« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


vendredi 28 novembre 2008

PS versus PQ

Extrait d’une chronique de Christian Rioux, dans Le Devoir, ce matin :

«La bataille épique qui vient de s'achever par la victoire de Martine Aubry contre Ségolène Royal n'a pas fini de faire parler. Difficile pour une fois d'accuser l'un des protagonistes de machisme puisque la lutte opposait deux femmes. Deux femmes qui se sont montrées pour l'instant plus habiles et plus féroces que tous leurs concurrents masculins. On savait depuis un an et demi que le règlement de compte approchait.

Plébiscitée par les militants, Ségolène Royal avait mené la campagne présidentielle sans le soutien des barons du parti. Les Strauss-Kahn, Fabius, Jospin, Emmanuelli, Rocard et autres «éléphants» qui se partagent le PS depuis un quart de siècle avaient passé leur temps à lui tirer dans les pattes.

Scandale: Ségolène ne parlait pas, ne pensait pas et ne s'habillait même pas comme une socialiste. L'intruse osait aussi remettre en question quelques dogmes comme l'alliance du PS avec l'extrême gauche et la semaine de 35 heures.
»

Etc.

Dire qu’en ce début de campagne électorale, ici, au Québec, on a fait aussi damner la chef du PQ à l’intérieur de son parti, en cherchant à la déstabiliser sous prétexte qu’elle était «snob» (qui voudrait dire Sans NOBblesse, soit dit en passant …), et en critiquant sa manière de s’habiller et de penser autrement, quant à sa façon de promouvoir ses idées et ses convictions.

Me semblait bien qu’il aurait été invraisemblable, que le Parti québécois soit le seul (au monde …) à posséder le monopole des «chicanes» et des crêpages de chignon! Mais, Dieu sait, à quel point ses vrais adversaires ont remué ciel et terre pour nous le faire croire … !

En prime: Lise Payette, ce matin

Qui sème le vent récolte la tempête

La tempête, c'est la raison fondamentale pour laquelle il y aura des élections au Québec le 8 décembre prochain: la tempête est à nos portes. Qui le dit? Celui-là même qui sème le vent, Jean Charest.

Tout a commencé quand il a bien fallu qu'il trouve une raison acceptable de nous lancer dans une course électorale si peu de temps après la précédente, sans nous dire qu'il n'avait surtout aucune envie de continuer à gouverner avec un gouvernement minoritaire qui l'empêchait de faire ce qu'il avait toujours fait auparavant, c'est-à-dire à sa tête. Il voulait un gouvernement majoritaire, rien de moins. Pour l'obtenir, il a semé ce que les libéraux sèment toujours dans ces cas-là: la peur. La peur les a toujours bien servis. Ils en sont devenus des spécialistes. Faire peur au monde, c'est un outil de persuasion que les libéraux utilisent depuis des décennies. Ils savent que la peur ralentit l'enthousiasme des citoyens, qu'elle finit par semer le doute et que ceux qui en profitent sont ceux qui ont semé le vent. Leur méthode a été souvent mise à l'épreuve et ils en sont sortis gagnants

Jean Charest parle de la récession économique comme de la tempête du siècle. Attachez vos tuques, il va venter fort. Pas d'explications, pas de détails, pas de nuances. Juste «deux mains sur le gouvernail» au lieu de six, le pouvoir entre les mains d'un seul homme mais pas n'importe lequel, le Maître du Vent lui-même va veiller sur nous. C'est sa proposition pour les prochaines élections. Remettons-lui le pouvoir, il va s'occuper de tout.

Pour gagner les élections, il doit fabriquer de la peur. Pourquoi alors prendrait-il le temps de nous expliquer que la situation du Québec est très différente de celle des USA et même de celle du reste du Canada? Pourquoi, comme les économistes du Mouvement Desjardins, ne précise-t-il pas que le fait de ne jamais avoir eu droit aux bienfaits de l'industrie automobile, comme l'Ontario au cours des dernières décennies, allait peut-être devenir une bénédiction pour le Québec, avec cette récession qui gronde à nos portes?

Lpeur et le secret comme moteurs économiques n'ont jamais donné de bons résultats. Si récession il doit y avoir, le plus important, c'est la confiance en soi qu'il faut rebâtir, d'autant plus que la peur et le secret amènent surtout le découragement et la déprime.

