« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


samedi 28 mai 2011

Kaboul-sur-Richelieu



"Il y a de ces images qu'on aime bien regarder, images qui attendrissent et qui rassurent. En Afghanistan, des soldats canadiens déblaient un terrain vague pour que les jeunes puissent se livrer à leur traditionnelle bataille de cerfs-volants. En Haïti, d'autres jeunes gens venus de Valcartier aménagent un terrain de soccer sous les yeux rieurs d'une ribambelle de gamins. Ils ne sont pas là pour ces menus plaisirs, ils sont là pour lutter contre les talibans, déblayer des villes en ruine, installer des hôpitaux de campagne, fournir de l'eau potable, mais si, en plus, ils peuvent alléger le stress, provoquer quelques sourires ou fournir quelques instants de bonheur passager, personne, ni en haut ni en bas lieu, se demande si cela entre dans le cadre de la mission d'urgence ou d'intervention.

Mais, au Canada, les petits chefs et les grands, les bureaucrates et les comptables sont là avec leur grille d'interprétation: des feuilles de petits carrés bien tracés dans lesquels tous les aspects d'une tragédie, d'une catastrophe ou d'une situation d'urgence doivent entrer nettement et ne jamais dépasser les lignes. Les mots solidarité, compassion, compréhension n'entrent pas dans ces petits carrés immuables.

Essentiellement, dans le cas de situations d'urgence ou de catastrophes naturelles, l'armée doit aider les autorités civiles qui font appel à ses services parce qu'elles ne parviennent pas à assurer le bien-être et la sécurité de leur population.

Généralement, les catastrophes naturelles s'expriment clairement et de manière emphatique. Le feu se propage à une vitesse folle, les flots engouffrent les maisons, la vie des gens est en danger. Tout cela correspond à la grille d'analyse et l'armée ne lésine pas. On évacue, on protège, on sauve, le ministre met ses bottes et se comporte comme un commandant.

Mais voilà, l'inondation qui afflige des milliers de riverains de la baie de Missisquoi et de la vallée du Richelieu ne répond vraiment pas aux critères de la grille d'analyse. Elle a commencé lentement, insidieusement. Le niveau des eaux a crû paresseusement, de jour en jour, prenant son temps et ses aises, prenant un petit repos puis se remettant à son travail résolu d'érosion et d'envahissement. Si les eaux s'étaient retirées après une semaine ou deux, les victimes se seraient mises à l'ouvrage, auraient vidé les sous-sols, arraché les tapis imbibés, calculé les pertes, pleuré un peu. Et on en serait déjà à planter les rosiers ou les tomates en espérant un été clément qui compenserait le retard.

Ce n'est pas le cas. Cette inondation est comme un cancer qui se propage lentement depuis plus de six semaines. Six semaines à sentir l'odeur de pourriture, à constater la propagation fulgurante des moisissures, à deviner puis à constater que les fondations se lézardent, à se demander si la maison n'est pas atteinte d'une maladie terminale. Comme dans la maladie, on lutte un peu à l'aveugle, mais avec patience. On répare, on colmate, on nettoie un peu et on croise les doigts. On a l'habitude. Dans ces petits bungalows bas, on aménage, on bricole, on améliore depuis des années. Car ces maisons qui s'effilochent lentement, ce sont les maisons de leur vie. La première, juste avant la naissance des enfants, la dernière quand ils seront partis, que l'hypothèque sera enfin remboursée et que l'arthrite conduira les propriétaires dans une résidence ... "


Le Devoir - Gil Courtemanche, 26 mai 2011
Pour lire la suite ICI
Photo Jacques Nadeau, Le Devoir


Très beau texte écrit avec tellement d'humanité contrairement aux propos tenus par le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay.

mardi 24 mai 2011

Canadian tired: Quand la poésie revient à la mode

CANADIAN TIRED

Je ne suis pas citoyenne du monde
Je ne suis pas anglo-saxonne
Mon sang est latin, il bouillonne

ARRÊT - STOP
POUSSEZ - PUSH
TIREZ - PULL
OUI - NO
Canadian tired
d'être Canadienne

Le Québec ratatine comme un fruit
tombé de l'arbre
et qui pourrit.

