« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


lundi 27 juin 2011

De l’avenir, faisons table rase ?


Le PQ est imparfait, chicanier, frustrant. Mais si une conjonction de facteurs, dont la montée de Québec Solidaire, devait laisser le pouvoir aux mains des Libéraux ou des Legault/ADQ, voici ce que cela signifierait:

1. Pas de commission d’enquête sur la corruption dans la construction. (François Legault est étrangement discret sur ce sujet pourtant vital*). Il faudrait donc oublier la pièce maîtresse du rétablissement éthique dont le Québec a cruellement besoin;

2. Pas de volonté ferme de refaire un grand ménage dans le financement des partis politiques — comme le proposent des jeunes députés du PQ — pas de recul du copinage et du cynisme. (Même silence à ce sujet du côté de Legault);

3. Pas de volonté d’adopter une Charte de la laïcité et de stopper l’interminable dérive des accommodements raisonnables. Seul le PQ (paradoxalement, grâce à Louise Beaudoin), en fait un cheval de bataille. L’alliance de Legault avec des fédéralistes rendrait son gouvernement impotent sur cette question;

4. Pas de volonté d’empêcher le français de devenir minoritaire sur l’île de Montréal, pas de volonté de donner un nouvel élan, indispensable, à la défense de notre langue (ici encore, impotence structurelle de la coalition Legault face à un programme offensif et multiforme du PQ);

5. Pas de volonté d’établir une gestion plus intelligente de notre immigration, en faisant de la connaissance du français une condition de sélection, puis un élément indispensable à l’intégration (même impotence de Legault, grande réticence de Québec solidaire);

6. Pas d’engagement à ce que le Québec récolte au moins 50% des revenus tirés de nos ressources naturelles (Legault va beaucoup moins loin et est très proche de milieux d’affaires frileux à cet égard, comme Sirois);

7. Pas d’engagement à l’indépendance énergétique du Québec, donc à faire reculer la place du pétrole importé dans nos vies, dans nos portefeuilles et notre environnement (silence complet de la coalition Legault sur ce plan);

8. Pas d’engagement à appuyer l’économie sociale, solidaire, coopérative. Dans ces deux dernier cas, Québec solidaire est évidemment partant, mais sa montée, en nuisant à l’élection du PQ, rendrait la chose encore plus lointaine. (ici encore, Legault est silencieux);

9. Pas d’engagement à gouverner résolument comme une nation et à tracer un parcours vers la souveraineté ;

10. Pas de femme première ministre, avec tout ce que cela implique comme avancée, comme compréhension des enjeux et comme façon de gouverner.

Extrait d'un texte écrit par Jean-François Lisée, dans L'Actualité

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