***

Si Jean Charest ne nous avait pas collé une élection pour rien le 8 décembre prochain, nous n'aurions pas perdu toutes ces semaines à angoisser sur l'horrible tempête qu'il ne cesse de nous annoncer. Nous aurions déjà retroussé nos manches et nous aurions fait ce que nous avons toujours fait dans des moments difficiles, nous aurions bûché. Le CHUM serait en construction depuis un moment, on en verrait les fondations. On aurait commencé la démolition de l'horrible réseau Turcot avant qu'il ne nous tombe sur la tête. On aurait nettoyé les hôpitaux, refait la peinture, lavé les cafétérias. On aurait fait un gros ménage dans les écoles et on aurait tendu la main aux étudiants qui préparent notre avenir, tout en mettant la vie culturelle québécoise sous perfusion avant qu'elle ne meure faute de soins. Nous aurions bûché avec fierté, comme quand nous savons où nous allons et que nous croyons en ce que nous faisons. La tempête n'aurait même jamais pu entrer dans nos maisons.

Nous n'en sommes pas là. Jean Charest a recommencé à souffler le vent dès le lendemain matin, sur toutes les tribunes. Le vent souffle toujours pour annoncer la fameuse tempête qui devrait nous frapper bientôt. Sauf que depuis le débat, par-dessus le vent il y a maintenant un grand éclat de rire. C'est la peur qui est en train de faire ses bagages.

Quand la peur nous aura quittés (j'espère que ce sera avant le 8 décembre), nous verrons la réalité pour ce qu'elle est. Selon les économistes de Desjardins, depuis 1990, le Québec a connu trois récessions techniques comme celle qu'on nous annonce maintenant, et nous en sommes sortis. Une récession technique, pour les non-spécialistes comme moi, c'est un recul du produit intérieur brut, comme dans une récession classique, mais, dit-on, dont les effets sont plus limités sur le plan de la consommation et de l'emploi. Si tout le monde met l'épaule à la roue, on va s'en sortir aussi cette fois-ci.

Le Maître du Vent le sait bien. Plus on a peur, plus il a de pouvoir.

jeudi 27 novembre 2008

Un sentiment d’urgence appelé Zenn

Je comprends la ministre des Transports, Julie Boulet, vous savez, celle qui s’est faite intercepter déjà (son chauffeur, pas elle ...) pour vitesse au volant? Eh bien, on ne peut pas lui demander d’aller plus vite que le violon dans le dossier de la vbv (véhicule à basse vitesse), sous prétexte qu’il y aurait urgence de résultats. Car entre autres projets, concernant le «projet pilote» des voitures à basse vitesse, le gouvernement Charest s'est avéré incapable de lancer la filière électrique au Québec. À la grande déception du PQ qui rêve de rendre le Québec moins dépendant des grosses pétrolières.

Dans un tel contexte, il est bien difficile de parler de sentiment d’urgence, sachant d’avance qu’on ne fera pas plus de 40km/h maximum avec la Zenn, sans compter que cela prendra de 10 à 12 heures pour recharger la batterie …!

À ce rythme-là, les ours polaires et les bélugas menacés ont plus de chance de se rendre plus vite, les fins de semaine, à Lachine ou à Victoriaville, à condition, évidemment, qu'il n'y ait pas apparence de tempêtes de neige ... Bref, à l’allure où va la Zenn, au Québec, on ne peut pas dire qu’elle a le vent dans les voiles.

Cela dit, comme il n’y a pas, non plus, de vrai sentiment d’urgence à nous dire toute la vérité, rien que la vérité sur de nombreux enjeux économiques avant la date fatidique du 8 décembre, allons-nous (réellement ou virtuellement ...?) recevoir cette augmentation d’indexation de 2,5%, annoncée par la Régie des rentes du Québec, hier?

D’ici là, embarquez donc dans ma Zenn! On n’ira pas vite! Mais pas plus d'une à la fois! C'est loin d'être fait pour le covoiturage.

Pour mieux comprendre:

Les mains libres

Qui a le plus les mains liées?

Madame Marois avec l’option souverainiste et son propre parti? Ou Jean Charest avec ses plus obscurs supporters, en commençant par son mentor, Paul Desmarais & Clan?

mardi 25 novembre 2008

Des millions de choses

C’est vrai que la situation actuelle n’est pas rose. Des millions de choses font en sorte qu’on ne l’a pas facile, non plus. De tout ça, j’y reviendrai. Peut-être.

Mais nous voilà, en présence de deux partis soi-disant souverainistes: l’un qui défend les riches ... ; l’autre qui défend les pauvres ... Comme dit la chanson: «Un c'est bien, deux c'est mieux ...!» Bref, n'en jetez plus, la cour est pleine!

