« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


vendredi 28 mars 2014

Le DGEQ doit démissionner !

Une intervention partisane et gravissime dans le processus électoral
Un autre exemple du détournement de l’État par le camp fédéraliste




Richard Le Hir
Vigile.net
28 mars 2014

Il faut lire l’article paru ce matin dans Le Soleil dans lequel Denis Dion, le porte-parole du DGEQ, évoque la mise en branle immédiate du processus référendaire en cas d’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire pour comprendre qu’il vient de se passer quelque chose de très grave dans la campagne électorale. 
Il s’agit d’une intervention partisane flagrante dans le processus en cours pour dissuader l’électorat d’appuyer nommément un parti, en l’occurrence le Parti Québécois. En effet il n’appartient en aucun cas au Directeur général des élections d’enclencher le processus référendaire. Il s’agit d’une prérogative du gouvernement et de l’Assemblée nationale.
Le geste de Denis Dion était donc malicieux et il entache de façon irréparable la crédibilité de l’institution du DGEQ et du détenteur de la charge, en l’occurrence Me Jacques Drouin. Devant la gravité des faits, les deux n’ont d’autre choix que de démissionner.
Et en fait, la faute commise est si grave qu’elle pourrait même justifier l’annulation du scrutin !
Il faut en effet comprendre que le DGEQ est garant de l’intégrité du processus démocratique au Québec. Quand son porte-parole intervient de façon aussi manifestement partisane dans le processus électoral, c’est, bien au-delà de son intégrité personnelle, celle de toute l’institution qui se trouve remise en question.
Se fiant sur l’autorité de la source, tout électeur serait parfaitement justifié de penser que, malgré le démenti apporté par le DGEQ, son porte-parole reflétait bien la situation dans laquelle allait se trouver l’organisme au lendemain de l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire, et que le porte-parole avait tout simplement eu le malheur d’exprimer tout haut ce à quoi tout le monde se préparait à l’intérieur de la boîte.
La possibiliité d’une telle perception se trouve à fausser les résultats du scrutin en faveur du camp fédéraliste, et elle est aussi grave que l’ensemble des manipulations de ce camp pour fausser l’issue du référendum de 1995, même si elle n’est le fait que d’un seul homme.
Le DGEQ vient d’afficher un visage partisan, et les Québécois ne peuvent désormais plus faire confiance ni à l’institution, ni au détenteur de sa charge.
Aux fédéralistes qui seraient tentés de minimiser la gravité de cet événement dans la mesure où il les avantage, il faut demander quelle aurait été leur réaction si au lieu de les avantager il leur avait nui.

mercredi 26 mars 2014

Un haïku pour madame David


À ma petite soeur,  Lolo.
Avec toute mon affection. 


