« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


lundi 29 août 2011

Dans L'Actualité: Le plan Marois pour relancer le PQ

La crise qui secoue le Parti québécois met sa chef en colère. Mais Pauline Marois n’entend pas baisser les bras. Elle a livré à L’actualité son plan pour relancer le parti : proposer aux Québécois des changements majeurs, tout en disant à ceux qui sont pressés de faire la souveraineté qu’il faut prendre acte du contexte actuel.
Les assemblées citoyennes que Pauline Marois entend mener dans les prochaines semaines (et qui ont commencé à Trois-Rivières mardi soir) ne sont que la pointe de l'iceberg. La chef du Parti québécois a un plan pour rallier les Québécois autour de son parti en vue des prochaines élections.

Mme Marois reconnaît que le contexte politique est particulier au Québec actuellement, alors que les sondages montrent une forte avance d'un parti qui n'existe pas, celui de François Legault, et une chute marquée du PQ, en crise depuis le mois de juin, lorsque cinq députés ont claqué la porte en quelques jours.

Ces départs fracassants, combinés à la cinglante défaite du Bloc québécois le 2 mai dernier et à la montée de la coalition Legault-Sirois « soulèvent de l'insécurité au sein du parti » et « ébranlent le mouvement souverainiste », avoue franchement Mme Marois, qui a accepté de donner à
L'actualité sa seule grande entrevue sur le sujet.

Elle demande aux souverainistes plus pressés, notamment ceux du Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), de partir « de là où sont les Québécois ». « Il doit y avoir un changement de stratégie. On ne peut plus se comparer aux référendums de 1995 ou 1980. 

En 1995, il y avait l'échec de l'accord du Lac-Meech, la naissance du Bloc québécois. Les planètes étaient alignées. On n'en est pas là. Il faut s'engager tranquillement à préparer un référendum, mais aussi prendre acte du contexte politique actuel. Il n'y a pas un appétit délirant pour la souveraineté, même si dans les sondages, on est encore à 40-45 %. La nouveauté, c'est de ne pas attendre le référendum. »

Pour relancer son parti, elle souhaite miser sur la volonté de changement des Québécois. Et plutôt que de parler uniquement de stratégie entre souverainistes, Pauline Marois estime qu'il faut d'abord répondre à ce désir de changement si le PQ veut espérer prendre le pouvoir « et ensuite faire évoluer le projet de pays », dit-elle.


« Il faut être le plus à l'écoute possible de la population. Il faut proposer de véritables changements, pas seulement cosmétiques. Le PQ est un parti de gouvernement qui veut faire un pays. La population attend de ses partis politiques qu'ils proposent des changements. Certains vont prendre du courage », a-t-elle dit durant cette entrevue de plus d'une heure.


Mme Marois affirme qu'« il ne faut pas nécessairement changer le PQ », contrairement à ce que dit Bernard Drainville, mais plutôt « trouver des façons de faire de la politique qui nous différencie ». « J'ai une idée claire de ce qu'on peut faire dès maintenant pour faire avancer notre projet de pays. Plutôt que de discuter des moyens, parlons de l'objectif et présentons-le à la population. »

Parmi les nouveautés qu'elle propose, on note certaines plus audacieuses, comme celle de créer une Chambre des régions à l'Assemblée nationale. « Comment on peut mieux reconnaître les régions à l'Assemblée nationale, tout en respectant la démographie et le principe du "un citoyen, un vote" ? Plutôt que de rénover le Sénat à Ottawa, pourquoi ne pas l'abolir, demander de transférer les sommes au Québec et créer, chez nous, une Chambre des régions ? Mais je suis prudente, je n'ai pas encore discuté de cette possibilité avec mon caucus. »

Entreprendre des négociations avec Ottawa pour gérer l'assurance-emploi, élaborer une Constitution québécoise, proposer nouveau Plan Nord plus exigeant pour les compagnies minières et rénover les institutions démocratiques, notamment avec davantage de vote libre au Parlement (ainsi que limiter le mandat du premier ministre et des maires), sont aussi dans ses plans.

