour la presse et le premier prix du haut le coeur va à Quebecor. Le prix de l’humanité va au Devoir.

Encore bravo madame Reynolds pour ses talents et son altruisme qu’elle partage si généreusement avec ses concitoyen(ne)s pour faire du Québec une société démocratique et de droit qui vise le bien commun de l'ensemble de Québécois(e)s et non pas juste pour le 1%, leurs larbins et leurs tits amis mafieux. Cela fait du bien de voir une personne honnête, intègre, congruente et persévérante comme porte-parole d’un groupe d’étudiant(e)s en grève. Lâchez pas !

M. Nadeau-Dubois, consolez-vous, plus ces médias poubelles, comme certains les appellent, vous dénigreront, vous diffameront afin de vous discréditer, ce sera parce que vous leur faites peur avec votre honnêteté, votre intégrité, votre charisme, votre langage éloquent et intelligent.

Ils cherchent à vous attaquer psychologiquement par diverses tactiques dont l’abus du recours à la justice (avec des tits amis juges post-it peut-être?) faute de pouvoir le faire autrement, ne vous laissez pas faire, défendez-vous, car plus haut, vous finirez par obtenir justice. Cela prend de la patience, de la prudence et de la persévérance, mais vous l’obtiendrez, c’est certain. Entourez-vous, protégez-vous et défendez-vous! Même si Quebecor ne fait pas partie du Conseil de presse, sachez que vous pouvez quand même déposer une plainte. 

***
D'abord,  merci madame Mino pour votre commentaire dans Le Devoir avec lequel je suis tout à fait d'accord. 

Puis aussi pour dire MERCI à Lora de m'avoir informée, la première, au sujet de la bourse du Millénaire de 20 000 $  que se serait méritée Gabriel Nadeau-Dubois, dans un petit encadré qui se lisait comme suit :

BOURSES D’EXCELLENCE DU MILLÉNAIRE –
POUR LE PASSAGE DU COLLÉGIAL À L’UNIVERSITÉ
(DERNIÈRE ANNÉE) 2008-2009
1 bourse de 20 000$
Gabriel Nadeau-Dubois
Sciences humaines

Curieux! En 2008-2009, personne n'avait remarqué cet événement, alors comment ne pas voir aujourd'hui dans le soudain rappel de cette bourse  une manoeuvre (sortie directement de l'artillerie poubelle) pour dénigrer et discréditer celui l'a reçue?  

May

lundi 28 mai 2012

Médias - Qu’est-ce qui se passe ?



Il commence à y avoir du monde aux balcons d’observation de la société pour tenter de comprendre et d’expliquer ce qui se passe. Tout ce qui pense, juge, conjecture et divague s’y bouscule. Des artistes, des universitaires, des sondeurs, des commentateurs professionnels et maintenant tous les citoyens « ordinaires » branchés en ligne et réseautés. 

Le Devoir développait des explications ce week-end. Il se passerait quelque chose du côté de la critique du néolibéralisme en général et de ses effets sur l’université en particulier. On pourrait reformuler l’idée ainsi : après les gaz de schiste ou le mont Orford, voici une nouvelle réaction à la grande marchandisation du monde. Tout ce qui veut durer n’est pas conservateur. À d’autres de juger ce point de vue. 

La bonne vieille télé (RDI et TVA) a versé des pièces analytiques au dossier vendredi soir dernier. La chaîne d’info continue de Radio-Canada dévoilait les résultats d’un sondage sur l’impasse, ses causes et ses effets, tout en éclairant la situation à l’aide de reportages et d’entrevues. Bravo et merci ! 

À hue et à dia 

 Le philosophe Georges Leroux et le professeur chroniqueur Christian Dufour ont croisé le fer analytique. Le premier a parlé du contexte national et mondial, d’une génération postréférendaire en éveil, du pouvoir politique réel de la rue. Le second diabolisait (encore !) le porte-parole étudiant Gabriel Nadeau-Dubois tout en ramenant les casseroles à une dérive « irrationnelle » à la mai 1968. 

 À la même heure, à TVA, le commentateur Jean Lapierre avouait un peu son impuissance à bien saisir le mouvement en apparence multiforme. Il y suit aux moins trois fils entremêlés : une profonde lassitude envers le gouvernement Charest ; la désolation face à l’enlisement du conflit étudiant ; un refus global des nouvelles règles entourant le droit de manifester. 

