« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mercredi 19 mars 2014

Une couleuvre ne fait pas le printemps

Les Québécois préfèreraient la corruption
à l’indépendance et même à la laïcité. Une farce ?


Billet — Louis Lapointe
mercredi 19 mars

Si Pauline Marois avait recruté Julie Snyder plutôt que Pierre-Karl Péladeau, les Québécois qui ne sont pas indépendantistes, mais qui sont en faveur de la charte de la laïcité auraient tous été rassurés.
Tout le monde sait au Québec que Julie Snyder est une Janette convaincue.
Une attente légitime, puisque Pauline Marois a passé tout l’automne à leur parler de laïcité.
Mais voilà, à la place, elle a préféré recruter l’ex de Julie Snyder, PKP, un fervent indépendantiste qui a eu le malheur d’annoncer à tout le Québec par un beau dimanche matin ensoleillé que l’indépendance était le combat de sa vie, créant ainsi une violente commotion à tous ces laïcistes qui pensaient qu’avec la laïcité ont réglait une fois pour toutes la question de l’indépendance.
Résultat, le PQ baisserait dangereusement dans les sondages.
Les Québécois préfèreraient la corruption à l’indépendance et même à la laïcité.
Une farce ?
Il est vrai que la commission Charbonneau a suspendu ses travaux le temps des élections pour ne pas indûment influencer les Québécois.
Ce qu’on ne voit pas ne fait pas mal.
Pour bien des Québécois, l’indépendance du Québec est encore un sujet tabou dont il ne faudrait surtout pas parler tant il fait peur. Un peu comme ce silence qui entourait la corruption dans l’octroi de contrats publics dans l’industrie de la construction avant qu’on instaure la commission Charbonneau.
Le Parti québécois l’a bien compris, mais, plutôt que de chercher à atténuer cette crainte en parlant des avantages de l’indépendance pour le Québec comme le faisaient René Lévesque et Jacques Parizeau dans le bon vieux temps, Pauline Marois préfère leur parler de laïcité.
Ce qui fait que plusieurs Québécois ont pensé qu’avec la laïcité on n’aurait pas besoin de l’indépendance puisqu’on aurait l’égalité entre les hommes et les femmes.
Le discours de madame Marois a même réussi à convaincre plusieurs lecteurs de Vigile que parler de laïcité était la meilleure façon de faire la promotion de l’indépendance et qu’un vote pour Fatima-Houda Pépin, une indécrottable libérale fédéraliste, ferait avancer la cause de l’indépendance puisque cette dernière était pour la laïcité.
Ce que PKP appelle un sophisme.
Même Bernard Drainville qui avait commencé la campagne électorale de 2012 en associant la députée de La Pinière à la Fondation Catania et au scandale de la rue Nadeau à Brossard s’est permis de lui souhaiter bonne chance cette fois-ci.
Il faut le faire !
J’invite M. Drainville à venir voir les pancartes électorales que madame Houda-Pépin a affichées dans les rues de Brossard : bilingues avec l’unifolié canadien en arrière-plan à côté du fleurdelisé.
Même les libéraux provinciaux n’impriment pas l’unifolié canadien sur leurs pancartes. C’est tout dire.
« Vote with conviction » !
Il faudrait voter stratégique pour une députée qui n’a aucune sensibilité pour les électeurs indépendantistes de sa circonscription afin le battre le Dr Barrette.
Au moins 7,448 couleuvres à avaler dans La Pinière.
Imaginez, Bernard Drainville est venu en politique pour combattre le cynisme !
Toutefois, ce qu’il y a de rassurant, c’est qu’au terme de la présente élection, après tous nos égarements, il y aura enfin quelqu’un au Parti québécois pour parler, sans langue de bois, de la nécessaire indépendance, avant, pendant et après les élections.
Sans aucun doute, un bon coup de Pauline Marois qui finira bien par rapporter un jour ou l’autre, de préférence à la prochaine élection.
PKP est venu au PQ pour faire l’indépendance, pas la laïcité.
Nous sommes sur la bonne voie.
***

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire