« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


lundi 18 avril 2011

L'approche Marois

Pauline Marois a obtenu un vote de confiance historique. Ses qualités personnelles et sa longue expérience du Parti, le traumatisme du congrès de 2005 et ses suites malheureuses, la volonté de serrer les rangs pour renverser un régime libéral moribond peuvent expliquer en partie ce résultat spectaculaire. Mais il y plus.

Dès son arrivée à la tête du Parti québécois en 2007, Pauline Marois a donné le ton en présentant un important projet de loi (no 195) qui prévoyait l’élaboration d’une constitution québécoise, l’avènement d’une citoyenneté québécoise et un meilleur enseignement du français et de notre histoire. À la plus grande satisfaction de ses militants et d’une grande partie de la population, Pauline Marois a gardé le cap et défendu son projet de loi, malgré les soupçons de xénophobie qui pesaient sur elle et son équipe.

On a beaucoup écrit que ce virage identitaire était opportuniste ou donnait à voir une radicalisation du Parti québécois. Faux !

Sur les questions identitaires, la chef péquiste a été constante et cohérente. La proposition principale soumise aux délégués contenait toutes les idées du projet de loi 195. En plus de se rallier à la proposition de Pierre Curzi sur l’application de la loi 101 dans les cégeps, Pauline Marois a vivement critiqué l’esprit du rapport Bouchard-Taylor qui accusait la majorité historique de manquer d’ouverture à l’égard des nouveaux arrivants.

Quant à l’argument de la radicalisation identitaire, il ne tient pas non plus. Sous Pauline Marois, le Parti québécois est simplement revenu à la normale. La radicalisation, elle s’était produite avant, durant la parenthèse boisclairienne. Le souverainisme amnésique de ce PQ-là, insensible à la crise des accommodements raisonnables, au service de toutes les causes dites « progressistes », avait éloigné une frange significative de l’électorat nationaliste en 2007.

Le pari de Pauline Marois semble être le suivant ? : ce n’est pas en fixant à l’avance la date du prochain référendum qu’on servira le mieux la souveraineté, mais en prenant de front la question identitaire. La souveraineté est toujours à l’ordre du jour, mais ne sert plus d’alibi à ceux qui voudraient remettre à plus tard l’abolition des écoles passerelles ou le renforcement de la loi 101. Qualifiée de « gouvernance souverainiste », cette nouvelle approche a été préférée par les militants à celle des « conditions gagnantes » ou des « 1000 dodos » avant le Grand soir.



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