 Le chroniqueur Richard Martineau évoquait pour sa part une sorte de « révolte culturelle ». Il a répété autrement l’idée samedi dans Le Journal de Montréal en ramenant les parades chaudronnées à une volonté de s’agiter en communautés festives, sans véritable objectif. L’article s’intitulait « Flashe tes lumières », référence condescendante à une pratique insignifiante des fans de l’humoriste Jean-Marc Parent dans les années 1990.  

Un je-ne-sais-quoi de paternaliste 

Souvent, ce n’est pas le point de vue, mais le ton et le style qui détonnent. Beaucoup de commentateurs professionnels prétendent éclairer ce qui se passe en multipliant les formules insultantes, les jugements sans nuances, avec toujours ce je-ne-sais-quoi de paternaliste. 

Martineau, Dufour et Cie ont commencé par multiplier les commentaires hautains et offensants envers les étudiants, traités de jeunes inconscients manipulés par les méchants syndicats ou d’enfants gâtés profiteurs du système. Ils ont ensuite mis l’accent sur les écarts de violence dans les manifestations. Puis, ils ont défendu un recours à la répression croissante avant de hurler au loup anticonstitutionnel quand la loi de l’ordre n’a pas été respectée. 

On en serait à la négation des fondements de la société occidentale et rien de moins. Beaucoup de préposés au sens instantané ont traité les manifestants illégaux de dangereux révolutionnaires antidémocratiques. Dans La Presse de la semaine dernière, Mario Roy parlait d’un recul « non pas de quelques décennies, mais de quelques siècles ». Il y voyait aussi « une haine d’une nature inédite, irrationnelle, fanatique à l’endroit des médias traditionnels ». 

Une certaine rage 

C’est vrai que ça rage fort contre les injurieuses enflures médiatiques dans la rue et les nouveaux médias. Seulement, une hirondelle vulgaire contre la chroniqueuse Sophie Durocher ne fait pas le printemps, même érable. 

Dans un texte publié en ligne, intitulé « Nul n’est prophète en son pays », le cinéaste Xavier Dolan a astiqué son clavier pour une fine réponse à la chroniqueuse animatrice Isabelle Maréchal du Journal de Montréal. Tout en expliquant pourquoi il a porté le carré rouge au Festival de Cannes, lui aussi a proposé son explication de ce qui se passe. 

« Il est grand temps, je pense, écrit-il, que certains chroniqueurs, journalistes et éditorialistes rétifs investis du devoir d’opinion cessent une fois pour toutes, quelle que soit leur position, dont ils ont la prérogative, […] de traiter les leaders étudiants, et absolument les étudiants eux-mêmes, comme des bums, des fauteurs de trouble, des enfants rois, et admettent, pour en finir avec cet accès de déni, que la crise que le Québec traverse en est une vraie, et une importante. »

Source: Stéphane Baillargeon - Le Devoir 

jeudi 24 mai 2012

Quand “la jeunesse du Québec” appuie ses leaders



Une question légitime fut récemment posée sur le sens profond du conflit qui oppose le gouvernement Charest et une partie des élites québécoises et “la jeunesse”.

Les Fédérations étudiantes, a-t-on avancé, ne représentent pas “la jeunesse”, mais une portion de cette portion de la jeunesse qui suit des études supérieures.

Le sondage Léger QMI recèle en ses entrailles, dont ce blogueur a obtenu copies,  la clé de cette énigme: “la jeunesse” québécoise, définie comme les 18-24 ans, est massivement derrière le mouvement étudiant et massivement opposée à Jean Charest.

La hausse
66% des 18-24 ans sont CONTRE — 67% des 65 ans et plus sont POUR

La loi spéciale
73% des 18-24 ans sont CONTRE — 62% des 65 ans et plus sont POUR

La sévérité de la loi
73% des 18-24 ans croient qu’elle est TROP SÉVÈRE –
53% des 65 ans et plus la jugent JUSTE ou PAS ASSEZ SÉVÈRE

Un point d’accord: Bas les masques!
65% des 18-24 d’accord avec l’interdiction,
comme 88% des 65 ans et plus

Les chefs
Proportion des 18-24 qui ont une “bonne opinion” envers:
Jean Charest: 18%
François Legault: 21%
Pauline Marois: 36%
Amir Khadir: 38%
Gabriel Nadeau-Dubois: 45%
Martine Desjardins: 51%
Léo Bureau-Blouin: 60%

L’intention de vote (après relance et répartition):



Total 18-24 25-34 65+
PLQ 32% 20% 22% 48%
PQ 32% 46% 32% 29%
CAQ 21% 19% 21% 17%
QS 10% 10% 17% 4%

Source: Blogue Jean-François Lisée

***

Je suis encouragée de voir les jeunes se regrouper derrière le PQ. Espérons maintenant qu'ils n'oublieront pas d'aller voter, le Jour JJC ...  