Canadian tired
d'être Canadienne
de fêter quelques jours par année mon identité
Jour du drapeau, Journée des patriotes, Saint-Jean,
Francofête, Francofolies
Je veux être Québécoise tous les jours, toute l'année
Je veux entendre les accents de ma langue
dans un Québec français
qui n'est pas un Canada anglais
Je veux être ce que je suis
ailleurs, ici, partout, tout le temps

Canadian tired
Je veux ne pas être seule à vouloir
Je veux qu'il ne soit pas trop tard

Canadian tired
de ma double citoyenneté
il faut avoir un pays à laisser en héritage

Canadian tired
d'être Canadienne

Je suis Québécoise pure laine
ou d’adoption
Je suis l’eau qui dort
le contraire de ce qui est mort
l’envers de la reddition
Si tu m’aimes comme tu le dis
mets ma langue dans ta bouche
Le Québec est un pays


Caroline Moreno
écrivain malgré tout

***

Cap sur l'indépendance, c'est à la fois un réseau d'organismes indépendantistes, le thème d'une campagne permanente pour l'indépendance du Québec et l'adresse d'un portail de militants indépendantistes devenus des cybermilitants.



Faire suivre sur Internet.

jeudi 19 mai 2011

Aux USA: personne n'est au-dessus des lois

L'Amérique, et son système de justice tout particulièrement, vient de montrer au monde, (tout spécialement à la France,) que personne n'est au-dessus des lois, de la loi, surtout en matière de crime contre la personne, surtout en matière de criminalité sexuelle, lorsque sont en cause des femmes, des enfants ou toute personne vulnérable.

La «Special Victim Unit» évoquée dans la célèbre série télévisée de NBC Law and Order vient de montrer au monde qu'elle existe bel et bien et qu'elle a le bras long. Que dire, aussi, de ces procureurs indépendants, les DA's, lesquels doivent se faire réélire périodiquement pour conserver leur statut? Nous sommes loin de nos fonctionnaires, procureurs de la Couronne, qui n'ont plus rien à prouver.

Malgré les critiques, la justice américaine fonctionne à vitesse grand V: il suffit d'observer le changement d'attitude des conducteurs québécois sur les routes de l'État de New York, une fois traversés le poste frontière de Lacolle. On croirait à un dédoublement de personnalité, à une schizophrénie autoprotectrice. La crainte des sanctions est toujours aussi efficace, et ce, depuis l'Antiquité!

J'ose espérer que DSK et la diplomatie française auront compris le message: les femmes, d'aussi humbles conditions soient-elles, ont des droits. Quant à la défense du «coup monté», messieurs les diplomates, frères du machisme français, vous repasserez. Personne ne vous croit!

Source Le Devoir: Me Claude Laferrière - Avocat et chargé de cours en droit de la sécurité nationale, Université de Montréal - Le 17 mai 2011 19 mai 2011

Bien que depuis 25 ans, les Américains soient sensibilisés à l'importance à accorder à la victime, on ne peut s'empêcher d'être étonnés du fait qu'il existe une énorme contradiction entre leur justice au bras long, et la main de leur peuple, toujours prête à tirer sur la gachette.

Mais tant mieux si cette justice-là a plus de sympathie envers les femmes (et toute autre personne vulnérable) qu'en d'autres endroits de la planète. Que personne dans ce pays-là ne soit au-dessus des lois, voilà toujours bien une chose dont on peut se réjouir en tant que moitié de l'humanité.

***

Et ici, au Canada

Au lendemain de la formation de son nouveau cabinet par le très Majoritaire premier ministre, Stephen Harper, le Sénat canadien est-il un repaire de pépères et de jeunes mémères ou un refuge pour recycler les éjectés, terme poli pour dire les déchets de la démocratie?


DSK face à son destin judiciaire

lundi 16 mai 2011

Le pressentiment de Dominique Strauss-Kahn

Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait évoqué fin avril, devant des journalistes de Libération, l'hypothèse d'une machination autour d'un viol pouvant être montée contre lui, relate le quotidien lundi. Racontant un déjeuner avec DSK le 28 avril à Paris, Libération écrit : "DSK se met à imaginer une femme violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou un million d'euros pour inventer une telle histoire."

Dominique Strauss-Kahn a été arrêté pendant le week-end à New York pour une accusation de tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel de Manhattan. Interrogé en avril par les journalistes sur les handicaps d'une éventuelle candidature en 2012, il avait répondu à Libé : "le fric, les femmes et ma judéité", affirme le quotidien de gauche. "Oui, j'aime les femmes... et alors ? (...) Depuis des années, on parle de photos de partouzes géantes, mais je n'ai jamais rien vu sortir... Alors qu'ils les montrent !" avait-il ajouté, selon Libération.