Mme Marois confie également avoir demandé de dépoussiérer certaines études sur la souveraineté, question de les remettre à jour. « On a des experts qui travaillent sur le sujet », dit-elle.


La chef du PQ affirme que sa « gouvernance souverainiste » est le seul moyen de faire avancer le Québec et le projet de pays en même temps, avec derrière elle la population. « Ce sont des gestes de gouvernement qui vont montrer que le Québec mérite d'avoir tous les outils pour s'épanouir », dit-elle.


En ce qui a trait à la crise du mois de juin, Pauline Marois avoue avoir été ébranlée. « Ça m'a blessé profondément », dit-elle.

A-t-elle pensé à démissionner? « Jamais. J'ai trouvé ça difficile. J'ai eu de la peine. Ça ma fâché. Mais j'ai une responsabilité. J'ai reçu l'appui des militants et je suis à la tête du seul parti souverainiste au Québec. Car je ne fais pas confiance à Québec solidaire, qui ne parle jamais de souveraineté, pour la réaliser

Pauline Marois avoue être en colère contre les démissionnaires, même si elle souhaite encore leur retour au bercail. « Ce sont des personnes intelligentes, qui connaissent l'action politique et savent très bien que malgré tous les mouvements et groupes de réflexion sur la souveraineté, c'est un parti politique qui doit prendre le pouvoir et réaliser la souveraineté. Là, on nuit à ce véhicule politique essentiel. »

Elle ajoute que le projet de loi 204 sur l'amphithéâtre était un prétexte : « C'était une contestation de mon leadership, même s'ils ne l'ont pas tous dit ouvertement. Pourtant, ils étaient là quand le programme a été adopté au congrès par une large majorité de militants. À l'exception de Mme Lapointe, qui a proposé des amendements, les autres ont voté pour le programme et ne m'ont jamais parlé d'un inconfort, même Jean-Martin Aussant. »

La chef du PQ reconnaît toutefois que son résultat de 93 % obtenu au congrès occulte une partie de la réalité. Que représente ce 93 %, alors ? Seulement le fait de bons organisateurs? « Non ! Il faut de bons organisateurs pour gagner des élections, mais c'est un appui réel. Dans certains cas, je suis consciente que c'est un appui stratégique, que certains ont voté pour moi afin de ne pas revivre un psychodrame interne. C'est choquant, parce que c'est arrivé quand même! Visiblement, certains n'ont jamais accepté mon leadership et ne l'ont pas dit. »


Pauline Marois affirme que le caucus est derrière elle, mais reconnaît que la tempête peut se remettre à souffler. « Je n'ai pas de crainte. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des personnes qui vont se manifester de nouveau », dit-elle.

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mercredi 24 août 2011

Jack Layton: On nous inonde de pathos ...



... pour qu'on en fasse un saint. 

Le Human Interest ! Le grand cancer de l’information moderne. Déjà, au siècle dernier, ça faisait tellement rager Michel Chartrand qui y voyait là toute la superficialité de l’information contemporaine. Faut toucher les gens, à la télé surtout, les faire brailler plutôt que de les informer sur la réalité de leur société, cotes d’écoute obligent. Exit l’information factuelle qui fait réfléchir ; faut des larmes pour faire des piasses.

Depuis hier c’est exactement ce qu’on fait avec la mort de Jack Layton. On nous inonde de pathos, mais très peu d’informations. On émeut plutôt que d’informer. Comme tout le monde connait quelqu’un qui a un cancer ou qui est mort d’un cancer, comme tout le monde a la chienne face à la grande faucheuse, on peut ainsi nous geler facilement le cerveau avec du pathos, en nous cachant la scandaleuse vérité.

