Quand on me fait payer pour des avions dont je ne veux aucunement et dont je n'ai nul besoin, je me sens colonisé.
Quand on me fait payer en argent et par le sang de mes enfants pour une guerre dont je ne veux nullement, je me sens colonisé.
Quand on ne respecte pas le bilinguisme établi légitiment il y a près de
160 ans pour plutôt favoriser un multiculturalisme assimilateur, je me
sens colonisé.
Quand je vis sous une dictature monarchique qui permet à un homme et un
parti d'être dieux et maîtres pour la durée de leur mandat, je me sens
colonisé.
Quand, dans la plus grande ville francophone du Continent, l'on m'impose un entraîneur unilingue, je me sens colonisé.
Quand on négocie une entente de libre-échange entre le Canada et
l'Europe où mes élus, à part un observateur, n'ont pas droit au
chapitre, je me sens colonisé.
Quand le gouvernement fédéral verse deux fois plus d'argent aux
universités anglophones du Québec qu'aux universités francophones, je me
sens colonisé.
Quand, en temps de crise, le gouvernement fédéral verse 10 milliards de
dollars à l'Ontario pour aider l'industrie de l'automobile et un maigre
200 millions pour l'industrie du bois au Québec, je me sens colonisé.
Quand, bon an mal an, Ottawa verse plus de 2 milliards de dollars aux
pétrolières, pourtant immensément riches, je me sens colonisé.
Quand le gouvernement central aide une autre province, Terre-Neuve, à
concurrencer l'hydro-électricité du Québec, je me sens colonisé.
Car, à chaque fois, il y a près de 25% de ces argents qui viennent des poches québécoises, de ma poche.
Quand la valeur du dollar canadien est artificiellement gonflée par
l'exploitation éhontée des sables bitumineux et que cette valeur gonflée
vient affecter indûment notre exportation de produits manufacturés, je
me sens colonisé.
Et quand toute la presse s'évertue à nous vendre le fédéralisme, le multiculturalisme, je me sens colonisé.
***
Merci M. Ricard de nous rappeler cette triste réalité. Jamais on ne s'est sentis aussi colonisés, et de surcroît, satisfaits de l'être. Une fois rendus à ce point-là, "il faut aimer ses chaînes".(Caroline Moreno).
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