« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


vendredi 26 septembre 2014

Cacouna: Mario Beaulieu jette les gants [vidéo]

Projet d'oléoduc et de port pétrolier Énergie-Est


Mario Beaulieu, président du Bloc québécois, est grimpé sur le promontoire rocheux de Cacouna pour exprimer sa farouche opposition au projet de port pétrolier de TransCanada.
PHOTO: NICOLAS FALCIMAIGNE
CACOUNA — 
«Tout le projet de pipeline Énergie-Est est désavantageux pour le Québec, économiquement et environnementalement.»Mario Beaulieu, président du Bloc québécois, est monté sur le rocher de Cacouna pour observer les travaux de forage de TransCanada, en vue de l'installation d'un port pétrolier. Ce faisant, le nouveau chef réaffirme l'orientation prise par son parti à Rimouski ce printemps, à l'effet que le Bloc «prenne la tête de l’opposition au développement de l’industrie pétrolière».
Le nouveau chef du Bloc québécois a tenu à gravir le sentier de randonnée jusqu'au sommet du promontoire rocheux qui surplombe le port de Gros-Cacouna, où TransCanada entend construire un terminal pétrolier destiné à l'exportation du pétrole albertain. «Pour l'environnement, c'est un projet qui est complètement invraisemblable, s'enflamme Mario Beaulieu en pointant les barges de forage installées dans le fleuve en contrebas. Ici, c'est une pouponnière de bélugas, un écosystème extrêmement riche et fragile, alors c'est le pire endroit où on pourrait installer un port pétrolier.»



«Tout déversement ici serait catastrophique, entraînerait des coûts énormes simplement pour décontaminer, insiste-t-il, en ajoutant que l'intérêt économique n'y est pas. On nous dit que 200 emplois seront créés, mais ça va occasionner des pertes d'emplois dans les secteurs touristiques, pour ceux qui travaillent dans le Parc marin, dans le secteur agricole. L'économie du Québec est basée sur l'énergie renouvelable, l'avenir, alors que l'économie du Canada est basée sur le pétrole et l'industrie automobile.»

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C'est aussi l'avis de l'ancien premier ministre Jacques Parizeau, qui s'exprimait en fin de semaine dans le cadre du congrès destiNation: Nouvelles idées. Nouveau départ«Les intérêts du Canada et les intérêts du Québec sont totalement opposés, a-t-il illustré, précisant que le transport et les voies navigables sont de compétence fédérale. Voulez-vous bien me dire ce que ça représente comme intérêt économique, pour les Québécois, le tuyau qui va aller au port de chargement de pétrole à Gros-Cacouna? Une poignée d'emplois, presque rien. C'est tout automatisé maintenant. Il n'y a pas d'emplois là-dedans, il n'y a aucun intérêt. On n'a pas d'intérêt économique, et on prend tous les risques écologiques. C'est absurde.»

mercredi 10 septembre 2014

Lettre de Jean-Martin Aussant: Si j'étais militant péquiste


mercredi 10 septembre


Où que je sois, je garde un œil quotidien sur l’actualité québécoise. J’observe cette pré-course au PQ en me demandant si la suite des choses amènera un certain retour aux sources ou la disparition pure et simple de ce qui a déjà été quelque chose comme un grand parti.
Si j’étais militant péquiste, je chercherais minimalement les attributs suivants chez le prochain primus inter pares :
- Engagement de tenir un congrès de refondation auquel les souverainistes, tous partis confondus, seraient invités. Non pas un congrès du PQ ouvert à tous, mais bien un congrès de refondation duquel naîtrait un nouveau grand parti souverainiste avec des gens de tous les horizons et toutes les ressources regroupées en son sein. Parce que la majorité nécessaire au projet ne se trouvera jamais dans l’un ou l’autre des sous-groupes (gauche, droite, jeunes, vieux) mais seulement dans l’ensemble.
- Engagement de faire en sorte que le Québec perçoive tous les impôts payés sur son territoire, soit un rapport d’impôt unique. Parce que le Québec est le seul au Canada à en avoir deux, entrainant des dédoublements administratifs se chiffrant en centaines de millions de dollars chaque année. Souverainiste ou fédéraliste, la situation actuelle ne peut être souhaitée par qui que ce soit.
- Engagement d’utiliser les sommes annuelles ainsi épargnées pour instaurer, de la petite enfance au doctorat, la gratuité scolaire balisée. Parce qu’on peut expliquer aux romantiques que c’est la meilleure façon d’avoir une société plus responsable et équitable, et aux homo economicus que c’est la meilleure façon d’avoir une société plus riche et productive. La santé passe par l’éducation. Des finances publiques saines passent par l’éducation. La protection de l’environnement passe par l’éducation. La paix sociale passe par l’éducation. De bons élus aussi.
- Engagement de procéder à une réforme du mode de scrutin pour y ajouter une composante de proportionnalité. Parce le système actuel ne respecte pas le vote populaire dans l’allocation des sièges. Il faudra un jour se soucier de faire passer un principe démocratique de base comme la représentativité avant la volonté détestable de bénéficier d’une alternance qui a trop étouffé l’imagination, détourné la recherche de l’intérêt collectif et neutralisé le renouveau politique.
Si j’étais militant péquiste, je souhaiterais aussi qu’on ne redonne pas au même équipage le Costa Concordia. Les naufrageurs « entourageux » seront toujours bienvenus comme passagers, mais pas trop près de la cabine du capitaine.
Je m’inquiéterais certainement qu’on propose de repousser l’audace à un deuxième mandat alors qu’elle n’aura jamais autant de traction qu’en arrivant au pouvoir. Retarder l’audace, c’est ne pas en avoir. Reporter une urgence, c’est ne pas la reconnaitre. Je crois fermement que les convictions assumées peuvent encore faire gagner des élections.
Il y a certes un niveau de difficulté beaucoup plus élevé à vouloir convaincre qu’à simplement identifier ce que les gens veulent entendre a priori. Dans le premier cas, c’est du leadership. Dans le deuxième, c’est avouer tristement qu’un robot-sondeur pourrait être le plus grand des chefs.
Si j’étais militant péquiste, au fond, je voudrais simplement du vrai leadership. Y en aura-t-il ?
***
Ses quatre engagements m'ont l'air d'un plan de campagne.  À la chefferie ... s'entend. 

