« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


mercredi 16 mars 2016

Le 14 mars, à la surprise des Occidentaux, Vladimir Poutine a demandé à son chef d’état-major de retirer le contingent russe de Syrie.


Le 14 mars, à la surprise des Occidentaux, Vladimir Poutine a demandé à son chef d’état-major de retirer le contingent russe de Syrie.
Tout d’abord, le président russe avait précisé lors de l’annonce d’envoi de troupes que l’opération serait limitée dans le temps et, après six mois d’intervention, le bilan est assez flatteur. Nous sommes passés d’exigences impérialistes à des discours qui mentionnent enfin le peuple syrien. C’est désormais au peuple syrien de choisir son destin. En se retirant, la Russie montre qu’elle n’impose aucun choix. Cette intervention a permis de dégager deux camps. Celui de la démocratie par les urnes et celui de l’illégitimité armée soutenue par les exploiteurs de chaos.
Avec le transfert de matériel et de technologie à l’armée syrienne, celle-ci est désormais capable de mener d’efficaces opérations militaires contre l’État islamique et, surtout, l’armée syrienne a retrouvé le moral en reconquérant son territoire national.
Bien que centrée sur la défense de son territoire, l’armée russe a montré qu’elle est capable de projeter rapidement et efficacement des forces hors de ses frontières. L’efficacité des moyens engagés a imposé à l’OTAN de rengainer sa suffisance habituelle. Les sociétés d’armement russes ont démontré, sur le terrain, la qualité de leur production et en tireront certainement des avantages concurrentiels.
Les mois qui viendront nous permettront aussi de voir si l’Iran va renforcer son influence au Moyen-Orient. La question kurde va être un test majeur pour la diplomatie iranienne. Il est fort à parier que, sous l’influence de l’axe diplomatique Moscou-Téhéran, nous allons assister à une stabilisation de la région du fait du recul des nuisances occidentales.
La Russie a apporté une aide décisive à la Syrie mais si elle consent à l’aider, elle ne veut pas se substituer à elle dans sa lutte pour ses droits. C’est au peuple syrien de prendre son destin en main, de choisir ses dirigeants et ses modes de gouvernement. C’est à lui seul de décider par les urnes de l’éventuel départ de son président.
N’en déplaise aux détracteurs de la politique étrangère russe, celle-ci vient de lancer un message capital pour le monde multipolaire en gestation. La Russie est prête à aider militairement des États à retrouver leur souveraineté. Nous sommes loin des interventions néo-colonialistes des Occidentaux qui visent à installer des gouvernements fantoches dans des pays devenus des protectorats.
En demandant le retrait du contingent russe de Syrie, Vladimir Poutine vient simplement de montrer que la Russie sait utiliser sa puissance militaire pour restaurer l’ordre démocratique dans un pays et non pour le transformer en république bananière. En mettant en avant les principes de droit international qui sont à la base de son intervention syrienne et par le retrait de ses forces, la Russie envoie un message fort.
Les peuples peuvent compter sur la Russie pour les aider à recouvrer leur souveraineté dans un cadre de légitimité internationale.
Source: Boulevard Voltaire