« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


lundi 19 novembre 2012

Infrastructures - Déraillement libéral

Jean Charest et son ministre des Finances, Raymond Bachand

Jean-Robert Sansfaçon
19 novembre 2012
Le Devoir

L'ex-gouvernement de Jean Charest vient de recevoir une gifle pour sa gestion des projets d’infrastructures de la part de SECOR, la firme de consultants longtemps associée aux libéraux et récemment acquise par le Groupe KPMG. 

C’est à la demande d’Infrastructure Québec (et du gouvernement Marois…) que SECOR a produit un rapport sur le Plan québécois des infrastructures (PQI) mis en place par les libéraux en 2007. Ce qu’on y apprend est ahurissant : en additionnant les 207 projets inscrits à la dernière mouture du PQI, le chercheur en arrive à un dépassement global des coûts de 52 %, alors que, pour 18 projets importants, l’écart atteint 78 %.

Quelques exemples pris au hasard : l’échangeur Turcot devait coûter 1,5 milliard, on parle maintenant de 3,6 milliards ; Sainte-Justine : 929 millions au lieu de 258 millions ; l’autoroute 20 entre Cacouna et Mont-Joli : 1,025 milliard au lieu de 684 millions…

Alors que les libéraux avaient juré que l’on ne reverrait plus jamais de dérapage semblable à celui du métro de Laval, le rapport SECOR permet de dire que la situation n’a pas changé malgré les PPP, l’omniprésence des firmes de génie privées et l’adoption d’une politique-cadre de gestion des grands projets.

Comment expliquer ces dépassements ? Nulle part dans le rapport il n’est fait mention de corruption ou de collusion malgré l’évidence. En revanche, l’empressement des politiciens à faire l’annonce de projets sur la base de données préliminaires incomplètes est mis en cause. Tout comme l’imprécision chronique dans le calcul des risques financiers. Et le constat vaut pour tous les grands projets, sans exception.

Tout aussi troublant est le fait que le gouvernement lance des chantiers sans même se donner la peine de les inscrire à son Plan quinquennal dont le plafond est fixé par le budget. Ce qui gonfle le montant total des engagements par rapport aux données officielles.

Élections obligent, semble-t-il, cet automne il y avait ainsi pour 5 milliards de projets en cours ou en préparation qui n’apparaissaient même pas dans la mise à jour du PQI achevée en mars dernier. Et quand le total des projets dépasse le budget global, on en retire quelques-uns de cette liste secrète sans cesser pour autant d’y investir, ou sans en informer les citoyens qui attendent…

Depuis 2007, les dépenses d’infrastructures portées à la dette ont triplé de valeur au Québec. À raison de 8 milliards par année, ils alourdissent cette dette à la vitesse grand V. Cela justifie de revoir non seulement l’ensemble des processus de planification et d’exécution des projets, mais aussi les priorités afin d’investir d’abord dans la réfection des actifs existants. Une recommandation que le ministre des Finances aurait tort de négliger lors de la présentation du budget, mardi.

***

Comment allez-vous expliquer pareille aberration, monsieur Bachand?  Vous,  qui êtes présentement sur toutes les tribunes pour critiquer les manoeuvres du présent gouvernement Marois,  afin de mettre en évidence votre prochaine candidature  à la chefferie de votre parti.

May

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire