« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


samedi 26 avril 2014

Laboratoire néonazi à Kiev


Pourquoi le Canada va-t-il si loin dans son implication agressive en Ukraine ...? (Voir à la fin *)  
On peut toujours qualifier l'extrait qui suit de pure conspiration. Mais lorsque notre pays, le Canada, s'est engagé dans cette dangereuse aventure, et que notre Premier ministre,  Stephen Harper,  le fidèle zélateur et complice de Barak Obama, on ne peut s'empêcher de s'interroger à savoir jusqu'où notre PM canadien est prêt pour plaire à son maître dans le but d'obtenir le OK pour le développement du projet Keystone en territoire américain.   Mais, dans quoi le Canada s'est-il embarqué pour vendre son pétrole??? Je pose la question.   May

***

Mais si seulement il n'y avait que ça   

En Ukraine, le classique coup d'état doux prôné par le modèle des "révolutions de couleur" de l'Albert Einstein Institution de Gene Sharp n'a pas été utilisé, dans ce cas, ils ont eu recours à l'application de différents instruments pour mener à bien le coup d'État. Ceci va de l'utilisation de la protestation sociale pacifique jusqu'aux méthodes ouvertement radicales, dans lesquelles prévalent des formes de violence extrême avec à leur tête des groupes néonazis,des extrémistes nationalistes et des mercenaires francs-tireurs.   

Des évolutions et variantes du modèle de Gene Sharp ont été observées en Egypte, Lybie, Syrie. Là, il a eu un recours, ouvertement, à des djihadistes islamistes comme complément central. Dans l'actuel complot en Ukraine à cause de son importance géostratégique se sont synchronisés, actualisés et ont été exécutés neuf mécanismes.  

D'une part nous avons un modèle de « coup d'état doux » avec toute sa panoplie. Les mass médias corporatistes de l' « Occident » accusant du pire et démonisant jusqu'au paroxysme le gouvernement de Yakounovitch, la Russie et en particulier Poutine (Note : l'auteur n'affirme pas ici que Yakounovitch ou Poutine sont des saints, il analyse le déroulement d'événements de rivalité inter capitalistes) ; les ONG ont agit à fond pour veiller sur les "droits humains" et "les libertés civiles et démocratiques".   

En plus de cela, la multinationale Cargill vise le contrôle de la production des aliments renforçant la position commerciale de la corporation par plus de 200 millions de dollars d'investissements dans les actions de UkrLandFarming (Financial Times, janvier 2014).  

Les demandes sociales et politiques sont réduites au silence. De ceci les médias ne parlent pas parce que ceci n'entre pas dans le cadre de la désinformation corporative. La protestation citoyenne est criminalisée et sévèrement pénalisée. Le démantèlement de l'état de bien-être avance à marche forcée et à coup de décrets. Tout le domaine public et de bien commun sont pillés.  

Les législations nationales de l'auto proclamé Occident sont ajustées à un modèle néofasciste qui est en préparation pour être appliqué à ses citoyens. C'est pour cela que les USA/Obama, le gouvernement du Canada et les gouvernements d'Europe se sont montrés aussi pressés d'affirmer et de ratifier que le gouvernement néonazi fantoche à Kiev constitué après le coup d'état serait un « gouvernement légitime ». 


jeudi 17 avril 2014

Pauline Marois: «Ça n’a pas toujours été de tout repos, mais je ne regrette rien»

Photo : La Presse canadienne (photo) Jacques BoissinotPauline Marois a tiré un trait définitif sur trois décennies de vie politique.
Il y aura bientôt sept ans, je suis sortie de mon jardin après une courte retraite, parce que j’avais encore envie de servir le Québec. Depuis, il s’en est passé, des choses ; ça n’a pas toujours été de tout repos, mais je ne regrette rien et j’ai le sentiment du devoir accompli.

Je suis encore émue que les citoyens du Québec m’aient permis d’être leur première ministre. Je le suis d’autant plus d’avoir été la première femme à occuper cette fonction. Je suis très fière de tout ce que nous avons accompli en 18 mois avec la formidable équipe ministérielle du gouvernement du Parti Québécois.

En matière de finances publiques et d’économie, nous avons agi en effectuant un contrôle serré des dépenses. Le vérificateur général le confirmait d’ailleurs juste avant le déclenchement des élections.