Économiste brillant, homme politique aux talents reconnus, Dominique Strauss-Kahn est précédé depuis des années d'une réputation sulfureuse concernant ses relations avec les femmes. Avant d'être accusé d'agression sexuelle aux États-Unis, DSK avait fait l'objet, ces dernières semaines, d'attaques d'une partie de la presse française sur son train de vie et son aisance matérielle.

Le Point.fr - Publié le 16/05/2011 à 11:37 - Modifié le 16/05/2011 à 11:49

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Manipulation ou récidive?

En France, certains n'hésitent pas à évoquer ouvertement une manipulation politique alors que d'autres rappellent la réputation de libertin de l'ancien ministre des Finances et évoquent même une récidive. La journaliste et romancière Tristane Banon avait déjà affirmé publiquement avoir été agressée en 2002 par l'ancien ministre. Mais elle n'avait jamais porté plainte. Par l'intermédiaire de son avocat, David Koubbi, elle a déclaré ne pas être «très surprise de ce qui se passe aux États-Unis».

«Je pense vraisemblablement qu'on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé», a déclaré une ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, la très catholique Christine Boutin. «Tout le monde sait que Dominique Strauss-Kahn est un libertin, qui se distingue de bien d'autres par une propension à ne pas le cacher, affirmait le socialiste Gilles Savary sur son blogue. Il est aisé de piéger une personnalité aussi peu résistante aux attraits de la gent féminine».

Extrait du Devoir , 16 mai 2011

Le WEB s'emballe ...

mardi 10 mai 2011

Bravo, Louise Beaudoin!

C’est à la quasi-unanimité des voix que les députés présents à l’Assemblée nationale du Québec ont adopté mardi après-midi une motion en faveur de la lutte contre le terrorisme.

Par cette motion, adoptée après d’intenses négociations, l’Assemblée nationale rappelle, « à la suite de la mort d’Oussama ben Laden qui a orchestré les attentats du 11 septembre, que le Québec a été et continuera d’être un allié de l’ensemble de la communauté internationale en matière de sécurité et plus particulièrement face à la menace terroriste ».

Ainsi, le Parlement québécois « salue la persévérance et la détermination des États-Unis et de ses alliés dans la recherche d’une plus grande sécurité à l’échelle mondiale ».

De plus, dans cette motion, Québec « souligne l’importance de demeurer vigilant et réitère son appréciation de la contribution des Québécoises et des Québécois déployés en Afghanistan, notamment dans la lutte continue contre le terrorisme ».

Des 93 députés présents, un seul a voté contre la motion, soit le député de Québec solidaire, Amir Khadir. Celui-ci a notamment soutenu que le libellé rappelait trop le discours guerrier des Américains.

La semaine dernière, l’Action démocratique du Québec et le Parti québécois avaient chacun déposé un projet de libellé pour cette motion. Finalement, les partis se sont entendus sur le libellé proposé par le chef de l’ADQ, Gérard Deltell.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

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Amir Khadir, bien qu'on en ait fait un héros, aujourd'hui, savait très bien qu'il n'avait rien à perdre en s'opposant à cette motion.

Rappelons-nous le malheureux épisode Mulcair au lendemain des élections, la semaine dernière. Avec les USA, lorsqu'on est politicien, il est préférable de ne pas s'opposer, (ni même de douter à haute voix ...!), des décisions (éclairées) de Washington. Diplomatie 101.

Par contre, le PQ, lui, n'avait pas le choix et se devait de voter en faveur. Imaginez, si un jour, le Québec devenait indépendant, son futur gouvernement - péquiste (pas Québec Solidaire) - il va sans dire, risquerait gros de se voir refuser la reconnaissance par ses voisins du Sud. On a de la mémoire, dans ce pays-là! Archives, obligent!

Il fallait y penser (et voir loin), mon cher Watson! Et bravo à Louise Beaudoin, (PQ) et ex-minitre des Affaires étrangères d'avoir veillé au grain en rendant cette motion moins «belliquisée».

vendredi 6 mai 2011

Avis de recherche pour Ruth Ellen Brosseau





N'en jetez plus, la cour est pleine. La saga de la député élue dans Berthier-Maskinongé prend de l'ampleur. Il faut lire ce qui suit pour le croire.


Plusieurs citoyens de Berthier-Maskinongé ont signé l'acte de candidature de Ruth Ellen Brosseau sans que le nom de la candidate apparaisse en haut de la page, a confirmé hier au Devoir le directeur du scrutin de la circonscription, Jean Provencher. C'est ce dernier qui a complété les informations manquantes sur différentes pages.