May

mercredi 23 mai 2012

Le bureau de Jean Charest intervient dans les sondages en ligne

Édifice du parlement




À la suite d'un sondage en ligne dont les résultats étaient défavorables au gouvernement, le bureau du premier ministre aurait invité une liste de contacts à se prononcer pour changer la tendance, selon Cyberpresse.

Une adjointe aux communications du bureau du premier ministre a envoyé un courriel à une liste de personnes pour leur demander de participer au sondage du journal qui demandait aux gens s'ils croyaient que le gouvernement pouvait réduire les listes d'attente. Dans son bref courriel, elle demande aux gens : « Allez répondre S.V.P., le non domine...Merci! »

Questionné sur le sujet, le premier ministre Charest a dit qu'il n'était pas au courant de cette pratique. Un attaché de presse, Hugo d'Amours, a déclaré lui qu'il s'agissait d'une initiative personnelle de l‘adjointe, et que c'était une bonne chose d'inciter les gens à participer au débat public.

Le responsable du sondage au journal La Presse a déclaré de son côté qu'il avait déjà observé des changements soudains de tendance « difficilement explicables dans les sondages qui concernaient le gouvernement Charest ».

***

Pour le bon plaisir de son maître, Paul Desmarais,  qui est partout et dans tout, il est normal que Jean Charest, l'exécutant,  est aux ordres. Au début,  c'était  les médias. Puis,  les juges. Ensuite, la police et les tribunaux. Désormais, les sondages. 

May

samedi 19 mai 2012

Et ... des idées en l'ère: Jean Charest, chef gréviste




Antoine Robitaille
Le Devoir  

«Il n’y a pas patron plus intraitable qu’un ancien syndicaliste radical », dit-on. Cette maxime renferme peut-être une clé expliquant, en partie, l’attitude du premier ministre Charest dans le conflit étudiant. S’il avait eu 17 ans aujourd’hui, on peut gager que Jean Charest porterait le carré rouge.


En 5e secondaire, à l’école Montcalm de Sherbrooke, il avait été élu président de l’école. Dans son autobiographie J’ai choisi le Québec (éditions Pierre Tisseyre, 1998), il fait le récit de ce « premier mandat » : « J’avoue que je n’ai pas beaucoup étudié, cette année-là. Je m’intéressais davantage aux affaires du conseil étudiant. L’école comptait mille deux cents élèves. Nous avons organisé des grèves, des contestations, des négociations avec les professeurs. Cela a été pour moi un apprentissage de la responsabilité publique, qui comporte plusieurs dimensions : il faut apprendre à résoudre des conflits, à écouter, à trouver des solutions, à contester des décisions et aussi, quand il le faut, à dire non et ce, dans un contexte où l’on doit assumer la responsabilité de ses gestes. »

Si le militantisme étudiant a tant de vertus, on se demande bien pourquoi le ministre responsable des dossiers jeunesse, aujourd’hui, cherche autant à le brider. Peut-être parce que ça nuit aux études. « J’ai terminé mes études secondaires sans distinction, admet-il dans son autobiographie. J’étais un étudiant moyen. J’aurais pu avoir de meilleurs résultats si je m’étais appliqué, mais à l’époque, ce qui m’intéressait, c’était les activités du conseil étudiant, le sport et la musique de Pink Floyd, d’Octobre et des Rolling Stones. »

***

André Pratte, dans sa biographie du chef libéral (L’énigme Charest, Boréal 1998), s’arrête brièvement sur la période de militantisme étudiant du futur premier ministre du Québec. En 1975, Jean Charest étudie au séminaire Saint-Charles, un collège privé. Comme au secondaire, il s’intéresse à la politique étudiante. Il participe notamment à un mouvement de débrayage pour exiger la mixité de l’école. Demande prioritaire ? Rencontrer le directeur du séminaire ! Au bout de trois jours, le directeur accepte ; accueille les grévistes dans son bureau. Qui prend la parole ? Jean Charest. Cela lui sert à progresser dans le mouvement. Il « est appelé à présider une des assemblées générales des élèves » et est « élu membre du "comité sur la mixité", chargé de négocier avec la direction du séminaire ». Pourquoi ? « Je savais organiser les grèves… » À l’époque, on ne parlait pas de boycottage, à l’évidence.