L’audace en économie

Responsabilité dans la gestion des finances et audace dans le développement de notre économie : c’était notre approche. Nous avons présenté une politique économique qui misait sur la modernisation de nos entreprises, la recherche et l’innovation, l’exportation et l’électrification des transports.

Nous avons également doté le Québec d’un nouveau régime minier, en modifiant le système de redevances et en révisant la Loi sur les mines. Nous avons aussi relancé le secteur de la forêt et adopté la Politique de souveraineté alimentaire. Avec la phase 3 de la Politique nationale de la ruralité, nous avons donné à nos régions les moyens de continuer à se développer.

Nous avons repris le contrôle de nos ressources naturelles, notamment du pétrole sur l’île d’Anticosti. Et nous avons fait tout ça en sortant le Québec du nucléaire et de l’amiante, en freinant l’exploitation des gaz de schiste et en mettant en place un marché du carbone. Je crois que, dans l’avenir, on pourra continuer à voir le bénéfice des actions que nous avons lancées.

Prendre soin de notre monde

Nous avons beaucoup fait également en matière de solidarité sociale. Une des principales raisons pour lesquelles j’ai fait de la politique, c’est pour pouvoir prendre soin de notre monde.

C’est ce que nous avons fait, dans l’urgence, après qu’un train infernal eut frappé le coeur et la jeunesse de Lac-Mégantic. Nous étions encore là pour consoler et soulager la communauté de l’Isle-Verte, qui a perdu cet hiver une partie de sa mémoire.

Nous avons agi face au drame, nous avons aussi agi pour préparer l’avenir. Nous avons adopté une première loi-cadre sur l’économie sociale, élargi l’accès à l’aide juridique, augmenté la prestation de base à l’aide sociale et le financement dédié à l’action communautaire. Nous avons adopté un plan d’action contre la violence conjugale et présenté une politique de lutte à l’itinérance.

En éducation, nous avons mis fin à la crise sociale que traversait le Québec et rétabli le dialogue avec les étudiants. Après de franches discussions, nous avons indexé les droits de scolarité, lancé plusieurs chantiers destinés à assurer l’avenir de nos universités et bonifié substantiellement l’aide financière aux études. Nous avons également créé la maternelle quatre ans et investi des sommes considérables pour rénover nos écoles et nos infrastructures sportives.

Le soutien à la petite enfance a toujours été une priorité pour moi. Je suis très fière d’avoir enfin complété le réseau de services de garde.

Pour l’avenir, nous avons également dirigé massivement les nouveaux investissements en santé vers les soins à domicile et les soins palliatifs. C’est un chantier inachevé, fondamental pour l’avenir du Québec. Je souhaite d’ailleurs que, très rapidement, les parlementaires de la nouvelle législature pourront s’entendre pour adopter le projet de loi sur les soins de fin de vie, comme le souhaitent les Québécois.

Des valeurs, une langue, une culture

En matière d’identité, nous avons également été très actifs. Nous avons proposé une nouvelle charte de la langue française et une charte de la laïcité de l’État. Au moment où plusieurs sociétés dans le monde se posent des questions importantes quant à leur vivre-ensemble, il est normal que le Québec réfléchisse lui aussi.

La neutralité de l’État et l’égalité entre les femmes et les hommes sont des valeurs importantes pour nous. Les échanges sur ce sujet doivent se poursuivre. Ces questions ne sont toujours pas réglées et continueront d’interpeller les Québécois.

De même, les travaux entamés pour doter le Québec d’une nouvelle politique jeunesse et pour améliorer l’enseignement de notre histoire nationale sont très importants pour notre avenir. Nous avons également présenté un nouveau plan d’immigration pour bâtir un Québec ouvert et accueillant.

Nous avons été très actifs dans la promotion de notre culture. L’édifice Wilder, le Musée national des beaux-arts du Québec et la Place des Arts feront l’objet de nouveaux aménagements. Nous avons donné suite aux travaux du Groupe de travail sur la philanthropie culturelle et à la réflexion sur le prix unique du livre. Nous avons également proposé une stratégie numérique pour propulser notre culture dans le XXIe siècle.

Quand il s’agissait de défendre nos intérêts, nous avons fait entendre la voix du Québec. Qu’il s’agisse du pont Champlain, du transport des matières dangereuses, de la Commission des valeurs mobilières, de l’assurance-emploi ou de la formation de la main-d’oeuvre, nous nous sommes tenus debout.

