La tempête, c'est la raison fondamentale pour laquelle il y aura des élections au Québec le 8 décembre prochain: la tempête est à nos portes. Qui le dit? Celui-là même qui sème le vent, Jean Charest.
Tout a commencé quand il a bien fallu qu'il trouve une raison acceptable de nous lancer dans une course électorale si peu de temps après la précédente, sans nous dire qu'il n'avait surtout aucune envie de continuer à gouverner avec un gouvernement minoritaire qui l'empêchait de faire ce qu'il avait toujours fait auparavant, c'est-à-dire à sa tête. Il voulait un gouvernement majoritaire, rien de moins. Pour l'obtenir, il a semé ce que les libéraux sèment toujours dans ces cas-là: la peur. La peur les a toujours bien servis. Ils en sont devenus des spécialistes. Faire peur au monde, c'est un outil de persuasion que les libéraux utilisent depuis des décennies. Ils savent que la peur ralentit l'enthousiasme des citoyens, qu'elle finit par semer le doute et que ceux qui en profitent sont ceux qui ont semé le vent. Leur méthode a été souvent mise à l'épreuve et ils en sont sortis gagnants
Jean Charest parle de la récession économique comme de la tempête du siècle. Attachez vos tuques, il va venter fort. Pas d'explications, pas de détails, pas de nuances. Juste «deux mains sur le gouvernail» au lieu de six, le pouvoir entre les mains d'un seul homme mais pas n'importe lequel, le Maître du Vent lui-même va veiller sur nous. C'est sa proposition pour les prochaines élections. Remettons-lui le pouvoir, il va s'occuper de tout.
Pour gagner les élections, il doit fabriquer de la peur. Pourquoi alors prendrait-il le temps de nous expliquer que la situation du Québec est très différente de celle des USA et même de celle du reste du Canada? Pourquoi, comme les économistes du Mouvement Desjardins, ne précise-t-il pas que le fait de ne jamais avoir eu droit aux bienfaits de l'industrie automobile, comme l'Ontario au cours des dernières décennies, allait peut-être devenir une bénédiction pour le Québec, avec cette récession qui gronde à nos portes?
Lpeur et le secret comme moteurs économiques n'ont jamais donné de bons résultats. Si récession il doit y avoir, le plus important, c'est la confiance en soi qu'il faut rebâtir, d'autant plus que la peur et le secret amènent surtout le découragement et la déprime.
***
Si Jean Charest ne nous avait pas collé une élection pour rien le 8 décembre prochain, nous n'aurions pas perdu toutes ces semaines à angoisser sur l'horrible tempête qu'il ne cesse de nous annoncer. Nous aurions déjà retroussé nos manches et nous aurions fait ce que nous avons toujours fait dans des moments difficiles, nous aurions bûché. Le CHUM serait en construction depuis un moment, on en verrait les fondations. On aurait commencé la démolition de l'horrible réseau Turcot avant qu'il ne nous tombe sur la tête. On aurait nettoyé les hôpitaux, refait la peinture, lavé les cafétérias. On aurait fait un gros ménage dans les écoles et on aurait tendu la main aux étudiants qui préparent notre avenir, tout en mettant la vie culturelle québécoise sous perfusion avant qu'elle ne meure faute de soins. Nous aurions bûché avec fierté, comme quand nous savons où nous allons et que nous croyons en ce que nous faisons. La tempête n'aurait même jamais pu entrer dans nos maisons.
Nous n'en sommes pas là. Jean Charest a recommencé à souffler le vent dès le lendemain matin, sur toutes les tribunes. Le vent souffle toujours pour annoncer la fameuse tempête qui devrait nous frapper bientôt. Sauf que depuis le débat, par-dessus le vent il y a maintenant un grand éclat de rire. C'est la peur qui est en train de faire ses bagages.
Quand la peur nous aura quittés (j'espère que ce sera avant le 8 décembre), nous verrons la réalité pour ce qu'elle est. Selon les économistes de Desjardins, depuis 1990, le Québec a connu trois récessions techniques comme celle qu'on nous annonce maintenant, et nous en sommes sortis. Une récession technique, pour les non-spécialistes comme moi, c'est un recul du produit intérieur brut, comme dans une récession classique, mais, dit-on, dont les effets sont plus limités sur le plan de la consommation et de l'emploi. Si tout le monde met l'épaule à la roue, on va s'en sortir aussi cette fois-ci.
