« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


jeudi 26 juin 2014

Tragédie à Lac-Mégantic: Un an plus tard Le Lac-Mégantic de Pauline Marois

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Exclusif - Comme pour le 11 septembre 2001, nous nous souvenons tous du lieu où nous étions et ce que nous faisions lorsque nous avons appris qu'un convoi de pétrole avait déraillé au coeur de Lac-Mégantic. À l'approche du 1er anniversaire, nous voulions savoir comment celle qui était première ministre à l'époque, Pauline Marois, a vécu cette triste page d'histoire.
Un texte de Michel Bherer, chef d'antenne au Téléjournal Estrie
Avec mon équipe, je lui ai donné rendez-vous dans le Vieux-Montréal, dans cette ville où elle était le matin du 6 juillet 2013, ce matin où la vie de 47 Méganticois s'est arrêtée et où le pays a compris qu'il venait de vivre sa pire tragédie ferroviaire.
C'est avec beaucoup de générosité et de nombreux détails qu'elle est revenue, pendant une heure, sur cette journée tragique. Du choc qu'elle a eu en ouvrant le téléviseur tôt le matin, à sa rencontre avec les sinistrés, en passant par son premier contact avec la mairesse Colette Roy-Laroche, on revit ce week-end cauchemardesque de juillet 2013 à travers les yeux de celle qui était à la tête d'un gouvernement en pleine gestion de crise.
Une Pauline Marois plus émotive
C'est une Pauline Marois plus émotive que ce à quoi elle nous a habitués qui me raconte sa rencontre avec des familles qui ont perdu un ou plusieurs êtres chers, et parfois maison, travail et amis. Elle l'avoue elle-même : ces rencontres sont les moments les plus difficiles et les plus marquants de toutes ses visites à Lac-Mégantic.
« Parce que ce sont les vraies choses. Reconstruire une bâtisse, donner de l'argent, s'assurer que les gens ont accès à un lit, à de la nourriture; ça c'est facile. [...] Mais aller voir les gens pour les consoler et puis accueillir leur peine; ça c'est plus difficile. »
— Pauline Marois
Tout au long de l'entrevue, à chaque moment où il était question de la mairesse de Lac-Mégantic, je pouvais voir les yeux de Mme Marois se remplir d'eau. Un indice que la proximité des deux politiciennes n'était pas forcée pour plaire aux caméras. Colette Roy-Laroche l'a plus qu'impressionnée.
Pas de retour sur sa défaite politique
Il s'agit de la première entrevue télévisée de Pauline Marois depuis sa défaite politique du 7 avril dernier. Pourquoi avoir accepté notre demande d'entrevue après avoir refusé toutes les autres?
Parce que nous avions convenu avec Mme Marois de ne pas revenir sur sa défaite politique, sans quoi il n'y aurait pas eu d'entrevue. Notre objectif n'était pas de faire une analyse politique avec Mme Marois, mais bel et bien de revenir sur le drame de la communauté de Lac-Mégantic. Cependant, je n'ai pu m'empêcher de prendre de ses nouvelles... à voir en fin d'entrevue.
L'entrevue: 
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lundi 23 juin 2014

Contre la fatigue


Veille de fête nationale


Antoine Robitaille 
23 juin 2014
Le Devoir 



Le Québec est fatigué, politiquement. À un point tel qu’il aura du mal à se célébrer, même le 24 juin. La fatigue est mauvaise conseillère. Elle nous fait voir tout en noir. Cela comporte de grands risques.


Les signes de fatigue politique, nationale, sont innombrables au Québec. Le plus important est sans doute le rejet épidermique du souverainisme de la part d’une partie de l’électorat, le 7 avril. Rejet qui se double, chez plusieurs, d’un rejet global de la nation québécoise et de certains de ses fondements.  

Par exemple, que cette nation a une langue officielle, le français. Un certain discours fait florès actuellement, sur la prétendue nécessité que le Québec, comme « province », devienne au plus vite bilingue. Ce discours ne vante plus seulement les mérites et la richesse, pour un individu, de parler plus d’une langue (ce qui est indéniable). Non, il veut qu’à l’instar du Canada, le Québec se redéfinisse comme bilingue français-anglais ; bref, un recul avant la commission Gendron (1968-1973), au terme de laquelle Robert Bourassa décida de faire de la langue de Molière la seule officielle au Québec.