Permettez-moi une hypothèse de psycho à cinq sous : au-delà des considérations stratégiques et tactiques qui ont motivé le premier ministre cette semaine, n’y a-t-il pas, dans ce projet de loi 78, une volonté de mâter l’étudiant à la fois dissipé et militant qu’il a été ?

Chose certaine, lorsqu’il propose, dans la loi 78, de récupérer des semaines perdues, on se dit que Jean Charest sait de quoi il parle. Retournons à l’autobiographie : « Au collège, j’ai participé à la vie politique étudiante, tout en préparant mon entrée à l’université. Cela dit, j’avais loupé tant de cours qu’à la dernière session je me suis retrouvé avec huit cours à terminer. J’ai quand même décroché mon diplôme d’études collégiales, mais il a fallu en pédaler un coup. »

***

Autre paradoxe « charestien » révélé par cette loi 78 : sa propension à instrumentaliser le droit. Lui, l’avocat qui aime tant rappeler l’importance de l’État de droit, du respect des lois, a un parcours marqué d’un fil rouge à cet égard.

Souvent, même, en l’observant ces dernières années, j’ai pensé à la célèbre phrase de Coluche : « En politique, les études, c’est très simple : […] c’est cinq ans de droit, tout le reste de travers. »

De travers comme ce fameux coup de téléphone à un juge de la Cour supérieure en 1990, qui contraindra le jeune ministre à laisser son portefeuille des sports. « Avocat de carrière et ministre depuis 1986, note un journaliste à l’époque, Jean Charest pouvait difficilement évoquer, pour sa défense, l’ignorance de la tradition d’indépendance du pouvoir judiciaire face au pouvoir politique. »

Aujourd’hui, on pourrait écrire : « Avocat de carrière et premier ministre depuis 2003, Jean Charest pouvait difficilement évoquer, pour sa défense face aux aspects abusifs de la loi 78, l’ignorance des règles constitutionnelles. »

Dans son autobiographie, lorsqu’il aborde sa formation juridique, Jean Charest écrit : « Le droit […] nous apprend à raisonner, à manipuler des concepts. » Ce type de manipulation s’observe dans plusieurs épisodes de la carrière de l’homme. Le plus connu étant celui de la nomination des juges, dont le caractère « post-itien » a été mis en lumière lors de la commission Bastarache.

Mais il ne faut pas oublier la géométrie variable de la directive d’éthique du Conseil des ministres, avant le code de déontologie de 2011 ; les relations tendues avec les procureurs de la Couronne ; la commission Charbonneau, d’abord instituée sans pouvoir de contrainte, en ne tenant pas compte de la Loi sur les commissions d’enquête. Il y avait assurément beaucoup d’exagération et de mauvaise foi dans ces propos de Marc Bellemare sur Jean Charest : « La justice, ça ne l’intéressait pas. Ce n’était pas des dossiers politiques aussi importants que la F1. » Reste que parfois…

***

Mes caractères gras - May 

jeudi 17 mai 2012

Conflit étudiant: Enfin, de l'air? ...!

Le Devoir - 16 mai 2012


La loi spéciale leur est tombée dessus comme une épée de Damoclès. Madame Courchesne aura-t-elle été plus efficace que madame Beauchamp?  Évidemment!

L'astuce a été magistrale. La ruse a été géniale. La fourberie a été incontestable. Les chefs étudiants ont été tout bonnement roulés dans la farine, celle avec laquelle elle avait cuisiné ses p'tits biscuits ...

***

Marie-Andrée Chouinard, Le Devoir, écrit ce matin:  «Ce sera donc une pause dans l’escalade de la tension. Rien n’est réglé sur le fond, rien du tout même, mais une bouffée d’air jusqu’en août permettra peut-être justement cette négociation de la dernière chance. Croisons les doigts.

Ironie suprême : c’est au nom de l’accès à l’éducation - exactement l’enjeu pointé par les détracteurs de la hausse - que le premier ministre a présenté hier soir sa sortie de crise… à l’électorat. Il propose une pause salutaire, car les tensions étaient trop vives de part et d’autre. Cet arrêt doit servir à discuter.

Québec évite la confrontation dans l’immédiat, mais pellette en avant les problèmes potentiels. Les cours ne seront pas annulés, mais suspendus, avec reprise en août. D’ici là, pause santé, réflexion et, espérons-le, négociation.» 

À  suivre. 

***

Et pendant ce temps, dans les sondages ... 

Jean Charest réussira-t-il avec le conflit étudiant, là, où a échoué son ami français, Nicolas Sarkozy, avec l'affaire Mohamed Merah, dans le massacre de Toulouse. 

May 

samedi 12 mai 2012

Que révèle le mouvement étudiant?




Mise à jour le vendredi 11 mai 2012 à 10 h 07 HAE | 
Kamel Bouzeboudjen | Radio-Canada


On n'a jamais vu au Québec un mouvement de grève étudiante d'une telle ampleur. Quand on évoque le sujet avec des universitaires, il y a unanimité pour qualifier ce mouvement d'unique ou d'historique. 

 Pour tenter de comprendre ce phénomène, nous avons interviewé des professeurs d'université, spécialisés en sociologie, en histoire, en sciences politiques ou en sciences humaines, qui sont également des observateurs attentifs du monde étudiant depuis de longues années. 

Pour Éric Bédard, professeur d'histoire à l'Université de Montréal, ce mouvement « a dépassé les mouvements précédents non seulement en termes de durée et de nombre, mais aussi en termes d'impact politique ». 

 Francis Dupuis-Déri, professeur de sciences politiques à l'UQAM, trouve que ce mouvement est « plus combatif » que les précédents et se distingue par son « dynamisme et par la diversité de sa mobilisation [occupation de locaux, multiplication des manifestations] ».


Les générations se suivent, mais ne se ressemblent pas 

« Le mouvement actuel a fracassé la mythologie des combats menés par la génération des baby-boomers », affirme Éric Bédard. Mais le professeur de sociologie Jacques Hamel, de l'Université de Montréal, estime que le mouvement actuel aspire à conserver des droits obtenus par la génération des années 60, qui ont contribué à mettre en place l'État providence. 

Francis Dupuis-Déri note, pour sa part, que les mouvements de contestation au Québec dans les années 60 étaient « liés à la question de libération nationale nourrie par un discours sur la décolonisation ». Or, le mouvement actuel ne s'inscrit pas « dans cette optique ». Ce qui marque une différence de taille entre les deux générations. 

Le refus de la hausse révèle des aspirations plus grandes 

Pour Francis Dupuis-Déri, le mouvement étudiant met sur la table « une problématique opposant deux conceptions de la citoyenneté. Une plus individualiste, plus juridique : ''J'ai payé donc je veux pouvoir étudier '', et l'autre qui dit que la société civile doit s'organiser, insistant sur la nécessité de l'existence d'espaces de décision comme les assemblées générales. Une conception qui pose la question sur le sens du bien commun. » 

Selon lui, des slogans comme « Grève étudiante : lutte sociale » ou « Réveillez-vous » illustrent que les étudiants sont passés sur le terrain politique, dépassant la simple opposition à la hausse des droits de scolarité. 

 Ce mouvement a montré une autre conception de la politique, différente de la politique basée uniquement sur les élections, d'après M. Dupuis-Déri. « Les étudiants se sont révélés comme acteurs politiques à part entière », dit-il. 

Face à cette analyse, Éric Bédard est plus mesuré. Selon lui, la situation des étudiants, notamment dans les cégeps, permet les grands débats de société, car « les jeunes n'ont pas d'enfants, n'ont pas encore d'hypothèque ». Du coup, la contestation des étudiants prend parfois des allures lyriques, selon M. Bédard, qui croit que les étudiants changeront de discours lorsqu'ils changeront de situation. Même s'il trouve les leaders syndicaux éloquents, il estime que leur discours politique manque de clarté. 

A contrario, Jacques Hamel croit que « la vision néolibérale qui assimile l'université à une entreprise » est remise en cause par les étudiants. Selon lui, cette conception, qui fait son chemin depuis une vingtaine d'années, est centrée sur « des formations qui ont leur utilité sur le marché du travail ou des recherches axées sur les besoins des entreprises ». M. Hamel constate que les étudiants ne se reconnaissent pas dans cette vision. 