Le Maître du Vent le sait bien. Plus on a peur, plus il a de pouvoir.
Tout a commencé quand il a bien fallu qu'il trouve une raison acceptable de nous lancer dans une course électorale si peu de temps après la précédente, sans nous dire qu'il n'avait surtout aucune envie de continuer à gouverner avec un gouvernement minoritaire qui l'empêchait de faire ce qu'il avait toujours fait auparavant, c'est-à-dire à sa tête. Il voulait un gouvernement majoritaire, rien de moins. Pour l'obtenir, il a semé ce que les libéraux sèment toujours dans ces cas-là: la peur. La peur les a toujours bien servis. Ils en sont devenus des spécialistes. Faire peur au monde, c'est un outil de persuasion que les libéraux utilisent depuis des décennies. Ils savent que la peur ralentit l'enthousiasme des citoyens, qu'elle finit par semer le doute et que ceux qui en profitent sont ceux qui ont semé le vent. Leur méthode a été souvent mise à l'épreuve et ils en sont sortis gagnants
Jean Charest parle de la récession économique comme de la tempête du siècle. Attachez vos tuques, il va venter fort. Pas d'explications, pas de détails, pas de nuances. Juste «deux mains sur le gouvernail» au lieu de six, le pouvoir entre les mains d'un seul homme mais pas n'importe lequel, le Maître du Vent lui-même va veiller sur nous. C'est sa proposition pour les prochaines élections. Remettons-lui le pouvoir, il va s'occuper de tout.
Pour gagner les élections, il doit fabriquer de la peur. Pourquoi alors prendrait-il le temps de nous expliquer que la situation du Québec est très différente de celle des USA et même de celle du reste du Canada? Pourquoi, comme les économistes du Mouvement Desjardins, ne précise-t-il pas que le fait de ne jamais avoir eu droit aux bienfaits de l'industrie automobile, comme l'Ontario au cours des dernières décennies, allait peut-être devenir une bénédiction pour le Québec, avec cette récession qui gronde à nos portes?
Lpeur et le secret comme moteurs économiques n'ont jamais donné de bons résultats. Si récession il doit y avoir, le plus important, c'est la confiance en soi qu'il faut rebâtir, d'autant plus que la peur et le secret amènent surtout le découragement et la déprime.
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Si Jean Charest ne nous avait pas collé une élection pour rien le 8 décembre prochain, nous n'aurions pas perdu toutes ces semaines à angoisser sur l'horrible tempête qu'il ne cesse de nous annoncer. Nous aurions déjà retroussé nos manches et nous aurions fait ce que nous avons toujours fait dans des moments difficiles, nous aurions bûché. Le CHUM serait en construction depuis un moment, on en verrait les fondations. On aurait commencé la démolition de l'horrible réseau Turcot avant qu'il ne nous tombe sur la tête. On aurait nettoyé les hôpitaux, refait la peinture, lavé les cafétérias. On aurait fait un gros ménage dans les écoles et on aurait tendu la main aux étudiants qui préparent notre avenir, tout en mettant la vie culturelle québécoise sous perfusion avant qu'elle ne meure faute de soins. Nous aurions bûché avec fierté, comme quand nous savons où nous allons et que nous croyons en ce que nous faisons. La tempête n'aurait même jamais pu entrer dans nos maisons.
Nous n'en sommes pas là. Jean Charest a recommencé à souffler le vent dès le lendemain matin, sur toutes les tribunes. Le vent souffle toujours pour annoncer la fameuse tempête qui devrait nous frapper bientôt. Sauf que depuis le débat, par-dessus le vent il y a maintenant un grand éclat de rire. C'est la peur qui est en train de faire ses bagages.
Quand la peur nous aura quittés (j'espère que ce sera avant le 8 décembre), nous verrons la réalité pour ce qu'elle est. Selon les économistes de Desjardins, depuis 1990, le Québec a connu trois récessions techniques comme celle qu'on nous annonce maintenant, et nous en sommes sortis. Une récession technique, pour les non-spécialistes comme moi, c'est un recul du produit intérieur brut, comme dans une récession classique, mais, dit-on, dont les effets sont plus limités sur le plan de la consommation et de l'emploi. Si tout le monde met l'épaule à la roue, on va s'en sortir aussi cette fois-ci.
Le Maître du Vent le sait bien. Plus on a peur, plus il a de pouvoir.
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