Le Québec est une nation et doit agir comme tel. C’est donc de cette manière que nous avons traité nos soeurs et nos frères autochtones en signant des ententes historiques avec plusieurs nations, dont les Inuits, les Cris, les Hurons-Wendat, les Mohawks et les Micmacs.

L’intégrité a avancé

Mais si on devait retenir une seule chose de notre gouvernement, j’aimerais que ce soit tout ce que nous avons fait pour redonner aux Québécois le contrôle de leurs institutions. Leur crédibilité était mise à mal, la perte de confiance était réelle.

Nous avons d’abord fait adopter la loi 1 sur l’intégrité en matière de contrats publics. Nous avons donné plus de pouvoirs aux municipalités pour qu’elles puissent se prémunir contre la collusion. Nous avons également adopté la loi 10, qui permet de relever provisoirement de ses fonctions un élu accusé au criminel.

Surtout, nous avons envoyé un message fort. Nous avons donné la latitude, les ressources et les délais nécessaires aux forces policières et à la commission Charbonneau pour qu’elles puissent faire leur travail. Sous notre gouvernement, l’intégrité a avancé, la corruption a reculé.

Au sortir de cette période politique où des élections ont été tenues aux niveaux municipal et national, les citoyens ont été à même de constater les améliorations apportées à notre vie démocratique. Nous avons instauré un financement essentiellement public des partis politiques québécois. Nous avons fait de même au niveau municipal.

Après avoir abrogé la loi 78, nous avons instauré des bureaux de vote dans les établissements scolaires et nous avons fait adopter une loi sur les élections à date fixe, qui s’appliquera à l’avenir à tous les gouvernements majoritaires.

Nos institutions politiques sont aussi vitales pour l’avenir du peuple québécois que notre langue, notre culture et notre identité. Elles sont le reflet de notre volonté collective.

Je suis donc très fière du bilan de notre gouvernement. Pour moi, il vient couronner une vie d’engagement au service des Québécois.

Je veux saluer les élus avec qui j’ai pu travailler pour mettre notre vision en oeuvre. Je remercie également les employés loyaux, dévoués et compétents de la fonction publique du Québec.

Grâce à leur aide, c’est une maison en ordre que nous laissons au nouveau gouvernement. Les finances sont sous contrôle et nos institutions sont plus fortes. Le Québec va mieux.

L’avenir appartient aux Québécois

Je souhaite donc au premier ministre Philippe Couillard la meilleure des chances pour l’avenir. Les Québécois lui ont accordé leur confiance de façon claire. Il a toute la légitimité de gouverner le Québec et d’appliquer ses politiques.

Je me permets d’émettre deux souhaits, tant à titre de première ministre sortante que de citoyenne du Québec. Le premier, c’est que l’on poursuive sur la voie porteuse de l’électrification des transports. C’est l’avenir du Québec.

Le deuxième, c’est que jamais un gouvernement du Québec n’oublie sa mission sacrée de défendre notre culture et notre identité, plus particulièrement notre langue qui fleurit en Amérique depuis plus de 400 ans.

Mes derniers mots sont pour les Québécois. Merci de m’avoir permis de vivre tout ce que j’ai vécu depuis plus de trente ans.

Jeune femme, je rêvais de changer le monde. Aujourd’hui, je me permets humblement de penser que j’y ai contribué, grâce à vous. Merci, encore une fois.

Je vous enjoins de continuer de vous tenir debout, la tête haute, pour protéger ce qui vous tient à coeur. De continuer à chérir le précieux trésor que nous avons reçu de nos mères et de nos pères, et qui fait de nous un peuple différent. De ne jamais tourner le dos à la possibilité que nous nous donnions un jour un pays à nous. Un pays pour décider pour nous-mêmes et par nous-mêmes.

Chères Québécoises, chers Québécois, l’avenir vous appartient. Je demeurerai toujours à vos côtés. Je vous aime.

Pauline Marois

Source: Le Devoir

samedi 12 avril 2014

Le fils prodigue

Michel David
Le Devoir 
12 avril 2014


Certains semblent avoir découvert avec surprise que le PQ et le projet souverainiste n’avaient plus la cote chez les jeunes. Cette désaffection ne date pourtant pas d’hier, même si la charte de la laïcité a encore aggravé le problème. La brève alliance avec les carrés rouges a été simplement une parenthèse.

Il y a dix ans, un trio de jeunes députés péquistes, surnommés « Les trois mousquetaires », Alexandre Bourdeau (Berthier), Jonathan Valois (Joliette) et Stéphan Tremblay (Lac-Saint-Jean), en avaient déjà fait le constat au cours d’une tournée qui les avait conduits dans 25 villes situées un peu partout au Québec.

« Ce que nous avons vu bouscule, choque et assomme », avaient-ils écrit dans l’introduction du rapport qu’ils avaient rédigé. Aux yeux des jeunes, la souveraineté était une idée « dépassée, désuète et vétuste » et ils ne voyaient pas en quoi la souveraineté pouvait apporter une solution concrète aux problèmes de la société québécoise.

Déjà, la dimension identitaire du discours péquiste faisait problème. Il n’était pas question de laïcité à l’époque, mais les jeunes se montraient clairement agacés par la fixation péquiste sur la langue et la survie du peuple québécois, alors qu’eux-mêmes se préoccupaient plutôt d’environnement ou de mondialisation. Au total, le débat sur l’avenir du Québec leur apparaissait « bien accessoire et trivial ».

Connaissant bien le PQ, dont ils soulignaient le vieillissement avec insistance, les trois mousquetaires ne se faisaient cependant aucune illusion sur le sort qui attendait leur rapport. « On préfère croire que la jeunesse est tournée sur elle-même plutôt que de considérer que les problèmes existent peut-être dans nos structures et dans notre parti. »

Aussitôt rendu public, le rapport a pris le chemin des tablettes. Cette participation à la « saison des idées » a été jugée non pertinente. Malgré la clarté des témoignages recueillis, on a décrété que la pensée des jeunes avait été mal interprétée. Devant le conseil national, Jonathan Valois a dû se livrer à une séance de patinage assez gênante visant à banaliser ces irritantes observations et on s’est empressé d’oublier l’incident.

***
En septembre 2004, c’est Pauline Marois qui avait attiré mon attention sur ce document dont personne n’avait remarqué la présence sur le site Internet. Elle avait même poussé la gentillesse jusqu’à m’en faire porter une copie à la maison. Elle gardait un oeil sur la succession de Bernard Landry et n’était pas mécontente de lancer ce pavé dans la mare, mais elle se disait sincèrement préoccupée par ce qu’elle avait lu.


Après avoir finalement réussi à devenir chef du PQ, elle n’en a pas moins remis résolument le cap sur le discours identitaire dont André Boisclair s’était nettement distancié, avec l’intention bien arrêtée de récupérer les électeurs nationalistes qui s’étaient tournés vers l’ADQ, puis la CAQ.

Depuis lundi, c’est à qui se dissociera le plus de la charte de la laïcité, que tous défendaient pourtant bec et ongles. Même Bernard Drainville assure qu’en définitive il aurait fait les compromis nécessaires pour conclure une entente avec la CAQ. Cela accrédite la thèse voulant que le PQ ait maintenu la ligne dure et semé la division par pur électoralisme, mais il serait trop facile de faire porter tout le blâme à Drainville, qui n’aurait pas pu agir seul envers et contre tous.

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Si Jean-Martin Aussant avait trouvé une telle audience chez la jeune génération, c’est précisément que l’argument identitaire était presque totalement absent de son discours. Il ne croyait pas à son efficacité pour faire la promotion de la souveraineté, dans la mesure où ceux qui y étaient sensibles étaient déjà largement convertis. Y recourir risquait plutôt de faire fuir les autres.

Même s’il était favorable à un renforcement de la loi 101, tout en s’opposant à son extension au niveau collégial, ce « pur et dur » n’entretenait lui-même aucun rapport hostile avec l’anglais, qui avait été sa langue de travail pendant de nombreuses années et l’est de nouveau.

Après ce qu’il avait dit de Mme Marois, qu’il ne croyait ni capable ni même réellement désireuse de faire la souveraineté, un retour au PQ n’était pas envisageable, mais le départ de celle-ci élimine un important obstacle. L’arrivée d’un nouveau chef dont il ne douterait pas des intentions pourrait l’inciter à rentrer au bercail, comme le prévoit d’ailleurs la constitution d’Option nationale.