Retour à la réalité des faits :

Janvier 2010, Jack Layton annonce qu’il a un cancer de la prostate, un cancer relativement commun chez les hommes de son âge, un cancer curable plus de 3 fois sur 4, un cancer qui peut s’étirer sur des années, sans trop de conséquences graves, comme on a tous vu avec le Roi Mitterrand. Bref, Layton est malade, c’est sérieux, mais il encore très loin de la mort.

Mars 2011, on apprend que Layton s’est fracturé la hanche. « Un accident » qu’on nous a dit, un immense mensonge. Un homme de 60 ans, en bonne forme, qui s’entraine tous les jours, ne se fracture pas la hanche en faisant des set up !. 

C’est une autre chose évidemment si ses os sont fragilisés par un cancer des os.
Comme il a été opéré pour sa hanche et "scané" de la tête aux pieds, il devait certainement, sans aucun doute raisonnable, connaître précisément son état de santé en mars, avant le début de la campagne électorale, à savoir un cancer des os ou un cancer déjà généralisé ? (hier, Duceppe a dit que la rumeur courait, le printemps dernier, qu’il était atteint d’un cancer généralisé)

Juste après, il se lance en campagne électorale, sa sympathique canne à la main gauche, en nous cachant LA grosse histoire : il va mourir ! C’est la montée spectaculaire du bon Jack, la vague orange qui viendra chambouler tout le portrait politique au Canada :

- Le PLC, le gouvernement "naturel" du Canada, est relégué sur les banquettes arrières de l’Opposition, sa pire performance historique. Du jamais vu.
- Se faufilant entre les rouges et les oranges, le PCC rafle assez de députés en Ontario pour arracher une majorité parlementaire, sans le Québec. C’est du jamais vu.
- Le Bloc, le parti souverainiste, est complètement KO. Déroute totale. Tout le mouvement souverainiste est en crise. Le PQ est en train d’imploser.

C’est un tsunami électoral. L’an un d’un temps nouveau.

Est-ce que les Québécois et les Canadiens auraient voté pour un candidat qui n’en avait que pour quelques mois à vivre ? Poser la question c’est-y répondre. Bref, on est peut-être dans le plus gros scandale politique au Canada au 21e siècle, victimes d’une incroyable tromperie.

Alors, pour en avoir le coeur net, pour connaitre le fond de l’histoire et bien mesurer toute la tromperie, Olivia Chow, la veuve de Layton et députée aux Communes, doit rendre publique TOUT le dossier médical de Jack Layton depuis janvier 2010, depuis la première annonce de son cancer. On doit savoir si Layton était un bon Jack ? Ou un méchant crosseur ?

Jacques Noël
Tribune libre de Vigile
mardi 23 août 2011  

samedi 20 août 2011

Ramons, câlice!



Sa spectaculaire dissidence, ses cogitations à tue-tête  dans les médias (ennemis et aussi du bon bord),  la création des divers mouvements de diversion pour diviser, font du PQ actuel un enjeu aléatoire pour l'avenir proche.

 « Le bateau coule et des passagers veulent discuter de l’aménagement intérieur de la chaloupe. Ramons, câlice ! On discutera ensuite de la couleur de la casquette du capitaine ou de la forme des rames. » Pierre Falardeau

On aura beau dire, on aura beau faire, il faut de toute urgence sauver le PQ de sa chute. C'est la seule planche de salut du peuple québécois.


jeudi 18 août 2011

Le Canada: un pays royal


Pas compliqué
Une anglophone du ROC, interrogée à Londres lors du mariage de Kate et William, déclarait, pleine d'enthousiasme : « Voilà les valeurs canadiennes : la monarchie et le multiculturalisme! »

Pauvres ROCanadians ! Ce ne sont pas là des valeurs canadiennes. Ce sont plutôt les deux seules choses qui les distinguent (encore) des Américains parce que sinon, toute leur culture (ou absence de culture) tourne autour de la télévision, de la radio et du cinéma américains.

