Essai sur la Charte des valeurs québécoises
Alexandre Delorimier
Avant-propos
Québécois de souche demeurant en Europe depuis plusieurs années, le seul intérêt
qui me pousse aujourd'hui à prendre la plume, ou plus prosaïquement le clavier est la sauvegarde de mon unique patrie : le Québec.
Le débat, souvent passionné, que suscite
le projet de "Charte des valeurs québécoises" ne m'a pas laissé
indifférent, surtout du fait qu'il semble exister un fort décalage
à ce sujet entre le peuple, d'une part, et la ligne éditoriale de la majorité
des médias ainsi que des « élites »
d'autre part.
Mon point de vue est évidemment un point de vue parmi plusieurs, néanmoins, vivant en Europe depuis suffisamment longtemps pour savoir ce qui attend le Québec de demain, je crois être en mesure de présenter une vision légèrement altérée par le « prisme européen » et donc, disons-le
beaucoup moins candide
que la plupart des propos
répertoriés dans les
médias québécois.
En fait, la situation européenne devrait vous inquiéter un peu plus qu'elle semble le faire présentement. L'éthique
de conviction (plutôt que l'éthique
de responsabilité) et la naïve fierté de son « ouverture sur le Monde »
en étant prêt à accepter
tout et n'importe quoi sans en mesurer les conséquences afin d'être certain de ne pas ressembler, de près ou de loin, à un « habitant d'Hérouxville
»,
vous assureront regrets et
lendemains amers.
Le Québec change, et change très vite. Il y a moins de 10 ans, le mot « accommodement » ne faisait même pas partie
du vocabulaire commun
et le mot « hijab » pouvait encore être confondu
avec un fruit. Ne soyons
pas dupe, la charte est avant tout une réponse timide à un phénomène
nouveau dans notre société
: la
présence désormais bien visible de l'Islam et particulièrement de l'Islam intégriste.
La majorité des musulmans viennent au Québec
tout simplement pour y vivre et s'y intégrer
tout en acceptant
de se conformer au modus
vivendi québécois, gage d'une
intégration réussie.
Malheureusement, comme certains le savent,
moins d'un an après la Crise d'octobre 70, Pierre-Elliott Trudeau a fait du Canada le premier pays au Monde à adopter une politique officielle de multiculturalisme. Déterminer ici les raisons ou l'objectif final de l'adoption d'une telle politique serait hors
sujet, néanmoins, nous pouvons en mesurer les conséquences. C'est-à-dire que désormais, tout un chacun peut venir au Canada sans vouloir le moins du monde s'y intégrer,
ce droit de « non-intégration
» étant par ailleurs garanti par la Charte canadienne des Droits et Libertés.
Et nous voilà donc aujourd'hui avec les prémisses d'un choc civilisationnel contre une minorité d'intégristes qui réclame leurs droits, de la salle de prière à la charia (M. Charles Taylor, de la fameuse Commission, pourra d'ailleurs l'attester, car il a donné son appui à un projet, heureusement refusé, de tribunaux islamiques basés sur la charia en Ontario...) et dont la motivation et le désir de s'intégrer se retrouvent à peu près au même niveau que la fosse des Mariannes. Cette situation n'ira pas en s'améliorant, loin de là.
Et nous voilà donc aujourd'hui avec les prémisses d'un choc civilisationnel contre une minorité d'intégristes qui réclame leurs droits, de la salle de prière à la charia (M. Charles Taylor, de la fameuse Commission, pourra d'ailleurs l'attester, car il a donné son appui à un projet, heureusement refusé, de tribunaux islamiques basés sur la charia en Ontario...) et dont la motivation et le désir de s'intégrer se retrouvent à peu près au même niveau que la fosse des Mariannes. Cette situation n'ira pas en s'améliorant, loin de là.
Le texte qui suit vous permettra, qui sait, soit de conforter
votre opinion en faveur de la Charte des valeurs québécoises, ou mieux : de modifier
favorablement l'avis que vous en aviez jusqu'à maintenant. Quoi qu'il en soit, vous
ne pourrez plus dire
à vos enfants : «si j'avais
su ...».
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