« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mardi 14 mai 2013

Faut-il recréer «la Patente», une société secrète indépendantiste?





Comme vous j'ai vu qu'on compte former une Xe organisation vouée à l'indépendance du Québec. Les nationalistes québécois se retrouvent pourtant devant une situation paradoxale: même s'ils représentent toujours la moitié des francophones du Québec, leur option est discréditée, démonisée et ridiculisée comme jamais. 
Les indépendantistes ont beau être des millions, des chroniqueurs populistes ne se gênent plus pour les traiter de «caribous», de «séparatisses», de «péquisses» et de «nationaleux», fourrant commodément dans le même sac quiconque défend un État québécois fort qui promeut l'identité nationale. 
Des médias de masse, notamment ceux du groupe Gesca et du journal La Presse, combattent systématiquement toute expression de la fierté nationale. Ces discours ont à ce point acquis droit de citée que plusieurs souverainistes se sentent désormais ostracisés et honteux, au point de renier leurs convictions.
En conséquence, la prochaine organisation nationaliste ne devrait être ni une Coalition, ni une Convergence, ni un Front uni, ni un parti politique, mais bien une organisation secrète destinée à agir dans l'ombre et au moins ainsi risquer d'être plus efficace...
Les Frères chasseurs
L'histoire du Québec offre quelques beaux exemples de sociétés secrètes destinées à se prémunir contre les attaques adverses et à mettre en œuvre une stratégie cohérente, ciblée et efficace.
En 1838, le mouvement patriote constate qu'il est désormais infiltré par des dizaines d'espions et d'agitateurs. L'armée anglaise et la police de Montréal n'ont alors aucun mal à connaitre à l'avance les plans échafaudés par les patriotes exilés aux États-Unis. 
Leur chef, Robert Nelson, a alors l'idée de créer une société secrète destinée à planifier dans le plus grand secret un soulèvement général du Bas-Canada. Durant tout l'été 1838, on assermente des milliers de patriotes au sein de l'Association des Frères chasseurs. 
L'Association reprend la plupart des caractéristiques d'une société secrète et en particulier un serment sacré consistant à garder le secret sur l'organisation et sa mission, en l'occurrence libérer le Québec de la tutelle anglaise. Chaque membre ignorait en outre qui d'autre faisait partie de l'organisation, à l'exception des principaux chefs qui seuls connaissaient bien son fonctionnement. 
Au sommet on retrouvait les «Grands aigles», suivis des «Castors», des «Raquettes» et enfin des «Chasseurs» ou simples membres. Malgré ses lacunes logistiques, le secret des Frères chasseurs a permis que le plan de campagne des patriotes ne soit pas connu des autorités britanniques.



La «Patente»
Au début du XXe siècle, les francophones de l'Ontario et de l'Outaouais québécois sont victimes de discrimination et d'intimidation. C'est dans ce contexte que des membres de l'élite professionnelle et religieuse créent en 1926 une association patriotique secrète vouée à la défense du français. 
L'Ordre Jacques-Cartier connait bientôt un succès remarquable, regroupant jusqu'à 40 000 membres, réunis dans divers comités régionaux. La stratégie de l'OJC consistait à rejoindre les leaders francophones, influents dans leur milieu, mais trop isolés pour pouvoir dénoncer la discrimination dont étaient victimes leurs compatriotes. 
L'OJC coordonnait l'action de ses membres afin qu'ils agissent de façon concertée, mais sans les exposer à perdre leur emploi ou à subir des représailles. Afin d'assurer le secret absolu sur leurs actions, les OJCistes se réunissaient sous différentes appellations pour ne pas éveiller de soupçon, la plus célèbre étant «la Patente», une formule évasive s'il en est.
Pendant 40 ans, l'Ordre Jacques-Cartier ou «la Patente», a joué un rôle inestimable dans la promotion du français et contre la discrimination faite aux Francophones, tant en Ontario qu'au Québec. 
Parmi ses campagnes couronnées de succès, mentionnons le bilinguisme sur la monnaie canadienne et les formulaires d'assurance-chômage, des services en français dans les compagnies d'utilité publique, telle que Bell Canada, ou l'ouverture de l'hôpital francophone Montfort à Ottawa en 1953. L'OJC a aussi engagé une campagne «d'achat chez nous» qui allait permettre à de nombreux commerçants de survivre durant la crise des années 1930.
Les fédéralistes y recourent déjà
La situation où se trouvent aujourd'hui plongés les indépendantistes québécois n'est pas sans rappeler le sort des francophones au siècle dernier ou même celui des patriotes de 1838. Si elle doit voir le jour, la prochaine organisation souverainiste devrait donc être plus «discrète», afin de pouvoir agir de manière ciblée, concertée et stratégique. 
Une telle confrérie devrait aussi réunir des décideurs de tous les milieux, gens d'affaires, chefs syndicaux, du communautaire, ainsi que des fonctionnaires, tant fédéraux que provinciaux, mais d'abord liés par une indéfectible foi souverainiste.
Face à la «chasse aux séparatisses» dont ils sont victimes, les indépendantistes québécois n'ont d'ailleurs pas le choix. Depuis 1967, le gouvernement du Canada et les organisations provincialistes ont investi des centaines de millions aux seuls fins d'écraser le nationalisme québécois. 
Les services secrets canadiens, la GRC, le Conseil pour l'unité canadienne de même que des fondations privées ont allègrement contourné les lois afin de manipuler l'opinion ou infiltrer les organisations souverainistes, au mépris du droit à l'autodétermination des Québécois.
Qui sait, une telle organisation secrète existe peut-être déjà notre insu et ses membres rôdent tout autour de nous... Un signe pour les démasquer: ils aiment leur pays.

Source: quebec.huffingtonpost.ca/ via Vigile.net
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D'aucuns par dérision ont évoqué le folklore que pourrait porter cette idée peu banale.  Mais pourquoi ne pas regarder du côté de la fiction pour faire changement?  

May 

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