En réalité, la seule chose qui les distinguait des Américains, c'était nous, les Québécois. Mais comme, depuis belle lurette, nous ne nous conduisons pas comme ils le veulent (lire : s'écraser et fermer sa gueule), ils nous ignorent. Ils font comme ces parents qu'on voit parfois en compagnie d'un enfant turbulent. Ils agissent comme s'il n'existait pas. Pensée magique des primitifs qui, en détournant le regard, croient que la réalité qu'ils ont en face n'existe pas.

Attendons-nous à ce que Harper engage bientôt Jean Lapointe pour une pub télévisée dans laquelle il dira : « Le Canada est un pays rrrrrrrrroyal ! »

Monsieur  Pierre Kiroule
Jeudi 18 août 2011 10h23 
Commentaire dans le Devoir 

*** 

Je n'aurais pas dit mieux. Merci M. Kiroule. 

lundi 15 août 2011

Bonne fête, Acadie!


Les collectivités francophones aux quatre coins des provinces de l'Atlantique et ailleurs en Amérique du Nord ont célèbrent, lundi, la fête nationale de l'Acadie.


De nombreuses collectivités ont organisé une levée solennelle du drapeau acadien, une messe et des activités familiales tout au long de la journée. Des spectacles sont présentés en soirée.


Les célébrations ont commencé au cours de la fin de semaine. C'était le cas notamment à Halifax où des Acadiens ont fait un tintamarre sur un bateau.


Le tintamarre est une tradition populaire qui consiste à faire le plus de bruit possible afin d'exprimer la fierté acadienne. Cette activité a lieu en plusieurs endroits dans les provinces atlantiques.


Le plus grand tintamarre a lieu à Caraquet, au Nouveau-Brunswick. Des dizaines de milliers de personnes costumées participent à cette activité. Le défilé a lieu au centre-ville de 18 h à 19 h.

« Le tintamarre du festival, il s'est construit pendant 30 ans. Il a une ampleur considérable et un côté créatif. Le tintamarre, ça se prépare. Des fois, il y en a que c'est même quelques mois à l'avance. Même s'il ne faisait pas très beau, les gens s'y rendraient », affirme Daniel Thériault, directeur général du Festival acadien de Caraquet.

Deux grands festivals acadiens se clôturent le 15 août, celui de Caraquet et celui de Clare, en Nouvelle-Écosse. Un grand défilé de bateaux de pêche a eu lieu dans la région de Clare, lundi.

Le Congrès mondial acadien de 2014 entraîne déjà des retombées dans les trois régions qui l'organisent. Des fêtes pour souligner le 15 août ont lieu dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, au Témiscouata et au Maine.

Des groupes des régions d'Edmundston, au Nouveau-Brunswick, et de Madawaska, au Maine, vont se rejoindre pour faire un grand tintamarre international. Ces deux villes frontalières sont des voisines.

Les Acadiens célèbrent leur fête nationale cette année pour la 130e fois. Les délégués réunis à la première convention nationale acadienne, à Memramcook, en 1881, ont décidé que l'Acadie serait fêtée le 15 août, fête de l'Assomption.

Bonne fête,
à tous nos cousins et cousines acadiennes, 
du Nouveau-Brunswick 
et des Iles-de-la-Madeleine! 


mardi 9 août 2011

S'engager à gauche sans être partisan de la souveraineté: mission impossible?

Le passé militant de Mme Turmel est symptomatique d’une articulation de plus en plus difficile entre le fait d’être politiquement progressiste — ou d’avoir une identité militante de gauche — et le fait de vivre au Québec.


Nycole Turmel a, la semaine dernière, déchiré sa carte de Québec solidaire (QS) et déclare regretter de s'être engagée dans deux partis souverainistes, QS et le Bloc québécois (BQ). Le passé militant de Mme Turmel lui cause quelques tourments à l'interne (tous les députés NPD ne semblent pas avoir été au courant de ses affiliations souverainistes passées) et, bien sûr, soulève l'ire des médias anglophones, qui demandent des comptes... bien que ce ne soit pas la première fois dans l'histoire politique canadienne qu'un chef de l'opposition officielle ait un passé souverainiste.