Mais tout ça pour dire, quand je pense qu’aux dernières élections fédérales on a signé une pétition nationale pour forcer la présence de la chef du Parti Vert canadien, Elizabeth May, au débat des chefs, en octobre dernier, je nous trouve pas mal couillonnes d’avoir ignoré la chef du parti Québec solidaire, Françoise David et l’avoir laissé choir sur le banc.

lundi 24 novembre 2008

Copié\collé

À quoi doit-on s'attendre, quand Barack Obama décidera de lever enfin le petit doigt, et d'agir dans le sens qu'il a promis? Voici un extrait de «Who are the Architects of Economic Collapse? Will an Obama Administration Reverse the Tide?», publié le 9 novembre 2008. Traduction libre de Pétrus Lombard. Révisée par Julie Lévesque.

***

L'effondrement de Wall Street aura causé plus de tort aux États-Unis que l'attaque du 11 septembre 2001, et non moins sapé la confiance des Américains.

Rien n'indique qu’Obama rompra les ponts avec ses commanditaires de Wall Street, qui ont largement financé sa campagne électorale. Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Citigroup, Microsoft de Bill Gates sont parmi ses principaux donateurs de la campagne.

Au nombre des individus les plus riches du monde, Warren Buffet* n’a pas fait que soutenir la campagne électorale de Barak Obama, il est membre de son équipe de transition, jouant un rôle clef dans la formation de ses ministères.

À moins d’un bouleversement majeur dans le système des nominations politiques aux postes clefs, un ordre du jour économique alternatif de Barack Obama axé sur la lutte contre la pauvreté et la création d'emplois est grandement improbable. Ce à quoi nous assistons est la continuité. Obama procure un « visage humain » au statu quo. Ce visage humain sert à tromper les Étasuniens sur la nature de l'économie et de l’action politique.

Les réformes économiques néolibérales restent inchangées. L’essentiel de ces réformes, dont le « plan de sauvetage » des plus importantes institutions financières étasuniennes, détruit en fin de compte l'économie réelle, tout en forçant à la faillite des régions entières du secteur manufacturier et de l'économie des services.

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Pas nécessaire d'en rajouter. Comme deux gouttes d'eau dans l'océan des mirages et des mensonges, on a tous compris que l'avenir ressemblera - à peu de choses près - au passé (c'est-à-dire, l'avant Obama) dans lequel nous vivons présentement.

*
Warren Buffet = clan Desmarais ??? «Que voulez-vous, c'est comme ça ... », dirait Jean Chrétien.

Impuissance

J’ai tout fait pour demeurer positive, optimiste, philosophe, etc. J’ai bien essayé, mais en vain. Là, il faut bien me rendre à l’évidence. La plus grande tare des Québécois, c’est d’être francophones.

Pourquoi est-ce si difficile chez les francophones d’abord de prendre des décisions, ensuite de prendre les bonnes (décisions)? Le CHUM n'est-il pas un exemple de cette indécision chronique?

À suivre ... avec le temps, de temps en temps!

vendredi 21 novembre 2008

Des mots terribles

Le journaliste français Bernard-Henri Lévy se définit lui-même parfois comme un «pessimiste joyeux». En tout cas pas défaitiste : ce n'est pas parce que les choses vont mal - ou tournent au tragique - qu'il faut cesser de se battre pour les améliorer ou pour éviter le pire.

Toujours est-il, qu'en entrevue dernièrement il a dit à un journaliste de La Presse quelque chose de fort troublant: «Lorsque Nicolas Sarkozy - pas encore président en exercice de l'Union - déclarait trouver normal que la Russie se porte en renfort des russophones minoritaires en Ukraine ou dans les pays baltes, je trouve que ce sont des mots terribles. Qui nous ramènent 70 ans en arrière, à propos des minorités germanophones... même si les situations ne se comparent évidemment pas

C'est vrai qu'aucune situation n'est comparable à une autre, mais comme le président français ne cache pas ses affinités, pour ne pas dire ses profondes amitiés avec certains de nos fédéralistes québécois influents, et ceux d'Ottawa, par surcroît, on est en mesure de mieux comprendre ce à quoi il faut s'attendre de sa part.

Or, pour faire écho aux propos de BHL, advenant un sérieux soubresaut de la part des souverainistes, au Québec, n’est-il pas logique que Nicolas Sarkozy - devenu depuis président de sa République - trouve normal que le Canada se porte en renfort des anglophones minoritaires au Québec?

Heureusement, qu’on n’attend plus rien de ce côté-là de la Francofunnie!