« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


jeudi 9 mars 2017

La victoire du FN pourrait stimuler un mouvement souverainiste québécois à une époque où les digues du mondialisme se lézardent de part en part.


 
Patrice-Hans Perrier
Écrivain et journaliste québécois
Boulevard Voltaire

Marine Le Pen, malgré les oukases du système, risque de remporter la mise des élections présidentielles. Et la victoire du FN pourrait stimuler un mouvement souverainiste québécois pratiquement exsangue à une époque où les digues du mondialisme se lézardent de part en part.
Marine Le Pen, de passage au Québec, il y a une année de cela, s’était heurtée à une classe politique réfractaire à toute forme de dialogue avec un Front national dépeint sous les oripeaux d’une « extrême droite » fantasmée. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Marine s’est faufilée à travers les mailles du système médiatique pour réussir à prendre la parole sur les ondes des radios québécoises. Les lignes téléphoniques n’ont plus dérougi alors qu’une horde d’auditeurs venait lui témoigner un soutien sans équivoque.
2017 est une année charnière à plus d’un titre. La France pourrait, en effet, mettre en branle un référendum afin de quitter les fourches Caudines d’une Union européenne conçue pour vider les États membres de leur substance régalienne. Prenant la décision de battre monnaie, les patriotes de l’Hexagone pourraient se prévaloir de l’appui d’une Russie qui tente de reprendre le contrôle de sa propre banque centrale.
Tout ce mouvement de troupes laisse entrevoir la possibilité d’une annulation des récents traités de libre-échange transatlantique – véritable camisole de force – alors que les États auront carte blanche pour mettre en branle leurs propres stratégies de développement économique. 
 
D’ores et déjà, la francophonie est hypothéquée dans un contexte où les mondialistes mettent les bouchées doubles afin de dissoudre les fondations de nos cités. La classe politique canadienne – celle du Québec est atone – ne reconnaîtra jamais une Marine Le Pen accédant aux plus hautes fonctions et tentera d’ériger des digues pour que le petit peuple du Québec ne soit pas contaminé par la nouvelle « peste fasciste ».
Dernier bastion de George Soros et de ses affidés, le Canada travaille de concert avec les commissaires d’une Union européenne qui constitue l’horizon inégalé d’un fédéralisme aux ordres du grand capital apatride.
Les canaux politiques étant, stricto sensu, inexistants, une administration frontiste aurait intérêt à utiliser la diplomatie des affaires pour tendre la main à un Québec qui ne sait plus où donner de la tête dans la perspective d’une renégociation des traités qui balisaient l’espace économique nord-américain.
 
C’est ainsi qu’une France ayant retrouvé l’usage de ses prérogatives régaliennes, grâce à sa sortie du carcan européiste, serait libre de tisser des liens d’affaire avec plusieurs entreprises québécoises qui ne demandent pas mieux que de pouvoir trouver de nouveaux débouchés. Le Québec entretient, déjà, des liens privilégiés avec la Bavière et cherche, à travers ses délégations commerciales, à étendre ses réseaux d’affaire.
 
La France affranchie du dernier traité transatlantique (CETA) aurait beau jeu pour déployer un espace économique susceptible d’aider la francophonie à sortir de sa torpeur. La France et le Québec ont trop longtemps usé d’une diplomatie de pacotille alors que plusieurs groupes français, telle la Régie Renault, allaient s’installer en Ontario.
Consciente de la donne, Marine Le Pen a déjà annoncé qu’elle prévoyait de mettre en place un fonds francophone d’investissement destiné à agir, selon ses termes, comme une « institution multilatérale au service d’un développement coprofitable au sein du monde francophone ». Reste à voir si les patriotes québécois seront capables de saisir la balle au bond, l’émergence d’une réelle souveraineté économique constituant un enjeu capital pour l’effectivité de notre nation en devenir.
Marine Le Pen, au contraire de certains candidats adoubés par Davos, risque de passer à la postérité pour avoir réussi à redonner vie à une francophonie branchée sous respirateur artificiel depuis trop longtemps.
 

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