Marcel Bernier
Tribune libre de Vigile
mercredi 26 mars

Comme électeur québécois, appelé à choisir un nouveau gouvernement, j’ai l’embarras du choix. Étant d’un tempérament pragmatique, Québec solidaire, comme parti politique, m’amène à m’interroger, non pas sur sa pertinence, cela va de soi, mais sur mon adhésion à ses visées, ce 7 avril prochain. Pour me faire une tête, il me faut mettre de l’ordre dans mes propres appartenances puisqu’il ratisse large dans le domaine des idéologies. À prime abord, je constate que ses dirigeants et ses membres ont eu la bonne idée de récupérer tout ce qui dépasse en termes de contre-culture pour l’abriter sous le parapluie de la lutte anticapitalisme, de la lutte anti-impérialiste et surtout de la lutte des classes. Je souligne « en lutte » pour faire une fleur à la porte-parole de ce parti, Françoise David.
C’est toute une tâche de concilier les courants politiques qui ont cours dans ce parti, dont la caractéristique principale est l’incohérence érigée en système. Cela se vaut ! Il n’y a qu’à constater comment les partis qui ont érigé la maxime « tout ce qui est réel est rationnel et tout ce qui est rationnel est réel » se sont fourvoyés dans leur finalité au détriment des moyens à être employés pour aboutir à leurs objectifs. En jouant sur tous les tableaux, indépendantiste d’un côté, fédéraliste de l’autre, se voulant anti-impérialiste d’une part et faisant allégeance à la Couronne britannique, symbole même de cet impérialisme, d’autre part, se déclarant nationaliste et poursuivant des buts internationalistes, on se retrouve devant un vrai capharnaüm ! Un bar ouvert et un buffet à volonté ! Peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse ! Une chatte n’y retrouverait pas ses chatons ! Et c’est le but ! La confusion des genres est forte d’une moisson de votes.
Parlant de gent féline, certains se sont offusqués de voir madame Payette affubler notre mère Thérèsa du qualificatif de « chat de gouttière ». On peut y voir une connotation de combativité, agréable à entendre, puisque la principale intéressée traîne derrière elle une réputation de petite bourgeoise maoïste d’Outremont. Tant qu’à faire une critique constructive, il serait plus pertinent de faire le procès de sa posture en faveur du « lumpenprolétariat » : se poser en représentante de ces déshérités, laissés-pour-compte, oblitérer leur prise de parole pour y substituer sa grandeur d’âme et sa propre conscience politique tout en les laissant patauger dans leur misère. Une bonne séance de théâtre de l’opprimé ou de théâtre-forum pourrait bien la resituer dans son combat d’élite contre les élites. Je la compare à cette madame de la Saint-Vincent-de-Paul qui vous fournit un bon d’alimentation et vous demande vos reçus d’épicerie. Aussitôt qu’elle constate que vous achetez des produits qu’elle considère comme laissant entendre que vous vivez au-dessus de vos moyens, elle subodore d’autres sources de revenu et vous coupe les vivres. Alors que tout ce que vous revendiquez, c’est de pouvoir vous payer certaines douceurs et, mieux encore, les moyens de satisfaire vos propres besoins.
Tout cela nous amène, dans notre réflexion d’électeur en puissance, à considérer l’appartenance de classe et la reproduction des schèmes de pensée de l’idéologie dominante. Le combat des élites contre les élites, en laissant de côté le prolétariat, élément perturbateur s’il en est. De voir un représentant de Québec solidaire, médecin de profession, proférer des gros mots à l’endroit d’un Henri-Paul Rousseau ou d’un Lucien Bouchard épate la galerie, mais ne change pas grand-chose à la condition prolétarienne. Un certain manifeste, et ce n’est pas celui du parti communiste, revendiquait de tout mettre en œuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin. Les membres de Québec solidaire devraient s’en inspirer. Tout autant que la scansion suivante « Travailleurs du Québec, commencez dès aujourd’hui à reprendre ce qui vous appartient ; prenez vous-mêmes ce qui est à vous. Vous seuls connaissez vos usines, vos machines, vos hôtels, vos universités, vos syndicats ; n’attendez pas d’organisation miracle. » devrait être source d’inspiration et servir en guise de vade-mecum.
Chose promise, chose due, le haïku en question :
« Le chacal hume la rose

Laissant les miettes de pain aux oiseaux »



Et tout compte fait, je voterai pour Sylvie Legault dans Mercier.

http://www.independantes.org/2014/03/22/sylvie-legault/


lundi 24 mars 2014

Élections : on se calme !

La présente élection vous fait perdre les pédales ...?
Enfin quelqu'un(e) qui contrôle parfaitement les siennes. 

