Vous vous souvenez de la scène où Anne Dorval en mère monoparentale pète les plombs au téléphone et engueule comme du poisson pourri le directeur d’école qui pontifiait en lui donnant des conseils sur l’éducation de son fils adolescent qui venait de faire une fugue du collège privé qu’on l’avait obligé à fréquenter. Inoubliable. C’était dans le film « J’ai tué ma mère ».
Le dernier clip d’Indochine tourné par Xavier Dolan contre l’intimidation et le harcèlement à l’école est de la même catégorie : inoubliable. D’une efficacité redoutable.
J’étais en cinquième année à l’école De Salaberry au sud de la rue Ontario, coin Montcalm. Il s’appelait Parisien : il était gros et nul dans les sports. On l’attendait à la sortie de l’école le vendredi après-midi. On l’écoeurait. Il se sauvait en courant. Pourquoi ? Pour rien. Pour le fun. Méchanceté et cruauté pures. Ça m’est revenu en voyant la vidéo de Xavier Dolan.
Vous avez entendu dire que certains jeunes se suicident. D’autres se sauvent de chez eux devant l’apathie parentale. Vous soupçonnez donc que c’est grave et que les conséquences sont parfois dramatiques. A l’école, des jeunes subissent un calvaire : c’est comme s’ils se faisaient crucifier. Nous voilà en plein dans la Vidéo de Xavier Dolan accessible sur You Tube et un peu partout. Allez la voir. Vous comprendrez que l’intimidation et le harcèlement à l’école, c’est violent et c’est grave.
Ce qui m’a surtout frappé sur cette vidéo, c’est tous ceux qui se mettent un bandeau sur les yeux pour ne pas voir. Il n’y a pas qu’à la Commission Charbonneau qu’on parle d’aveuglement volontaire. Dans toute la société, devant toutes sortes de problèmes, certains se mettent un bandeau sur les yeux pour ne pas voir. Avec ce clip Indochine-Xavier Dolan, c’est impossible de continuer à garder un bandeau sur les yeux devant le harcèlement et l’intimidation à l’école qui font vivre un calvaire à trop de jeunes et qui sont l’équivalent d’une crucifixion.
Puisque j’ai votre attention, à un tout autre niveau, je pense à tous ceux qui se mettent un bandeau sur les yeux pour ne pas voir les reculs du français à Montréal. Et la menace que le bilinguisme fait subir au français. Les aveugles se nomment, entre autres, André Pratte, Michel C. Auger, Alain Dubuc, Philippe Couillard. Et tous ces bon ententistes qui laissent les choses aller sans intervenir. Ils nient le problème car ils savent que la seule solution, comme l’écrit Robert Laplante, c’est l’indépendance du Québec. Ça ferait un beau sujet pour Xavier Dolan : l’asphyxie d’une langue par une autre, c’est violent et c’est grave. Xavier, pour vous inspirer, allez lire Charles Castonguay sur l’Aut’Journal.
Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 6 mai 2013
Source: Vigile. net
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