« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mercredi 8 décembre 2010

L'arbre qui cache la forêt

Drôle de vision que celle de Jean Charest concernant les problèmes environnementaux. J’ai du mal à comprendre qu’on ait donné son nom à une forêt perdue d’Australie afin de l’honorer pour ses «réalisations» environnementales.

Grand parleur, petit faiseur, pendant qu’il se pavane à Cancun, au Mexique, pour redorer son image amochée dans son propre patelin, il n’a jamais eu l’idée de venir constater de visu les dégâts causés par les grandes marées d’automne, à plusieurs endroits le long des côtes du Bas-Saint-Laurent, de la Côte Nord et de la Gaspésie, cette semaine.

Voici le cri du coeur lancé depuis un certain temps par ceux-là qui vivent dans la crainte de voir disparaître, non seulement leurs belles plages et leur vue impressionnante sur la mer et ses couchers de soleil, mais aussi des villages et des habitations principales qui risquent de disparaître dans les flots déchaînés.

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Un gouvernement complaisant … pour les plus nantis.

Le gouvernement du Québec a demandé aux villes touchées par l’érosion côtière de faire une analyse permettant de déterminer quel scénario pour contrer l’érosion des berges est le plus profitable pour la société. Cette étude est préalable à toute forme d’aide gouvernementale.

Le maire sortant de Sept-Îles, M. Ghislain Lévesque, avait mentionné à propos des plages Monaghan et Ferguson : «… Vous avez des immobilisations, des infrastructures, des résidences qui valent au total 4 millions de dollars. [...] Est-ce qu'on va investir 15 millions pour protéger 4 millions d'infrastructures? …».

D’après cette étude financée en partie par notre gouvernement, le coût d’un déménagement planifié pour ces deux plages est estimé à 5,9 millions sur une période de 20 ans. Par contre, selon la même étude, il coûterait 15 millions pour l’ensablement. L’étude recommande le scénario du « déménagement planifié » pour ces deux plages.

Le secteur des plus nantis à Sept-Îles n’aime pas ce scénario. La province offre de financer 25 % du projet de l’ensablement ce qui permettrait au plus nantis de demeurer dans leur secteur. Un problème existe toujours. Le financement, ce n’est pas assez !

Le gouvernement du Québec décide dans un élan de générosité d’offrir de contribuer à 75 % du financement pour l’ensablement (Page 3 du Journal le Nord-Côtier le 10 février 2010) malgré que la facture de l'érosion des berges du Saint-Laurent sera salée. Cette offre a même été refusée par les conseillers municipaux à Sept-Îles.

Est-que la province de Québec devrait financer 100 % de l’ensablement pour ainsi permettre aux résidents du secteur des plus nantis à Sept-Îles d’éviter le déménagement planifié ?

Une citation de John F. Kennedy: « If a free society cannot help the many who are poor, it cannot save the few who are rich.» *

La ville a déjà participé à un enrochement de sept propriétés de la plage Ferguson pour « vérifier » si l’enrochement pourrait protéger ces propriétés comme l’enrochement de certains de leurs voisins. Selon mes sources officieuses, le Québec aurait aussi participé financièrement à cet "essai" durant le moratoire prévenant aux autres propriétaires d’enrocher leur propriété.

Mon opinion sur les recommandations de cette étude a été publiée dans un journal local et sur CyberPresse.ca (Le Soleil).

Mot de la Fin :
« La vie de château, il n’y a rien de trop beau ! Pourvu que cela dure, merci monsieur Charest ! »

Serge Marchand
www.SergeMarchand.com

* Traduction : Si une société ne peut pas aider la plupart de ceux qui sont pauvres, on ne peut pas sauver ceux qui sont riches.

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On aura beau se moquer de lui et lui trouver tous les défauts de la terre, Lucien Bouchard, alors qu’il était premier ministre du Québec, a quitté la Californie où il était en voyage avec sa femme et ses enfants, pour accourir au secours des sinistrés du grand Déluge du Saguenay, en 1996.

Ne serait-ce que pour ce geste, les Québécois qui se souviennent lui réservent un grand respect. Je doute que les Québécois d'aujourd'hui éprouvent le même sentiment pour leur premier ministre actuel.

N'est-il pas, à juste titre, l'arbre qui cache la forêt qui porte son nom?

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