May



Carole Beaulieu
L'Actualité
Le vote du 7 avril n’est pas un référendum sur l’indépendance du Québec. C’est une élection provinciale, pour élire le meilleur gouvernement possible. Et Pierre Karl Péladeau n’est pas l’invincible dieu Thor, armé d’un marteau magique pour réaliser la souveraineté.
Il a beau être riche et déterminé, PKP n’a ni l’expérience politique, ni l’aisance du tribun, ni le charisme des bâtisseurs de nation ou des briseurs de pays. On se calme !
Les obsédés de l’apocalypse péquiste appréhendée et les militants enfiévrés par le messie annoncé devraient prendre une douche froide. Et se rappeler que les sondages continuent de montrer que 6 Québécois sur 10 sont opposés à la souveraineté.
Cela n’empêche pas ces Québécois attachés au Canada de vouloir élire des députés qui auront des solutions à leurs problèmes en matière de santé, d’emploi, d’environnement, d’intégration des immigrants.
Si ces électeurs estiment que les péquistes ont de bonnes solutions, ils seraient fous de s’en priver. Être indépendantiste n’est pas une tare qui empêche de bien gouverner.
Le Québec a connu dans le passé des gouvernements majoritaires péquistes qui ont fait de grandes choses. On a même vu un premier ministre souverainiste de droite — l’ex-ministre conservateur Lucien Bouchard — créer un réseau de garderies à cinq dollars, qui permet aujourd’hui à des milliers de Québécoises de participer au marché du travail et d’enrichir la société.
Péquistes comme libéraux, qui se sont partagé le pouvoir ces 20 dernières années, ont une obsession commune et salutaire : faire progresser le niveau de vie des Québécois.
Comme l’écrit l’économiste Pierre Fortin, le taux d’emploi du Québec a presque continuellement progressé depuis 20 ans. Et c’est beaucoup grâce aux garderies, à l’éducation des filles et aux politiques de conciliation travail-famille.
Depuis la récession de 2008, le taux d’emploi du Québec a rejoint celui de l’Ontario et dépassé celui des États-Unis. Cette évolution est en bonne partie due à l’ascension spectaculaire du taux d’activité des femmes. Bon nombre préfèrent les emplois à temps partiel ? Pourquoi pas. Elles œuvrent aussi à éduquer leurs enfants, les citoyens de demain. Cessons d’y voir un drame.
Si le gouvernement élu le 7 avril est péquiste et majoritaire, s’il décide ensuite de poser une question référendaire, les Québécois en débattront en temps et lieu. Peut-on d’ici là revenir à nos moutons ?
Quelques électeurs se demanderont s’il est bien judicieux de confier encore une fois la Santé à des médecins (Philippe Couillard, Gaétan Barrette et Yves Bolduc). C’est un gouvernement libéral qui a accordé aux médecins des hausses de salaire si importantes qu’elles grèvent aujourd’hui le budget de la Santé sans améliorer l’accessibilité aux soins.
Le Québec a déjà connu de grands ministres de la Santé — la libérale Thérèse Lavoie-Roux, par exemple (1985-1989) — qui n’étaient pas issus de la profession. Des électeurs pourraient être tentés de voir comment une Diane Lamarre (ex-présidente de l’Ordre des pharmaciens) ou une Gyslaine Desrosiers (ex-présidente de l’Ordre des infirmières) affronterait les problèmes du réseau. Voter pour un réseau de la santé organisé autrement, ce n’est pas voter pour « briser le Canada ».
On peut toutefois souhaiter que Pauline Marois dise clairement ce qu’elle ferait d’une majorité, en santé notamment. Pendant que les autres partis multiplient les annonces — l’intéressant plan des libéraux pour contrer l’intimidation à l’école, par exemple —, le PQ se contente de faire parader des candidats.

samedi 22 mars 2014

Les casseroles du Dr. Couillard

- Pourquoi fait-on si peu état de ces « vraies affaires » dans la campagne électorale actuelle ?
- Et qui donc assure cette omerta dans l’opinion publique ?



Jamais un candidat ne s’est présenté pour être premier ministre avec des antécédents aussi problématiques

Mario PELLETIER 
Chronique de Mario Pelletier
22 mars


Alors, Philippe Couillard en a assez qu’on l’associe à Arthur Porter, l’ex-directeur général du CUSM retenu en prison au Panama ? Il se met en colère quand on évoque ses liens avec l’Arabie saoudite ? Il a bien de quoi être fâché. Qui ne le serait pas s’il se sentait ainsi visé, au défaut de la cuirasse ?    