L'acte de candidature doit être signé devant témoin par au moins 100 électeurs résidant dans la circonscription où se présente le candidat. Un espace est prévu sur chaque feuille du document pour inscrire le nom du candidat, mais cet espace n'a pas été rempli systématiquement dans le cas de la vedette anonyme du NPD, Ruth Ellen Brosseau.

«Sur certaines pages, il l'était, sur d'autres, il ne l'était pas, a indiqué M. Provencher. J'ai écrit [le nom] sur la feuille en haut.» Il affirme avoir agi ainsi pour éviter la confusion, quand les gens de la circonscription ont demandé à voir le bulletin de candidature. «Les gens ont constaté que le nom n'était pas inscrit sur certaines feuilles. Les gens ont consulté le document et ont vu ce qu'il en était. Sur certaines feuilles, moi j'ai inscrit le nom après coup, pour nous, pour ne pas mélanger les feuilles. C'est important qu'on ait les bonnes feuilles pour les bons candidats

Il n'a pas été possible de joindre Élections Canada en fin de journée pour vérifier la légalité de cette opération. Mercredi, l'organisme assurait que le directeur du scrutin a fait son travail correctement en vérifiant la validité des noms inscrits sur les feuilles.

Mais selon Francine Gaudet, la candidate libérale défaite par Mme Brosseau, il n'est pas normal que le bulletin ne soit pas dûment identifié.

«Il est écrit: "votre signature signifie que vous consentez à cette candidature". Donc, en conclut Mme Gaudet, il doit y avoir quelqu'un d'inscrit!» Mme Gaudet soutient que sur les 11 pages de signatures de l'acte de candidature, 10 n'avaient pas de nom inscrit dans l'espace réservé à cet effet. Pour ces 10 pages, le témoin de signature est toujours Olivier Levasseur. La page Facebook de M. Levasseur indique qu'il habite Montréal, mais est originaire de Trois-Rivières.

Le candidat du Bloc québécois et député sortant, Guy André, estime «douteux» le processus employé par le directeur du scrutin. Les révélations de Jean Provencher se greffent à une situation déjà préoccupante, affirme M. André. «Sur les 128 noms de l'acte de candidature, il y en a une douzaine qui représente des résidences hors circonscription, dit-il. Il y en a une dizaine qu'on n'arrive pas à lire, et au moins 11 personnes nous ont indiqué ne pas avoir signé le document alors que leur nom est là.»

M. André ne crie pas au scandale, mais aimerait que la lumière soit faite rapidement. Parce que l'ensemble du dossier Brosseau n'est pas très reluisant, dit-il. «On a une candidate qui ne parle pas français, qui ne se présente pas dans la circonscription, qui n'a pas fait campagne et qui est invisible depuis l'élection, sans compter que son acte de candidature soulève plusieurs questions. Le NPD dit qu'il la "prépare", mais j'ai l'impression qu'on nous cache quelque chose. Les électeurs méritent de savoir, et ils méritent d'être bien représentés

La candidate conservatrice, Marie-Claude Godue, juge quant à elle qu'Élections Canada devrait tout de suite convoquer une élection partielle.

Un scénario semblable de signatures nébuleuses a aussi été évoqué hier par Radio-Canada pour la circonscription voisine de Saint-Maurice: une électrice a déclaré n'avoir aucune idée de comment sa signature a pu se retrouver sur l'acte de candidature de la néodémocrate Lise Saint-Denis.

Ça rigole...

Au NPD, on réitère que Mme Brosseau sera bientôt présentée aux médias. «Il faut la préparer à ce qui s'en vient, indique un porte-parole: les médias, les demandes dans sa circonscription, le travail de député.» Le parti affirme que Mme Brosseau est revenue au pays au milieu de la semaine dernière, et qu'elle a voté aux élections dans la circonscription de Hull-Aylmer. Elle a participé hier à une conférence téléphonique entre les élus du NPD et la direction du parti.

Dans l'attente du grand dévoilement de la députée-surprise, le Web s'est fait un plaisir de rigoler de la situation hier. De faux comptes Twitter ont été ouverts à son nom, et les gazouillis rivalisaient d'ingéniosité humoristique, offrant des traductions françaises improbables de ses propos («stay tuned» devient «séjour accordé»...)

Sur une des pages Facebook créées à son nom, des photos truquées la présentent dans un épisode d'Où est Charlie? ou sur une pinte de lait avec la mention «recherchée». Le Journal de Montréal avait dans le même esprit un «avis de recherche» à son propos dans les petites annonces de son numéro d'hier: «Recherchée: Ruth Ellen Brosseau, députée du NPD, contacter Jack.»


jeudi 5 mai 2011

Merci Gilles Duceppe! Merci au Bloc!