Selon Eugénie Dostie-Goulet, doctorante à la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, « la longue présence des libéraux au pouvoir » a probablement accéléré le désir de changement chez les jeunes. 

Pour elle, le fait que « de nombreuses personnes, qui ne sont pas étudiantes, se joignent au mouvement et participent aux manifestations » montre que le mouvement va au-delà de la question de la hausse des droits de scolarité. 

Par ailleurs, le professeur Jacques Hamel constate que « les citoyens et les étudiants sont aujourd'hui scandalisés par les affaires de corruption que les médias rapportent quotidiennement ». Cette situation a probablement eu l'effet d'un fertilisant pour le mouvement étudiant, selon lui. 

Des manifestants quittant la place Émilie-Gamelin, le 6 mai dernier.

 Voyage dans l'histoire

 Le professeur Éric Bédard déroule le fil de l'histoire pour expliquer l'évolution du mouvement étudiant au Québec, qui s'inscrit à chaque étape dans un contexte politique local et international. 

 Après une période fertile du mouvement étudiant dans les années 60, il a constaté que le mouvement a quasiment disparu au début des années 70 pour « renaître de ses cendres » au milieu de cette décennie avec la création de l'ANEQ (Association nationale des étudiants du Québec), qui présentait, selon M. Bédard, des similitudes avec la CLASSE (Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante). 

L'ANEQ, qui avait « un discours de contestation globale de la société capitaliste », était pratiquement la seule association qui représentait les étudiants jusqu'à la fin des années 80. À cette époque, avec la chute du mur de Berlin et le discours libéral émergent, qui appelait à moins d'État, surgissent la FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec) et la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec). 

Ces deux organisations avaient un discours plus « conciliant, réformiste ». La FEUQ et la FECQ prônaient le dialogue avec le gouvernement et les universités en tentant d'influer sur leurs décisions par des études ou des sondages. Elles avaient une approche de lobby et ne contestaient pas de façon globale le régime capitaliste. Épousant l'air du temps, ces deux associations ont pris le dessus dans les années 90. 

Retour de balancier

Mais avec l'émergence du mouvement altermondialiste au début des années 2000, les termes du débat ont changé et le système capitalise s'est retrouvé la cible des critiques des mouvements sociaux. Ce qui a permis à L'ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante), et par la suite à la CLASSE, d'émerger. Lors de la grève de 2005, la CLASSE était minoritaire, mais sept ans plus tard, cette organisation a pris le dessus et a imposé son rythme et sa démarche aux autres organisations, constate M. Bédard. La FEUQ et la FECQ ne sont plus en position d'isoler la CLASSE, sous peine de passer pour « des traîtres », conclut-il.

vendredi 11 mai 2012

Un artiste donne à la CLASSE les 1779 $ obtenus pour une peinture


Le mépris et l'entêtement, une peinture d'Alexandre Chartrand a été vendue 1779 $, somme que l'artiste a versée à la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE).

Alexandre Chartrand a indiqué que le prix initial de sa toile, 1625 $, a été haussé à 1779 $, en référence à la dernière offre de Québec sur la hausse des droits de scolarité.

L'oeuvre fait partie de la série On se fait tous fourrer, présentée à la galerie Point Rouge depuis mercredi. Peinte sur une période d'un peu plus d'un an et inspirée par l'actualité, chaque oeuvre exprime une raison pour laquelle « on se fait tous fourrer ».

Il s'agit d'une troisième exposition solo trois ans pour Chartrand, un artiste originaire d'Ottawa qui vit maintenant à Montréal.

Source: Cyberpresse

Gratuité scolaire: réflexion





 
Madame  Payette m’a refilé ce matin une  petite réflexion toute simple que j’aimerais partager  pour ne jamais l’oublier ...

Au fond, la crise étudiante actuelle n’est pas là pour rien, mais pour nous rappeler que le but premier de la gratuité scolaire pour laquelle tout le monde débat en ce moment, est tout simplement pour que nous devenions, comme peuple, et de génération en génération,  plus instruits que ceux qui nous ont précédés.
 