Au-delà de la conjoncture, cet incident est riche d'enseignement et illustre des transformations profondes de la vie politique québécoise, en cours depuis le milieu des années 90, qui risquent de se propager aux dynamiques politiques fédérales.

Le passé militant de Mme Turmel est symptomatique d'une articulation de plus en plus difficile entre le fait d'être politiquement progressiste — ou d'avoir une identité militante de gauche — et le fait de vivre au Québec.

Le NPD, avec son contingent de députés du Québec, devra apprendre à s'accommoder de ce qu'une partie de ses députés sont surtout de gauche, et peut-être souverainistes ou autonomistes, et ont en tout cas une position relativement ouverte sur la question du statut politique du Québec. En ce sens, le profil de Mme Turmel représente fort bien une partie (difficile à chiffrer) de l'électorat qui, tout en étant avant tout à gauche, n'a pas une position arrêtée sur la question nationale, mais plutôt une position contingente. Qualifions cette position de «pourquoi pas, ça dépend», dans la mesure où elle sert au mieux l'ancrage à gauche des électeurs.

Des causes

L'existence de cette portion de l'électorat tient à plusieurs facteurs.

Premièrement, le Parti québécois s'est progressivement éloigné des valeurs qui fondent l'identité politique de gauche: sur la question de la juste redistribution des richesses, de la propriété collective (publique ou coopérative), de la défense des intérêts des moins bien nantis. Le premier gouvernement Bouchard est probablement le moment où cet éloignement a commencé, et il n'y a pas eu de véritable ajustement depuis.

Cette transformation a notamment eu pour conséquence une disjonction progressive des causes sociales et nationales dans le débat politique au Québec. De plus en plus, les militants et les électeurs de gauche ont commencé à entrevoir la possibilité de penser la gauche en dehors de l'atteinte de la souveraineté et, surtout, en dehors du PQ. Il s'agit d'un changement majeur qui semble appelé à durer. Ce changement est à l'origine, au moins en partie, de l'émergence de QS.

Deuxièmement, la conjoncture politique. La «menace conservatrice» au niveau fédéral vient supplanter les vues «du Québec» de la politique fédérale. Les gouvernements Harper successifs, même minoritaires, par leur action (et leur inaction) sur le front des politiques environnementale, économique, culturelle et étrangère, ont un effet direct sur la vie des Québécois. 
Il ne s'agit plus d'un palier gouvernemental relativement éloigné face auquel la stratégie la plus efficace consiste à «représenter les intérêts du Québec», comme l'a répété ad nauseam le chef du Bloc durant la dernière campagne électorale, sans bien sûr préciser quels seraient ces intérêts, si tant est qu'il existe des intérêts unifiés. Interpellés par la politique fédérale, les électeurs de gauche du Québec (souverainistes ou non) ont voté... à gauche.

Un universalisme dépassé

Troisièmement, la transformation de l'engagement militant lui-même. Cette dimension dépasse le contexte québécois et concerne d'autres démocraties occidentales. Les sociétés sont confrontées à des enjeux d'une complexité croissante, notamment parce que nous sommes davantage conscients de l'interdépendance des facteurs qui déterminent nos conditions matérielles d'existence (l'économie, l'écologie, les relations avec les autres sociétés, etc.).

Ainsi, il est de plus en plus difficile d'adhérer à une cause qui prétend résoudre tous les problèmes (comme la souveraineté du Québec) ou englober toutes les autres causes (c'est également vrai pour une certaine gauche). Les militants d'aujourd'hui se méfient de l'universalisme des solutions toutes faites et jaugent leur appartenance à des organisations en fonction des enjeux, des contextes, des forces en présence. On note, du coup, une volatilité des affiliations, comme il y a une volatilité de l'électorat d'une élection à l'autre.