Bien sûr, tout cela n’est que pur malveillance, du salissage. Voyons donc, le docteur Couillard a bien le droit d’être allé offrir sa science et son expertise en Arabie saoudite. Tout le monde sait que le régime de santé publique du Québec ne paie pas assez ses spécialistes. Plusieurs médecins et chirurgiens comme lui sont allés augmenter leurs revenus ailleurs. Et puis, on est dans un monde libre. On a droit de travailler pour le plus offrant. Et même d’être conseiller des monarques absolus d’Arabie, comme lui l’est du prince Abdullah bin Abdulaziz Al-Rabeeah, ministre de la Santé du royaume saoudien.

Après tout, l’honorable Philippe Couillard, membre du Conseil privé de la Reine au Canada - et, de ce fait, nanti du titre « honorable » à vie - a le droit de conseiller les monarchies... et, sans doute aussi, d’être premier ministre du Québec. Qui donc pourrait s’opposer à tant d’honorabilité, sinon des envieux, des jaloux ? Ou, pire encore, des gens qui veulent salir des réputations ?
Philippe Couillard a fait quelques erreurs de parcours, il l’a avoué lui-même. Il ne savait pas qui était Arthur Porter. On le croit sur-le-champ. Peccadille. On ne saurait accabler pour si peu le champion inconditionnel du fédéralisme canadien.
Retenons-nous de juger. Regardons les faits.
De 2004 - date de la nomination de Porter à la tête du Centre de santé universitaire de McGill (CSUM) - à 2011, date de la démission de ce dernier, le Dr Couillard n’a jamais su qui était le Dr Porter. Pendant ces sept années, il a eu l’occasion de le rencontrer, voire de frayer avec lui à maintes reprises. Comme ministre de la Santé, comme professeur à McGill, comme membre du Conseil privé et membre du CSARS (Centre de surveillance des activités de renseignements de sécurité) à Ottawa ; enfin, comme son associé d’affaires. Il est allé à la pêche avec Porter, a fréquenté la même loge maçonnique, a siégé au conseil d’administration de la même compagnie minière, a fondé une entreprise avec lui, tout cela sans le connaître. Le mystère des êtres, tout de même, quel drame ! Nous avons été collègues, amis, associés... et dire que je ne savais rien de lui ! Pleurez, pleurons tous en choeur. Le deuil d’une grande amitié. Noyé dans le pot de vin de SNC-Lavalin : 22 millions payables aux porteurs... du corbillard.
Voyons, ne nous emballons pas. Tenons-nous-en aux faits.
D’ailleurs, qui serions-nous pour juger si... si quelqu’un - dans sa propre famille politique - n’avait déjà lancé la première pierre ?
« Pendant que Pierre (Moreau) et moi combattions la corruption, tu faisais des affaires avec Arthur Porter » ! C’est ce qu’a lancé sans ambages Raymond Bachand au « bon » docteur Couillard, son ex-collègue dans le gouvernement Charest. C’était l’an dernier, le 26 janvier 2013, lors d’un débat à l’Université Concordia. On peut présumer que Bachand, ex-ministre des Finances du Québec, savait de quoi il parlait.
Mais revenons aux faits. Le simple déroulement des faits.

L’inscription de nouveaux électeurs sème le doute dans des bureaux de scrutin montréalais

C'est pas aussi pire qu'au dernier référendum,  
mais ... 


Des directeurs de scrutin de la région de Montréal sont préoccupés par le flot« inquiétant » et « anormal » de personnes tentant depuis une semaine d’obtenir le droit de vote aux élections du 7 avril, a appris Le Devoir.

Près de 95 % de l’électorat de la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, au centre-ville de Montréal, est francophone. Pourtant, depuis lundi dernier, plus de la moitié des personnes qui se présentent pour obtenir le droit de voter pour la première fois sont anglophones ou allophones. Un phénomène démographique observé dans plusieurs circonscriptions de la métropole, et qui inquiète au plus haut point les autorités électorales.