Le retour du fils prodigue ne réglerait certainement pas tous les problèmes du PQ, mais cela pourrait bien faire partie de la solution. Plusieurs de ses anciens collègues auront sans doute du mal à lui pardonner sa défection de juin 2011 et les propos très durs qu’il a tenus à leur endroit, mais le PQ n’a pas les moyens de s’offrir le luxe de la rancune.

mardi 8 avril 2014

Pourquoi je ne laisserai pas mes enfants apprendre le français

Est-ce à dire que le nouveau premier
ministre du Québec avait raison, quoi ?  May


Si le français est la langue des droits de l'homme, elle est aussi la raison de l'échec de nombreux pays africains, estime ce journaliste britannique. La mainmise linguistique se traduit bien souvent par une influence politique désastreuse.

Liam Mullone
The Spectator

Dessin de Falco
Mes enfants n'apprendront pas le français ! Si leur école essaie de les y contraindre, je me battrai bec et ongles. Je livrerai la bataille d'Azincourt [25 octobre 1415] à moi tout seul avant de baisser les bras. Non pas que j'aie un problème avec cette langue, même si elle a trop de voyelles et que le chiffre 99 se prononce "quatre-vingt-dix-neuf", ce qui, j'imagine, doit rendre la chanson 99 Red Balloons (99 Ballons rouges) impossible à chanter.

Le français n'est pas un atout dans le monde des affaires

Je veux juste que mes enfants réussissent, et l'apprentissage du français n'est pas un atout dans le monde des affaires. Il y a aussi une question morale, mais les affaires passent d'abord : aujourd'hui, aucun Britannique ne s'installe en France pour créer une entreprise. Ils peuvent s'y rendre pour le mode de vie, le vin ou pour passer les dernières années de leur vie. Mais personne n'y va dans l'espoir de réussir. Mon neveu, qui a récemment quitté son école en Bretagne, avait la modeste ambition de devenir vendeur, mais il a appris qu'il devait avoir une formation de trois ans en commerce.

Il a alors opté pour le métier de guide touristique, mais là encore il devait suivre un cours de deux ans pour apprendre à situer les sites historiques. En France, même pour mener la vie la plus simple, il faut passer un examen. Et l'on n'est guère encouragé à travailler à son compte : même s'il n'est pas suffisamment fortuné pour être imposé à 75 %, un entrepreneur qui vend son affaire au bout de dix ans doit verser à l'Etat 60 % d'impôt sur la plus-value, quels que soient ses bénéfices. Le Québec a mis en œuvre un plan visant à attirer sur ses côtes 50 000 entrepreneurs français, ce qui revient plus ou moins à vouloir sauver 50 000 rhinocéros noirs. Trop tard, à mon avis.

Tout cela ne signifie pas que la France ne mérite pas le détour. L'Hexagone est un beau pays et la meilleure façon d'en profiter est de louer une caravane, s'asseoir dans un café et acheter une baguette. Mais pour cela je recommande un recueil d'expressions, plutôt que six ans d'apprentissage de la conjugaison des verbes.

L'échec des pays francophones

Bien sûr, il ne s'agit pas seulement de la France. Les gens me font observer qu'une bonne partie de la planète (environ 15 %) est francophone. Ce à quoi je réponds : oui, mais regardez l'état dans lequel se trouvent ces pays. Regardez la Côte d'Ivoire, le Tchad, le Mali, le Congo, la république démocratique du Congo (RDC) et, en ce moment même, la République centrafricaine. La majeure partie de l'Afrique est en train de se redresser, mais ces pays sont irrémédiablement perdus. Et la raison de cet échec est intimement liée au fait que leurs habitants parlent le français.

L'Organisation internationale de la francophonie est un groupe de pays dont les habitants s'expriment en français ou adhèrent aux valeurs françaises. Les gens parlent le français parce que, il y a un siècle encore, ils n'avaient pas le choix, et ils adhèrent aux valeurs françaises parce que c'est un moyen pour eux de faire des affaires. Le dernier membre en date de l'organisation est le Qatar, un pays où seulement 1 % de la population parle le français mais qui a accepté d'investir 300 millions d'euros dans des entreprises françaises. 

