Comment couper la tarte, non pas en quatre, mais en deux, selon un gouvernement minoritaire. Graphique Le Devoir |
Blogue Sébastien Bovet
Radio-Canada
Le premier budget d’un gouvernement est un moment important. Un
gouvernement majoritaire a les coudées franches, il peut imposer ses
vues, appliquer son programme électoral.
Le gouvernement de Pauline Marois n’a pas eu ce luxe dans le premier
budget qu’il a présenté. On cherche même la plateforme électorale du PQ.
Le fonds des générations survit, la contribution santé aussi — on
l’appelle maintenant « progressive » — des taxes augmentent et des
impôts aussi. Pas de quoi faire baisser le cynisme envers la classe
politique. On se demande même si le PLQ n’aurait pas pu écrire ce
budget, tellement il reprend certaines de ses priorités : dette,
contrôle des dépenses, taxe santé…
Parlant du PLQ, et peut-être un peu de cynisme, il accuse aujourd’hui
le PQ de ne pas faire ce qu’il avait dit qu’il ferait en campagne
électorale. Mais en campagne électorale, il disait que ce que le PQ
proposait était irresponsable. Des fois, on cherche la cohérence.
Cela dit, ce budget est habile sur plusieurs aspects stratégiques.
D’abord, il évite au gouvernement d’être défait tout de suite. Les
libéraux ont beau dire qu’ils placent Pauline Marois en sursis, ils ne
devraient pas passer aux actes dans un avenir prévisible. Le prochain
chef libéral voudra s’installer, redéfinir le programme, mobiliser les
troupes. Rendez-vous au printemps 2014.
Ensuite, le gouvernement taxe le « vice ». Personne n’ira manifester
dans les rues contre une augmentation des taxes sur le tabac ou
l’alcool. Et dans l’esprit de bien des gens, ceux qui gagnent plus de
100 000 $ ont les moyens de payer plus d’impôts. Pas de manifestation en
vue là non plus.
En promettant de contrôler l’augmentation des dépenses, en se
préoccupant de la dette et en annonçant des consultations sur
l’augmentation des redevances minières, le gouvernement rassure le
milieu des affaires où il était un peu en déficit de sympathie. Habile,
ça aussi.
Finalement, en augmentant les budgets de la santé, de l’éducation, de
la famille et de l’enseignement supérieur, il protège les
missions fondamentales du gouvernement.
Stratégiquement, donc, le gouvernement gagne du temps, mais son deuxième budget sera plus difficile à faire passer.
***
On dit bien: «Un jour à la fois.»
On peut bien dire: «Un budget à la fois.»
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On dit bien: «Un jour à la fois.»
On peut bien dire: «Un budget à la fois.»
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