« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mercredi 22 août 2012

Les enjeux de la mondialisation et les élections du Québec



La dictature des banques

Michel Matte
Tribune libre de Vigile
dimanche 19 août 201

Les manifestations étudiantes ne sont pas à l’origine du désordre social. Elles sont plutôt la réponse démocratique à la décomposition graduelle de la société. Alors comment expliquer cette destruction de notre société prétendument démocratique ?

Depuis la Renaissance, les banques se sont constituées en empires financiers. Graduellement elles se sont accaparé le pouvoir de créer la monnaie. Au lieu que l’État crée la monnaie d’un pays, ce sont des banques privées qui la créent en prêtant au gouvernement et aux citoyens contre intérêt. Ainsi se créent des dettes croissantes et impossibles à rembourser. Les gouvernements et les citoyens sont à la merci des banques.

Deux excellents ouvrages décrivent cette prise de contrôle et le fonctionnement du système bancaire. Le premier, Les Secrets de la Réserve fédérale par Eustace Mullins cite William Guy Carr, Des Pions sur L’Échiquier, pages 14, 15 et 58-64 pour décrire le plan occulte en 1773 de Mayer Amschel Bauer qui adopta plus tard le nom de « Rothschild ».

Ce plan préparait la Révolution française ainsi que toutes les actions subséquentes des sociétés secrètes telles les francs-maçons, CFR, Bilderberg, Trilatérale, et autres sociétés d’initiés ou cartels d’affaires. Le deuxième ouvrage, Web of Debt, par Ellen Brown confirme sources à l’appui les complots des banques, le fonctionnement du système et les solutions éprouvées pour le réformer. Ainsi les banques ont provoqué et financé les guerres mondiales, les guerres civiles en Angleterre sous Cromwell vers 1642, les dépressions économiques, les assassinats de trois présidents américains, et les révolutions américaine, française, russe et chinoise. 

La création de la Réserve Fédérale aux États-Unis en 1913 marque une grande victoire pour les banques. C’est en grande partie l’annulation des gains de la révolution américaine puisque les banques anglaises ont alors repris le contrôle des États-Unis. Et maintenant les banques achèvent de ruiner ce grand pays qui a déjà été un modèle de démocratie. Le but des banques est d’instaurer un « nouvel ordre mondial » ce qui n’est rien d’autre que la dictature de la finance. Le libre-échange et la globalisation financière sont des moyens privilégiés pour y arriver. 

Dans ce contexte tous les partis favorisant la mondialisation ne font que le jeu des banques. Ceci inclut tous les grands partis y compris le Parti Québécois. Ce sont des pions dans l’échiquier (Histoire secrète du Québec et René Lévesque et l’indépendance Québécoise ).

Dans le cadre de la Révolution tranquille, ce mouvement était nécessaire pour faire évoluer le Québec. De plus le libre-échange en soi n’est pas mauvais. Jusqu’ici il a été plutôt profitable. Ce qui est mauvais c’est l’imposition des conditions de libre-échange sans contrôle démocratique. L’ exemple de l’Europe n’est pas rassurant. Seuls Québec Solidaire et Option Nationale remettent en question cette forme de mondialisation.

Le PQ comme le Bloc Québécois gagneraient en crédibilité en remettant en question les dogmes du libre-échange et de la globalisation financière. Mais ceci ne changerait rien au fait que ni le Québec ni le Canada n’ont de marge de manoeuvre face aux USA :  Sur le plan international, que nous soyons Québécois ou Canadiens, nous n’avons pas la puissance militaire ni économique qui nous permettrait de nous écarter de la ligne d’action que nous fixent les USA ; 85 % de notre commerce international se fait avec les USA – plus de 500 milliards $ par année pour le Canada – et nous faisons et devons faire ce qu’on nous dit de faire. 

Sur le plan domestique, indépendance ou non, notre idéologie politique resterait le néo-libéralisme – aucune autre pensée ne serait tolérée ici par le Pouvoir financier qui gère la planète – et notre politique serait toujours balisée par les diktats du FMI, ceux-ci appliqués par un système bancaire rigide sous la gouverne d’une banque centrale dont la direction, en pratique, est cooptée par l’establishment financier. (Pierre J.C. Allard, Un Québec en Canada ). 

Malgré tout, le Parti québécois reste le meilleur défenseur des intérêts des Québécois dans ce contexte imposé. Son bilan en témoigne. Québec solidaire et Option nationale présentent des idées et candidats intéressants mais seuls quelques uns ont des chances d’être élus. 

Quant aux libéraux et aux caquistes, ils sont les serviteurs empressés des pouvoirs de l’argent par leurs plans de privatisation plus ou moins déguisés. Il faut craindre une coalition des deux en cas de gouvernement minoritaire puisqu’ils partagent les mêmes idées. 

On peut aussi craindre le recours à la fraude électorale puisque Charest est proche des conservateurs qui sont soupçonnés d’avoir volé l’élection fédérale ( Anthony J. Hall, CANADA : Fixing Elections Through Fraud ). Il faut aussi se méfier des manipulations médiatiques en fin de campagne et la Boussole électorale de Radio-Canada servira sans doute à cette fin. Le complot de la mondialisation peut se poursuivre ou échouer (Jacques Sapir, La Démondialisation). S’il se poursuit les conséquences seront désastreuses pour le monde entier. On peut s’attendre à l’effondrement du système financier, la faillite des gouvernements, la dictature et la guerre. 

La Grèce, la Libye et la Syrie ne sont que des avant-goûts de ce qui nous attend. Et ceci pourrait arriver rapidement (Ellen Brown, Web of Debt, « Afterword ») Il vaudra mieux dans ce cas avoir un gouvernement qui défend nos intérêts plutôt que ceux des financiers. Mais surtout il faut que les citoyens soient bien informés pour réagir rapidement.

En attendant mieux vaut avoir des réserves en argent et en nourriture pour affronter le pire. Et aussi prendre garde de ne pas appuyer d‘autres pions comme Harper, Charest et Legault. 

En résumé, les banques cherchent à nous imposer une dictature mondiale depuis le XVIIIe siècle. Ce sont elles qui fixent les règles du jeu. Ou bien nous élisons un gouvernement qui défend les intérêts du peuple comme le Parti Québécois, ou bien un gouvernement au service des milieux d’affaires et de la finance. Car ce que ces derniers nous préparent pourrait être le pire si on en juge par les résultats ailleurs dans le monde. N’oublions pas que nous avons des richesses importantes bâties ou léguées par les générations précédentes et que plusieurs les convoitent...

***

En plein dans le mille ...! Ouf! Il était temps que quelqu'un s'exprime sur le sujet. Merci, M. Matte. Alors donc si  après la lecture de ce point de vue très bien documenté et d'une clarté éblouissante, on n'a pas encore compris l'importance des enjeux de cette élection,  oubliez ça!

M.

1 commentaire:

  1. T’as ben raison, mais je ne crois pas qu’il y ait grand monde, qui s’en préoccupe.
    Même avec le PQ au pouvoir, les banques ont le pouvoir absolu sur pas mal toutes les décisions.

    Les marionnettistes (banques)ne font que changer de poupées.

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