Source: Le Devoir
En panne d'intérêt pour la politique québécoise depuis quelques temps (mais réveillez-moi au jour des prochaines élections ...), je n'ai pas voulu la regarder hier soir, une bonne amie m'en a donné le goût ce matin. Je l'ai donc visionnée sur Internet durant la matinée d'aujourd'hui.
De l’entrevue de Lucien Bouchard accordée à Anne-Marie Dussault, hier soir, pour Pierre Brazeau, qui coordonne le Regroupement des comités de citoyens de la vallée du Saint-Laurent contre les gaz de schiste,
À qui le dites-vous, monsieur Brazeau? Un manque dans ses connaissances parmi d'autres m'a sauté aux yeux au moment où il défendait la non nécessité de moratoire dans l'industrie des gaz de schiste. Il a naturellement cité plusieurs endroits dont l'Arkansas où l'on exploite les gaz de schiste depuis plusieurs années. C'est vrai en, effet, qu'il n'y a peut-être pas eu de moratoire en Arkansas, mais ...«Bouchard ne maîtrise visiblement pas son dossier et s'en tient à des effets émotifs, des simplifications, en somme au discours des entreprises mais avec un autre ton, avec une image d'ancien premier ministre qu'il offre à une industrie qui le paye en échange de son aura. Je ne pense pas que les citoyens qui ont approfondi ce dossier pendant des mois vont changer d'opinion parce que Lucien Bouchard est là.»
Monsieur Bouchard est un grand homme. Et le sera encore longtemps. Et faut-il le reconnaître, il est aussi un charmeur de serpents et un enfirouapeur de premier ordre * à qui il arrive quelquefois de mettre sur le dos des autres ce qui l'embarrasse lui-même. N'a-t-il pas qualifié d'émotifs les sceptiques québécois qui s'opposent à cette énergie, et qu'il n'aura pas réussi à confondre ni à convertir aux vertus et bienfaits des gaz de schiste?
Et aussi des incohérences
À ce propos-là, c'est lorsqu'il a abordé le sujet des jeunes d'aujourd'hui et ... à venir. Qu'il ait parlé d'eux en termes très élogieux, soit, mais qu'il n'ait pas, une seconde, pensé que les jeunes d'aujourd'hui sont dans la société actuelle, les citoyens les plus conscients et les plus soucieux des problèmes environnementaux auxquels la planète est confrontée, cela m'a fait drôlement sourciller. Et que par conséquent, ce n'est pas pour rien, qu'une grande majorité d'entre eux se tournent davantage vers les énergies vertes et renouvelables que vers les autres types d'énergies, fossiles, par exemple.
En effet, monsieur Bouchard a raison de trouver merveilleux les jeunes d'aujourd'hui, mais comment peut-il ne pas se rendre compte qu'il ne pourra trop compter sur eux pour s'embarquer dans sa galère d'énergies possiblement, ô combien, dangereuses, et surtout ayant le grand défaut d'être non-renouvelables? À cet égard, je parie qu'il y a de fortes chances que la filière des gaz de schiste ne soit pas (et ne sera pas) leur tasse de thé.
Tout cela étant dit, ce que je retiens de plus fort dans cette entrevue est l'aveu surprenant de monsieur Bouchard:
S'il était premier ministre, il déclencherait la commission d'enquête sur l'industrie de la construction que refuse toujours Jean Charest.
Voici la production en 2009, en dollars canadiens, pour les différentes substances exploitées par le secteur privé au Québec :
Argent : 85 millions $ Cuivre : 170 millions $ (en baisse depuis au moins 10 ans) Fer : 1,74 milliard $ Nickel : 462 millions $ (le double en 2007 avant la chute des prix)
Or : 985 millions $ Zinc : 373 millions $
Pierres concassées : 428 millions $
Sable et gravier : 92 millions $ (en baisse depuis 5 ans)
Silice : 18,7 millions $
Tourbe : 61,6 millions $ Amiante chrysotile : données confidentielles
Cobalt : 33 millions $ (en 2008)
Niobium : 260 millions $ (au prix de 2009, selon différentes sources)
SOURCE: Radio-Canada
Gérald Fillion
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