Pourquoi? Afin d'être d'être en mesure, de toujours avoir à l'esprit la question suivante: à qui profite l'ignorance? 

jeudi 10 mai 2012

La face cachée de l'entente entre le gouvernement et les étudiants



L'enjeu principal pour le gouvernement est la création d'un Conseil permanent des universités 

Et s'il y avait plus que la question des droits afférents et des droits de scolarité dans l'entente intervenue, le 5 mai, entre le gouvernement et les associations étudiantes?  C'est pourtant ce qui ressort d'une relecture du compte-rendu des négociations rendu public par la CLASSE.

On a porté beaucoup d'attention aux articles 1 et 3 du document qui, pour donner satisfaction aux associations étudiantes, prévoient la mise sur pied d'un Conseil provisoire des universités (art. 1) et identifient les « hypothèses d'économies récurrentes pouvant être dégagées » (délocalisation des campus, dépense de publicité, enjeux à l'égard du parc immobilier, etc.) (art.3).

Mais, de toute évidence, pour le gouvernement, l'enjeu principal était l'adoption de l'article 2 qui prévoit la création d'un Conseil permanent des universités dont le mandat serait d'examiner, « à la lumière des meilleures pratiques », des sujets comme « l'abolition et la création de programmes, l'internationalisation, les partenariats entre les universités et les milieux, la formation continue, la qualité de la formation, de la recherche, du soutien, et les instances universitaires ».

Dans le compte-rendu de la CLASSE, on devine qu'il s'est joué une partie de bras de fer entre la ministre Courchesne et Philippe Lapointe, le négociateur de la CLASSE, sur le contenu du mandat de ce comité sur la gestion des universités.



Les implications pratiques de la mondialisation : les étudiants internationaux 

Les critiques de ce modèle entrepreneuriale ne manquent pas. Outre Éric Martin et Maxime Ouellet (Université Inc.), il y a les travaux de Normand Baillargeon (Je ne suis pas une PME Plaidoyer pour une université publique) et, bien sûr, de Philippe Lapointe.

Cependant, à notre connaissance, aucun ne s'intéresse vraiment à l'aspect « national » de cet investissement. Philippe Lapointe mentionne que « l'Association des universités et collèges du Canada (AUCC) jalouse la capacité qu'a eue le processus de Bologne de permettre une mobilité des étudiants et des étudiantes à travers l'Europe », mais ne se préoccupe pas de la question des étudiants internationaux dans nos universités.

C'est comme si tous les grands discours critiques de la mondialisation ne s'intéressaient qu'à son aspect idéologique et très peu à ses implications pratiques.

L'ouverture de campus satellites par les universités québécoises est un signe de la concurrence qu'elles se livrent sur le marché national pour attirer des étudiants. Mais la volonté des administrations universitaires et du gouvernement Charest de répondre aux critères du processus de Bologne dépasse le cadre national. Elle marque leur intérêt de s'accaparer leur « juste part » dans le grand marché mondial des étudiants internationaux.

Il est significatif qu'en plein conflit étudiant, les recteurs de nos universités n'aient pas hésité à se rendre au Brésil. Des médias ont monté en épingle les dépenses extravagantes de ce voyage mais, ce faisant, en ont complètement occulté les véritables objectifs.

Le gouvernement brésilien vient d'annoncer que plus de 100 000 étudiants brésiliens fréquenteront, au frais de leur gouvernement, des universités étrangères au cours des quatre prochaines années. Le Canada prévoit en attirer 12 000 et les universités québécoises veulent leur part de cette manne.

Pour les universités et le gouvernement du Québec, les étudiants internationaux sont beaucoup plus « payants » que les étudiants québécois, si on fait exception des étudiants en provenance de la France et d'autres pays avec lesquels le Québec a des ententes. Au total, les droits universitaires exigés des étudiants étrangers est d'environ sept fois supérieur à ceux payés par les étudiants québécois.

Alors, pourquoi ne pas remplacer les étudiants québécois évincés par la hausse des droits de scolarité par des étudiants en provenance d'autres pays?

Aujourd'hui, les étudiants internationaux forment près d'un dixième de la population universitaire québécoise et le phénomène est en pleine expansion mondiale.

On comprend que la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) ait identifié, au nombre de ses objectifs prioritaires, la nécessité d'« accroître les ressources pour attirer les étudiants étrangers ».

Mais, les droits versés par les étudiants internationaux, même bonifiés, ne couvrent pas les coûts réels de plusieurs formations (médecine, polytechnique, etc.)

Nous subventionnons donc, par le biais de nos impôts, une partie de la scolarité d'étudiants dont le plus grand nombre retourneront dans leur pays au terme de leurs études. 