À l'instar de M. Louis Bernard,

«Je voudrais exprimer toute mon admiration et ma reconnaissance au Bloc québécois, à son chef, à tous ses députés, actuels et anciens, et à tous ses militants pour l’énorme travail fait en faveur de la souveraineté et du développement du Québec. Leur apport a été inestimable et on en verra toute l’importance quand, un jour que j’espère prochain, on fera l’histoire de l’accession du Québec à son indépendance.»




«Le BLOC parti, le gouvernement majoritaire des conservateurs
nous conduira directement vers la souveraineté du Québec

Une abonnée du Devoir




Si Mulcair le dit, c'est que c'est vrai

Fraîchement réélu dans sa circonscription d'Outremont, Thomas Mulcair a suscité la controverse lors de son passage mercredi sur les ondes de CBC. Le lieutenant québécois de Jack Layton a soutenu qu'il doutait que les États-Unis détenaient des photos du corps d'Oussama ben Laden.

Lors d'une entrevue accordée à l'émission Power and Politics, Thomas Mulcair a déclaré qu'en fonction des informations divulguées jusqu'à présent, il ne croyait pas à l'existence de ces clichés. « Si elles existent, je les laisse aux militaires américains », a-t-il ajouté.

Le député néo-démocrate s'est par ailleurs montré sceptique sur les déclarations de Barack Obama, le président américain ayant affirmé qu'il avait vu les photos du corps de Ben Laden, mais que leur publication pourrait nuire aux intérêts des États-Unis.

Thomas Mulcair a également plaidé en faveur d'une « analyse complète » de l'opération militaire américaine, afin de savoir si celle-ci s'inscrivait dans un contexte de légitime défense ou s'il s'agissait d'un « assassinat ciblé ».

Cette question « a des implications sur le plan des lois américaines et sur le plan des lois internationales », a souligné le député, qui doute de pouvoir voir sur une photo si Ben Laden portait une arme lors de l'intervention du commando des Navy Seals.

Le NPD prend ses distances avec les propos de Thomas Mulcair

Le NPD a aussitôt réagi par la voix de son porte-parole en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, qui a indiqué que le parti néo-démocrate ne doutait aucunement de la version des faits du président américain.

« Nous n'avons aucune raison de remettre en question la véracité des déclarations du président Obama, a déclaré Paul Dewar. Comme l'a dit Jack Layton l'autre jour, nous sommes heureux que les États-Unis aient localisé Oussama Ben Laden. »

Paul Dewar a ajouté que le NPD était en accord avec la décision de la Maison-Blanche de ne pas publier les photos de la dépouille de l'ancien ennemi numéro un des États-Unis. « Il doit y avoir un équilibre entre le droit du public à l'information et les questions de sécurité publique », a souligné le porte-parole du NPD.

« Une insulte à l'intelligence »

Nouveau député conservateur, Chris Alexander considère qu'il n'y a aucune raison de douter des déclarations de Barack Obama. « Dans cette affaire, nous avons entendu beaucoup de gens nier les faits », a déclaré l'ancien ambassadeur du Canada en Afghanistan.

Selon lui, propager de telles théories du complot constitue une « insulte à l'intelligence ».

mercredi 4 mai 2011

La grande évasion des Québécois

L’émotion étant passée me viennent à l'esprit quelques réflexions que j’attrape au passage comme des graines de pollen lesquelles, je le sais, me feront éternuer.

Hier, je citais les réflexions de M. Richard Le Hir qui exposait avec beaucoup de justesse ce à quoi je me rattachais à ce moment-là. Et je n'ai pas changé d'idée là-dessus. Aujourd'hui, c'est au tour de Jean-François Lisée, dans l'Actualité, de nous raconter à sa façon, la grande évasion des Québécois.

Et il a probablement raison. Les Québécois se sont évadés de leur petite vie de misère. « Pour l’électeur québécois moyen du début de 2011, l’avenir semblait bloqué. À Québec, un gouvernement libéral détesté. À Ottawa, un gouvernement conservateur tout aussi détesté. À Montréal, un maire dont on souhaite le départ.»

Il n'est pas évident pour un citoyen ordinaire qui n'a aucune emprise sur ce qui l’entoure, de s'entendre dire des méchancetés aussi lourdes de sens que «sa province est la plus corrompue du Canada» et que lui n’y est pour rien là dedans.