C’est notamment le cas de Mathieu Vandal, le président de la Commission de révision de Sainte-Marie–Saint-Jacques, qui a claqué la porte vendredi, ne pouvant plus attester la conformité du processus d’enregistrement de nouveaux électeurs. Ces commissions sont chargées de réviser les inscriptions à la liste électorale en ajoutant, radiant ou corrigeant les noms qui figurent sur la liste d’électeurs du Québec.

Dates d’arrivée au Québec invérifiables, « preuves » de résidence dont on ne peut attester la véracité : plutôt que de continuer à octroyer aveuglément le droit de vote à des électeurs, M. Vandal a préféré démissionner.

« C’est comme si l’Aéroport international Trudeau était grand ouvert et qu’on distribuait les visas gratuitement à ceux qui passent, sans poser de questions », illustre M. Vandal.

Il n’est pas le seul à témoigner du caractère inhabituel de la situation.

« Il y a quelque chose d’anormal qui se passe, confie le directeur de scrutin d’une circonscription de Montréal. Le profil démographique des gens qui viennent s’enregistrer à nos bureaux ne correspond pas à la démographie de la circonscription. »

Des résidants d’autres provinces canadiennes et de nouveaux arrivants composent l’essentiel de ces nouveaux inscrits. De nombreuses personnes pour qui on n’a pu attester hors de tout doute le lieu de domicile.

De nombreuses circonscriptions du coeur urbain de la métropole seraient concernées, selon le directeur de scrutin, qui a oeuvré à ce titre dans le cadre de nombreuses élections précédentes.

« J’ai vu plus de nouveaux électeurs se déclarer pour cette élection qui survient 18 mois après la précédente que lors de tous les autres scrutins. Il y avait eu un écart de quatre ans entre l’élection précédente et celle d’avant, et pourtant, il n’y avait pas autant de nouveaux électeurs avec ce profil », dit le directeur de scrutin.

Le Directeur général des élections du Québec se dit au fait de la situation, mais affirme ne rien pouvoir faire, car les 125 commissions chargées de reconnaître le statut des électeurs sont des corps quasi judiciaires indépendants. « Il y a effectivement un certain nombre d’étudiants qui ont demandé d’être inscrits et […] les commissions ont décidé de ne pas accepter de les inscrire parce qu’ils ne remplissaient pas les critères, a indiqué le porte-parole du Directeur général des élections du Québec, Denis Dion […] On n’a pas de statistiques, mais on sait qu’il s’agit de plusieurs [personnes]. »

« Au référendum de 1995, il y a eu beaucoup d’affaires comme cela, a ajouté M. Dion. Mais on ne dit pas que c’est comparable au référendum. »

Source: Le Devoir

mercredi 19 mars 2014

Une couleuvre ne fait pas le printemps

Les Québécois préfèreraient la corruption
à l’indépendance et même à la laïcité. Une farce ?