dimanche 7 septembre 2014

Le poids des mots

Harper ou la grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf


mercredi 3 septembre


Lorsqu’il est question du président Vladimir Poutine et des coups de boutoir russes en Ukraine, le premier ministre Stephen Harper aime durcir le ton. « Gestes agressifs, militaristes et impérialistes », « menace significative à la paix et à la stabilité mondiale », menace comme on n’en a « jamais vu depuis la fin de la guerre froide ».
Citant les sanctions imposées et l’aide apportée à l’Ukraine, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, tient à répéter qu’« aucun autre gouvernement ne s’est opposé avec plus de force et plus vigoureusement à l’agression russe en Ukraine » que celui du Canada.
Les deux hommes aiment se présenter comme les héritiers de cette tradition canadienne qui veut qu’en situation de crise grave, il n’y ait pas place pour les louvoiements. Le Canada a ainsi répondu présent pour combattre les « grandes menaces contre l’humanité » comme le militarisme, le fascisme, le communisme et le terrorisme, énumérait M. Harper en mai dernier. « Autrement dit, les Canadiens ont toujours été prêts à porter leur part du fardeau afin de défendre notre liberté et les valeurs que nous partageons avec nos frères et soeurs humains »,ajoutait-il.
Or, le ministre Baird n’a pas hésité à comparer l’invasion de la Crimée, en mars dernier, à celle d’une partie de l’ancienne Tchécoslovaquie par les forces hitlériennes en 1938.
Dans ce contexte, le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui se tiendra en Grande-Bretagne jeudi et vendredi, peut représenter un double test pour le gouvernement Harper. La hausse des budgets de défense des 28 pays membres sera remise sur la table, la Grande-Bretagne et les États-Unis étant toujours les seuls à respecter l’objectif de 2 % du PIB (le Canada dépense environ l’équivalent d’environ 1 % de son PIB).
Plus chaud encore seront le dossier ukrainien et le  de « quelques milliers d’hommes », que pousse avec énergie le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, dans le but de calmer les ardeurs de la Russie.
Cette proposition a pris une importance accrue depuis la confirmation de la présence de troupes russes sur le territoire ukrainien. Le président ukrainien, Petro Porochenko, parle maintenant du danger de vivre une « grande guerre » comme l’Europe n’en a plus vu depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Rien pour calmer les esprits, le président russe, Vladimir Poutine, est allé évoquer la nécessité de discuter d’un « statut étatique » pour l’est de l’Ukraine, dans les régions contrôlées par les rebelles. De plus, Moscou a fait savoir qu’il réviserait sa doctrine militaire si l’OTAN allait de l’avant avec cette force d’intervention rapide basée à sa porte.
L’OTAN a déjà une force d’intervention rapide de 13 000 hommes, mais ce qui est sur la table à ce sommet est la création d’une force expéditionnaire pouvant être déployée en 48 heures dans les pays de l’Europe de l’Est qui sont membres de l’Alliance et qui craignent que le conflit ne déborde chez eux.
On ignore quelle réponse le premier ministre Stephen Harper compte donner à cette requête. En avril, il avait accepté un premier appel pour rassurer les pays limitrophes. Depuis, quatre CF-18 patrouillent au-dessus des pays baltes, environ 500 soldats sont sur le terrain et un navire sillonne la mer Noire.
Mais est-il prêt à en faire plus pour soutenir l’OTAN et surtout à s’engager dans une mission dont il ne connaît pas la fin et qui pourrait être coûteuse ?
Dans le communiqué que son bureau a diffusé pour annoncer son voyage, on se contente de dire qu’au sommet, « le premier ministre insistera sur l’engagement inébranlable du Canada envers l’Alliance et sur la nécessité de réagir avec vigueur et de manière coordonnée aux efforts russes visant à déstabiliser l’Ukraine, à en miner la souveraineté et l’intégrité territoriale ».
Il n’est pas plus loquace sur la question des dépenses, bien qu’il serait étonnant que le Canada accepte de les augmenter. À son arrivée au pouvoir, ce gouvernement a accru les budgets de la Défense pour ensuite ralentir le pas. De 2011 à 2015, ils devraient diminuer de 2,7 milliards. Le dernier budget annonçait par ailleurs un report de plusieurs projets d’achat d’équipement.
Pour ce qui est de la force d’intervention rapide, il semblerait qu’il ait manifesté de l’intérêt, écrit le Financial Times. Difficile de faire autrement. M. Harper a parlé haut et fort jusqu’à présent, au grand plaisir de la communauté canado-ukrainienne. Sa réponse nous dira s’il cherchait avant tout des votes ou s’il y croit assez pour passer des gestes à la parole. (Ce qui ne le dispense pas de demander l’avis du Parlement et, par ricochet, des Canadiens puisque participer à cette brigade peut mener, si les choses dégénèrent, à des combats et possiblement des morts.)
Se tenir à l’écart enverrait une image d’incohérence en matière de politique étrangère qu’il préfère attribuer à ses adversaires. Plonger risquerait en revanche de faire gonfler la facture militaire et de mettre en péril l’atteinte de l’équilibre budgétaire dès 2015, année électorale.
***

Je cite madame Cornellier : " Le président ukrainien, Petro Porochenko, parle maintenant du danger de vivre une « grande guerre » comme l’Europe n’en a plus vu depuis la Deuxième Guerre mondiale."

Ce pourrait-il que le président ukrainien,  Petro Porochenko, soit aussi sinon plus menteur que ses maïtres à  penser?