« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


samedi 25 septembre 2010

À chaud et à froid

Hier et avant-hier, c'était SHOWTIME, à la Commission Bastarache. Ce diable d’homme, le premier ministre du Québec, J.J. Charest, impressionnera toujours la galerie et le petit peuple. Après coup, on dira qu’il s’est débattu avec aplomb. Ce qui suggère qu’on s’attendait à mieux de la part de l’avocat Jean-François Bertrand, et à moins du témoin qui était contre-interrogé. Mais il y a une chose certaine dans tout ce spectacle. Signe des temps, le peu de cas qu’on fait de nos institutions.

Quelle importance, allez-vous me dire, mais a-t-on remarqué jeudi dernier à quel point l’entrée en salle d'audience du juge Bastarache a été complètement ignorée par la meute de photographes, qui s’affairait autour de Jean Charest, la vedette principale, alors que ce dernier venait de s’installer à la table des témoins? C’en était gênant de voir le pauvre juge qui se tenait debout, et qui attendait qu’on remarque enfin sa présence avant de finir par s’asseoir.

Incidemment, le propos de Christian Dufour, politologue à l'École nationale d'administration publique, vient confirmer à son tour le même malaise suite au passage du PM à la commission: «J'ai trouvé ça humiliant pour lui, mais aussi pour tout le Québec. Voir un premier ministre prêter serment, comme un accusé, ça secoue. C'est l'institution qui est appelée à la barre», dit-il.

Le smog

Je n’ai pas beaucoup suivi les audiences de cette commission. Mais le plus désolant c'est de voir avec quelle insouciance, voire désinvolture, le premier ministre du Québec se plaît et se complaît à vivre sur une planète différente de la nôtre. C’est comme si, depuis 2003, il en avait transformé complètement toute l’atmosphère et y aurait injecté la sienne. Le Québec tout entier est recouvert d'un épais smog qu'aucun vent solaire n'arrive à nous débarrasser. C'est peu dire.

Collusion. Corruption. Financement de son parti. Ingérence politique. Magouilles. Manigances. Mensonges. Lois. Règlements. Etc. Tous ces mots-là n’ont de sens que le sien. Et il est parfaitement à l’aise avec l’air toxique qu’il respire. Sauf que cet air-là ne convient pas à tout le monde et commence à prendre à la gorge de la majorité.

Enfin, faisant référence brièvement à la bombe puante du magazine torontois Maclean’s, édition du 24 septembre 2010, quand un chef de gouvernement salit la réputation de son État, c’est tout son peuple qu’il éclabousse. Et ça, un peuple, si empoisonné soit-il, ne le tolérera pas longtemps.

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Merci, Garnotte, de m'avoir fait rire!
Il faut bien rire quand même ...

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