Contrairement à la Grande-Bretagne, l'Hexagone n'a jamais vraiment quitté l'Afrique

L'an dernier, au sommet de la francophonie de Kinshasa, en RDC, le président Hollande a déclaré : "Parler le français, c'est aussi parler la langue des droits de l'homme, parce que les droits de l'homme ont été écrits en français." Au-delà de la possibilité de remplir les caisses, un principe fondamental de la francophonie est que la langue et la culture sont indissociables : si vous parlez français, vous pensez français et votre sympathie va forcément vers la France.

Aujourd'hui, quand on gratte un peu, on trouve la France dans tous les pays francophones pauvres. Contrairement à la Grande-Bretagne, ... 

L'article au complet ICI

Source: Courrier international


samedi 5 avril 2014

Les corrompus contre-attaquent: la Marois, « elle va y goûter »



J.F. Lisée
Son blogue

Qui a intérêt à ce que Pauline Marois ne soit pas première ministre lundi soir?
Disons-nous les vraies vraies affaires. Depuis 18 mois, elle a mené une offensive sans merci contre tous les corrompus du Québec. Les Gilles Vaillancourt, accusé de gangstérisme, et tous ses amis en veulent à la chef du PQ d’avoir laissé la police faire son travail. Sont-ils des dizaines ou des centaines les cadres d’entreprises d’ingénierie, d’architectes, d’avocat, de comptables véreux qui s’étaient enrichis, avant elle, et qui ont perdu soit leur emploi, soit leurs bonus, soit leur réputation à cause d’elle?
À cause de Pauline Marois, de son équipe et de sa loi 1, les géants de l’ingénierie, les SNC-Lavalin, Dessau (l'affaire Dassault), Axor, qu’on croyait intouchables, ont été exclus de tout contrat gouvernemental pendant plus d’un an. Hier triomphants ils devaient, penauds, démontrer à l’Autorité des marchés financiers qu’ils avaient virés les crapules en leur sein, modifié leurs codes, changé leur culture.
La lutte de Pauline Marois contre la corruption a détruit les réseaux qui vampirisaient le Québec sous les Libéraux et a individuellement brisé les carrières des ripoux. Pas étonnant qu’ils lui en veulent et qu’ils passent à l’attaque, en ces derniers jours de campagne.
Souvenez-vous, avant le débat, lorsque Philippe Couillard avait annoncé que la dame de béton, « elle va y goûter » et qu’il avait « amplement » de munitions contre elle. Je n’en doute pas. Pour ceux qui souffrent du regain d’intégrité que connaît le Québec, la rancœur est forte et la vengeance est un plat qui se mange à chaud, dans les derniers jours de la campagne.
La source confidentielle qui a parlé à Alain Gravel n’avait, outre sa parole, aucune preuve à mettre dans la balance. Que sa volonté de mettre Mme Marois à l’écart pour que reprennent les bonnes affaires. Les vraies affaires.
Pourquoi Pauline Marois est-elle la femme à abattre? Parce que personne avant elle n’a fait autant en si peu de temps pour faire reculer la fraude et l’illégalité. Le système des prêtes-noms a été cassé par les lois du PQ sur le financement à 100$ des campagnes québécoises et municipales. Les maires accusés de fraude peuvent maintenant perdre leur poste grâce à une nouvelle loi. Toutes les entreprises — toutes — qui veulent des contrats publics doivent démontrer leur intégrité. Du jamais vu. Contrairement à la pratique sous les libéraux, où les policiers ont interrompu une filature parce qu’ils s’approchaient trop du pouvoir, l’UPAC a su qu’avec Pauline Marois il fallait suivre toutes les pistes jusqu’au bout. Et on a jamais vu autant de perquisitions, d’arrestations, d’accusations.
Il y en a qui veulent que ça s’arrête. Ceux qui ne sont pas encore pris et qui tremblent dans leurs paradis fiscaux. Ceux qui sont déjà pris et qui veulent en découdre.
Et il y a ceux qui veulent que ça continue. Les Québécois intègres. Les Québécois qui gagnent contre les crapules. Les Québécois qui savent que Pauline Marois est notre meilleur rempart contre la corruption.
Soyez de ceux-là, lundi. Soyez contagieux, d’ici lundi. La corruption a perdu la première période, ces derniers 18 mois. Il faut leur faire perdre la partie, lundi soir.

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