Je ne pense pas qu'il faille l'interpréter comme une volatilité idéologique, perçue négativement comme l'absence de valeur ou de vision politique (que n'avons-nous pas entendu sur la cécité des électeurs québécois lors des dernières élections fédérales!), mais plutôt comme la recherche du meilleur médium politique possible en fonction des contextes. Dans cette perspective, les organisations, dont les partis politiques, ne sont plus que des outils, plus ou moins détachés des identités militantes et politiques. On peut alors être cohérent sur le plan idéologique tout en changeant d'allégeance partisane à chaque élection.

Autrement dit, c'est comme si l'engagement politique de gauche n'avait, jusqu'à tout récemment, pas pu s'exprimer au Québec en dehors des partis souverainistes (PQ, BQ, QS). Le transfert vers le NPD change la donne, mais pas tant que ça. Il risque aussi d'obliger les élus et les militants du parti qui ne viennent pas du Québec à revoir leur conception du fédéralisme et des relations entre le Québec et le reste du Canada.

Peut-être la vie politique canadienne (et québécoise) deviendra-t-elle un jour plus mature; il sera alors possible, sans être traité de traître à «la cause» — et quelle que soit la cause —, d'assumer à gauche la position du «pourquoi pas, mais ça dépend».

***

Le Devoir - Pascale Dufour - Professeure, Département de science politique, Université de Montréal

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Personnellement, je voyais Nycole Turmel d'abord,  progressiste. Puis ensuite, fédéraliste. Et enfin, (veux, veux pas), souverainiste. Mais certainement pas INDÉPENDANTISTE!

jeudi 4 août 2011

Le Plan Nord loin de l'eldorado

Notre gouvernement œuvre pour les industries

Notre gouvernement ne cesse d’être proactif pour l’industrie minière. En quête de regagner le premier rang du classement mondial comme territoire le plus attrayant pour l'investissement minier ( http://bit.ly/jFzBSc ), le gouvernement veut en faire plus pour cette industrie. 

D'une part, Bachand ferme la porte pour une refonte de la méthode de calcul des redevances pour cette industrie ( http://bit.ly/kMiLs0 ) pendant que les minières sont plus riches que jamais ( http://bit.ly/iii2MH ) Le présent régime des droits miniers (redevances) permet toujours diverses déductions permettant d'abaisser le taux de redevances.

« … En avril 2009, le vérificateur Renaud Lachance constatait qu'entre 2002 et 2008, 14 entreprises minières n'avaient versé aucun droit minier (redevances) à l'État québécois. … » ( http://bit.ly/n2NbtR ) Bachand avait aussi déclaré par rapport aux redevances que « Comme peuple, on ne se fait pas fourrer. On va chercher notre juste part ». ( http://bit.ly/n2NbtR ) Un exemple de profit des compagnies de minerai de fer est mentionné à ( http://bit.ly/iii2MH ).

Le fameux Plan Nord permettra aux Québécois de financer pour quelques dizaines de milliards en infrastructures et financer l’électricité dispendieuse dans cette région nordique pour les compagnies minières.
 
 
Les Québécois financeront aussi la cartographie des formations géologiques au sud du réservoir Manicouagan afin de localiser des cibles intéressantes pour les prospecteurs miniers (
http://bit.ly/ogw6WG ).

J'aimerais mieux si John James Charest travaillait pour la cinquième nation la plus endettée dans le monde industrialisé (
http://bit.ly/l7bQtf ). Dans le domaine des redevances, notre gouvernement a donné les droits d'exploration pour les gaz de schiste pour des peanuts et continuent sa vente de feu pour nos ressources minières.

Arrêtons la dilapidation de nos ressources naturelles. N’hésitons pas à dénoncer ce gouvernement œuvrant pour les industries.

Serge Marchand, Sept-Îles