Que l’Opération Rambo !!! a perquisitionné chez un petit ou un gros méné sans plus jamais trop en entendre parler. Qu'on laisse tranquille un maire puissant, reconnu depuis des années pour être le plus corrompu de tous les élus municipaux, parce qu'il est plus que nécessaire au parti au pouvoir actuel, en temps d'élections. Et ainsi de suite à longueur de semaines, de mois et là, c'est rendu d'années, bref, c'est difficile de soutenir tout ça tout le temps. On finit par en avoir plein le dos.

Puis vient le moment où tout à coup, quelqu'un, un beau-frère, un voisin, un ami lance l'idée géniale ou farfelue, c'est selon, de s'évader pour changer d'air. Changer la couleur du temps, quoi! Et pourquoi pas tant qu'à y être de changer le Bloc qui fait du surplace à Ottawa depuis longtemps pour le NPD rafraichissant, mettons!

Et c'est ainsi qu'on a eu goût de remplir les urnes de votes émotifs bien plus que de raison en faveur du gars qu’on a cru honnête et qui nous souriait le plus. Tout balancer en l'air et partir à l'aventure pour un minimum de quatre ans, sans se soucier si on a bien fermé tous les ronds du poêle et bien barré les portes en pensant que ça ira beaucoup mieux après.

Or, selon M. Lisée, ce serait un peu pour tout ça que les Québécois ont pris le large sur la vague orange. C'était pour s'évader de ce qui les écrase (traduire ici: les écoeure) et les empêche de respirer profondément, d'être eux-mêmes: heureux. Bien sûr que non, ils n'en voulaient pas à Gilles Duceppe; un autre aurait été à sa place que cela aurait été la même chose.

On comprend tout aujourd'hui. «L’électeur Québécois a pris l’air. Beaucoup d’air. Il s’est évadé de la routine, de l’habitude. Mais il est toujours prisonnier du Canada. » Et du reste aussi évidemment.

La grande évasion des Québécois

mardi 3 mai 2011

Le scénario

J’en avais imaginé plusieurs, mais celui-là, non ! On se serait cru un soir de novembre 1980 ... Mais, on a aussi envie de dire : Le Bloc est mort ! Vive le Québec libre !

Ce matin, après une longue soirée passée à dépouiller les votes spéciaux de ma circonscription, (de tous ceux et celles qui prévoyaient s'absenter durant les jours de vote officiel), c’est là que je découvre l’ampleur de la situation. Je n’ose pas dire hécatombe, ni catastrophe, ni désastre, ni naufrage, de peur de montrer un pessimisme qui ne m’habite pas du tout.

Au contraire! Ne lire que le déroulement des événements d'hier, ou encore les commentaires désespérants de plusieurs, bien qu’il faille les comprendre, je ne pavoise pas non plus comme ceux et celles qui auraient été emportés par la vague orange, mais j’essaie d’y voir le bon côté des choses.

Ce qui arrive devait arriver tôt ou tard. Et cette fois-ci, il est bien possible que ce soit pour le meilleur de l'avenir... du Québec. J’aime beaucoup lire M. Richard Le Hir. Et c’est vers lui que je me tourne ce matin pour y voir clair. Je donnerai ici quelques extraits de sa réflexion encore toute chaude sur le vote d’hier soir.


«Surreprésentés dans un parti d’opposition national canadien qui n’a aucune expérience du rôle qu’il s’apprête à jouer et qui n’y est absolument pas préparé, les Québécois vont rapidement découvrir que leur influence politique n’a non seulement pas augmenté avec leur appui massif au NPD, mais qu’elle a en fait diminué. Désenchantement rapide garanti.

En privilégiant aussi massivement le NPD, les Québécois se sont trouvés à favoriser l’élection d’un gouvernement majoritaire Conservateur dont les valeurs sont aux antipodes des leurs et qui leur fait peur.

Les résultats des élections mettent en relief comme elle ne l’a jamais été toute l’ampleur du fossé qui sépare les Québécois et les Canadiens sur le plan des valeurs et de leur vision respective de l’avenir du Canada.

L’ampleur de ce fossé laisse présager une crise prochaine dont il n’est même pas certain qu’elle sera provoquée par le Québec.
»


Et enfin, ce n'est pas vrai, comme le prétend Justin Trudeau (qui prend ses rêves pour des réalités, le pauvre!), que les Québécois sont devenus pour autant fédéralistes comme par magie.

Je m'arrête là pour aujourd'hui.