Indigne héritier libéral, Philippe Couillard, au débat des chefs, envoya un message totalement contraire : tout le monde devrait être bilingue, car on ne sait jamais quand un patron anglophone peut débarquer ! M. Couillard, en fin de campagne, a lui-même senti le besoin de rectifier le tir.

Son ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, demeure ambigu en ces matières : lors de l’étude des crédits, la semaine dernière, il affirmait qu’une « société [pas un individu]capable de communiquer dans les deux langues, […], c’est un atout, et tant [sic] qu’à moi, c’est pratiquement une obligation ». Heureusement, le ministre fut rassurant lorsqu’il spécifia que l’anglais intensif en 6e année serait introduit de manière souple ; et que dans certaines parties de Montréal — où l’on apprend l’anglais par osmose —, on pourrait ne pas l’implanter, la priorité demeurant la promotion du français.

Mais pour Régis Labeaume, un des problèmes les plus urgents à Québec est le manque de bilinguisme. C’est ce qu’il a affirmé récemment. Avait-il des statistiques ? Non. A-t-il, à titre de maire de Québec, compétence en la matière ? Non. Mais il était formel : « Il ne s’en fait pas assez en matière de bilinguisme à Québec. J’ai le goût de m’investir là-dedans. » La déclaration fut reprise par de nombreux médias. Ceux-ci devraient peut-être refaire cette riche expérience effectuée par un journaliste du Canada anglais il y a quelques années. Lui-même bilingue, il s’était fait passer, dans la capitale, pour un anglophone unilingue. Or il n’eut aucune espèce de difficulté à se faire servir en anglais partout où il était passé. Les gens de Québec avaient déployé leur plus bel anglais dès qu’ils l’entendaient ou alors s’empressaient de trouver un préposé capable de l’aider. En 2014, tout serait plus aisé à Québec ; les taux de bilinguisme y ont augmenté. Internet est une sorte de classe d’immersion anglaise permanente où les jeunes se font spontanément l’oreille et l’esprit à l’anglais (entendez-les lancer des « Oh my God ! »). Alors, où est le problème à Québec, Monsieur Labeaume ? On se le demande. Au fait, si Québec était moins francophone, ne serait-elle pas moins attirante pour les congressistes et les touristes étrangers qui adorent venir y goûter la « french atmosphere » ?

La fatigue politique se mue rapidement en fatigue — et même en honte — d’être soi. Elle nous masque la valeur de notre parcours, ainsi que nos mérites (nous en avons). Elle peut nous faire désirer inconsciemment ou secrètement l’effacement de notre différence. Et rappelons-nous, en ce 24 juin, le constat de Tocqueville : « Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose. »

mercredi 11 juin 2014

Commission Charbonneau: Marc-Yvan Côté et le financement occulte

Photo : la presse canadienneLe témoignage de Marc-Yvan Côté, personnage clef du financement libéral

L'argent est le nerf de la guerre électorale...

« Nous avons actuellement à la Commission Charbonneau la cheville ouvrière du financement illégal des partis libéraux fédéral et provincial. Dire, sans rire, comme le fait Marc-Yvan Côté, que le financement occulte des partis politiques est un problème de société, c'est faire l'impasse sur le fait que le Parti libéral du Québec est la source même du problème puisqu'il n'a jamais voulu s'astreindre à la Loi sur le financement des partis politiques telle qu'édictée par le Parti québécois et le regretté Robert Burns.

Et cela se comprend du fait que la démocratie électorale, stricto sensu, dessert les visées de ce parti. La stratégie employée chez les libéraux, quel que soit le palier gouvernemental impliqué, consiste essentiellement à gagner à tout prix et au risque de toutes les illégalités, et ce, malgré sa non-représentativité auprès de la majorité des Québécois et des Québécoises. »   Commentaire, Le Devoir. 

***

Cela est tellement vrai,  que nous en sommes à mettre en cause,  madame Marois,  afin de jeter la diversion dans la population et surtout, j'en ai bien peur,  chercher à gagner du temps pour éviter le passage de Jean Charest à la commission Charbonneau.  

Or,  gagner cette guerre électorale ne signifie pas seulement les retours d'ascenseur pour les ripoux et les escrocs de tous les horizons. Il ne faut jamais perdre de vue que cette guerre a pour but ultime d'empêcher le Québec de se séparer du Canada.  

Marc-Yvan Côté serait-il donc le pendant provincial de Charles Guité, au fédéral, condamné à 42 mois de prison par le juge Fraser Martin, après la commission Gomery?