L’angoisse de la défaite
Cet été, nous avons décidé de partir en tournée. À voir la réaction des
libéraux, de leurs alliés médiatiques et des petits baronnets de région
qui leur sont inféodés (nos pensées vont à Jean-Pierre Rioux, maire de
Trois-Pistoles et président du PLQ dans Rivière-du-Loup), on croirait
que la CLASSE est une horde de barbares partant brûler les villages du
Québec. Rassurez-vous, il n’en est rien. Mais pour le règne de cette
petite clique d’affairistes, c’est peut-être pire : pour une des rares
fois, nous irons directement à la rencontre des gens, sans le filtre des
médias, sans la distorsion des commentateurs de mauvaise foi.
Voilà ce qui angoisse les libéraux : nous avons, partout au Québec, des
dizaines de milliers de militants et de militantes qui ne demandent
qu’à faire la liste des scandales libéraux : Anticosti, loi 78, Plan
Nord, gaz de schiste, corruption, droits de scolarité. Pour une des
premières fois, peut-être, la machine libérale se sent dépassée. « If
they’re shooting at you, you must be doing something right », comme le
dit l’un des personnages d’une célèbre télésérie américaine : leur
réaction, dont la lettre mensongère de Karl Blackburn au Directeur
général des élections est le meilleur exemple, démontre que les libéraux
ont, tout simplement, peur de perdre le pouvoir.
Quoi que disent leurs communiqués officiels, les libéraux savent que le
conflit étudiant aura stimulé autre chose qu’un bête réflexe de type
law and order. Les libéraux savent également que notre mobilisation a
éveillé des idées endormies, redonné vie à des projets morts :
démocratie directe, justice sociale et environnementale, égalité,
gratuité scolaire. Les libéraux savent que la jeunesse du printemps
québécois a un avantage : elle a encore des projets, elle a encore des
rêves. Nous sommes fatigués de la corruption et de la vente aux enchères
du bien commun : nous avons décidé de faire autre chose.
Merci, les étudiants! Votre courage redonne espoir à ceux et celles qui n'en avaient plus.
May
***
May
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