Bien entendu, il y a d'autres avantages financiers pour le pays hôte à accueillir des étudiants internationaux. Ceux-ci doivent se loger, se vêtir, se nourrir, se divertir, etc. Mais la question se pose : ces retombées économiques et les droits de scolarité qu'ils défraient compensent-ils le l montant de la subvention que nous leur octroyons?


La présence d'étudiants internationaux est source d'enrichissement culturel et le Québec a le devoir comme pays riche d'accueillir des étudiants de pays pauvres.

Déjà, des ententes avec ces pays codifient l'aide désintéressée que nous leur apportons.

Cependant, le marché actuel des étudiants internationaux est d'une autre nature. Il a toutes les caractéristiques d'une industrie et il illustre parfaitement le phénomène de la marchandisation de l'éducation à l'époque de la mondialisation.

Lorsqu'un gouvernement planifie compenser la chute du nombre d'inscription de ses étudiants nationaux - une conséquence prouvée de la hausse des droits de scolarité - par le recrutement d'étudiants internationaux, lorsque des universités donnent préséance à leur positionnement dans le palmarès mondial des universités à la scolarisation de leur population nationale, la lutte des étudiants dépasse largement le cadre d'une lutte économique.

Elle prend indubitablement le caractère d'une lutte sociale de grande ampleur et elle questionne les fondements mêmes de la société.

Post-scriptum
L'article intitulé « Les universités sont dans une spirale inflationniste, selon un professeur de HEC de Montréal » paru sur le site de Radio-Canada illustre parfaitement le piège de l'entente.

Le professeur Hughes Boisvert affirme que, si le comité provisoire voit le jour, « les universités pourraient réaliser des économies » et que « la bonne façon de trouver des moyens d'économiser consiste à comparer les différents services d'une université à l'autre. En identifiant les ''meilleures pratiques'', il suffirait d'inciter les universités à suivre l'exemple et économiser ». Ça pourrait aussi s'appeler une « assurance-qualité »!

Extraits de L'Aut'journal - Écrit par Pierre Dubuc
L'article complet:    http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=3721

samedi 5 mai 2012

Le cri

Colère générale contre le Parti libéral ?

jeudi 3 mai 2012

Le Canadien de Montréal: la diversion classique (et pratique) du gouvernement Charest ?



Ce n'est pas la première fois lorsqu'une brique, pour ne pas dire une météorite,  tombe à l'improviste (ou non) sur la tête du gouvernement Charest,  que les médias aux ordres, aux divers téléjournaux de Radio-Canada, entre autres, s'empressent de sortir une vieille (lire: commode) diversion qui viendra pousser sous le tapis les éclaboussures provoquées par les dégâts causés. Une diversion toujours sur le même thème: les Canadiens de Montréal. 

Comme on sait,  la ministre de l’Éducation,  madame Line Beauchamp s'est fait surprendre, hier,   par l'annonce de sa présence, en 2009, à l'époque où elle était ministre de l'Environnement,  à un petit-déjeuner- (cau$erie) auquel assistait Domenico Arcuri, un caïd de la mafia et de quelques autres douteux personnages de la même confrérie.  Une rencontre qui aurait renfloué par la même occasion les coffres de son parti de plus de 60 000 $ moyennant d'éventuels contrats, il faut bien se comprendre. 

Pour la nième fois, évidemment, cette révélation a eu pour effet de mettre le gouvernement dans l'embarras,  lui,  qui s'attendait de faire tranquillement du millage électoral en chevauchant  sur le dos (large) des étudiants en colère manifestant toujours dans la rue, depuis plus de 12 semaines. Et de la crise majeure devenue pratiquement incontrôlable que l'usure de ce conflit a fini par provoquer.  

Ce matin, que dire du respect, en fait du peu qu'il en reste, entre ce gouvernement qu'on pourrait qualifier de champion olympique pour la banalisation légendaire qu'il fait de sa méga-corruption, et le peuple québécois?  

Chose certaine, on en est presque convaincus, qu'encore une fois le timing de l'annonce d'un nouveau directeur-général chez le Canadien de Montréal, au cours de la journée d'hier, avait pour but de détourner l'attention de nombreux partisans et de non-partisans québécois de cet historique club de hockey auquel il sont si attachés.  La manoeuvre est tellement flagrante (et récurrente) que je doute fort n'être pas la seule à m'en rendre compte.