Billet — Louis Lapointe
mercredi 19 mars

Si Pauline Marois avait recruté Julie Snyder plutôt que Pierre-Karl Péladeau, les Québécois qui ne sont pas indépendantistes, mais qui sont en faveur de la charte de la laïcité auraient tous été rassurés.
Tout le monde sait au Québec que Julie Snyder est une Janette convaincue.
Une attente légitime, puisque Pauline Marois a passé tout l’automne à leur parler de laïcité.
Mais voilà, à la place, elle a préféré recruter l’ex de Julie Snyder, PKP, un fervent indépendantiste qui a eu le malheur d’annoncer à tout le Québec par un beau dimanche matin ensoleillé que l’indépendance était le combat de sa vie, créant ainsi une violente commotion à tous ces laïcistes qui pensaient qu’avec la laïcité ont réglait une fois pour toutes la question de l’indépendance.
Résultat, le PQ baisserait dangereusement dans les sondages.
Les Québécois préfèreraient la corruption à l’indépendance et même à la laïcité.
Une farce ?
Il est vrai que la commission Charbonneau a suspendu ses travaux le temps des élections pour ne pas indûment influencer les Québécois.
Ce qu’on ne voit pas ne fait pas mal.
Pour bien des Québécois, l’indépendance du Québec est encore un sujet tabou dont il ne faudrait surtout pas parler tant il fait peur. Un peu comme ce silence qui entourait la corruption dans l’octroi de contrats publics dans l’industrie de la construction avant qu’on instaure la commission Charbonneau.
Le Parti québécois l’a bien compris, mais, plutôt que de chercher à atténuer cette crainte en parlant des avantages de l’indépendance pour le Québec comme le faisaient René Lévesque et Jacques Parizeau dans le bon vieux temps, Pauline Marois préfère leur parler de laïcité.
Ce qui fait que plusieurs Québécois ont pensé qu’avec la laïcité on n’aurait pas besoin de l’indépendance puisqu’on aurait l’égalité entre les hommes et les femmes.
Le discours de madame Marois a même réussi à convaincre plusieurs lecteurs de Vigile que parler de laïcité était la meilleure façon de faire la promotion de l’indépendance et qu’un vote pour Fatima-Houda Pépin, une indécrottable libérale fédéraliste, ferait avancer la cause de l’indépendance puisque cette dernière était pour la laïcité.
Ce que PKP appelle un sophisme.
Même Bernard Drainville qui avait commencé la campagne électorale de 2012 en associant la députée de La Pinière à la Fondation Catania et au scandale de la rue Nadeau à Brossard s’est permis de lui souhaiter bonne chance cette fois-ci.
Il faut le faire !
J’invite M. Drainville à venir voir les pancartes électorales que madame Houda-Pépin a affichées dans les rues de Brossard : bilingues avec l’unifolié canadien en arrière-plan à côté du fleurdelisé.
Même les libéraux provinciaux n’impriment pas l’unifolié canadien sur leurs pancartes. C’est tout dire.
« Vote with conviction » !
Il faudrait voter stratégique pour une députée qui n’a aucune sensibilité pour les électeurs indépendantistes de sa circonscription afin le battre le Dr Barrette.
Au moins 7,448 couleuvres à avaler dans La Pinière.
Imaginez, Bernard Drainville est venu en politique pour combattre le cynisme !
Toutefois, ce qu’il y a de rassurant, c’est qu’au terme de la présente élection, après tous nos égarements, il y aura enfin quelqu’un au Parti québécois pour parler, sans langue de bois, de la nécessaire indépendance, avant, pendant et après les élections.
Sans aucun doute, un bon coup de Pauline Marois qui finira bien par rapporter un jour ou l’autre, de préférence à la prochaine élection.
PKP est venu au PQ pour faire l’indépendance, pas la laïcité.
Nous sommes sur la bonne voie.
***

L’actualité internationale rattrape Hillary Clinton

Je ne crois pas qu'avec Hillary Clinton aux commandes,
cela changera la polilique impérialiste américaine
dans son intention de soumettre le monde (ici la Russie) 
à ses intérêts.    May


Photo : Jacques Nadeau - Le DevoirHillary Clinton était de passage à Montréal pour parler de l’accès des femmes aux postes de responsabilité dans la société.
Pour l’ancienne secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, qui pourrait devenir en 2016 la première femme à accéder à la présidence des États-Unis, on aurait tort de croire que c’est parce que l’OTAN s’est étendue vers l’est que la Russie de Vladimir Poutine a envahi la Crimée.

« Le Canada et les États-Unis peuvent contribuer à une analyse des moyens qui pourraient dissuader la Russie de procéder à d’autres agressions, et pour éviter un conflit qui échapperait à tout contrôle », a-t-elle dit dans le langage des diplomates, ce qu’elle fut de 2009 à 2013.

« C’est la dépendance de pays européens importants à l’énergie russe qui donne à la Russie la possibilité d’intimider », a-t-elle affirmé. Elle a rappelé avoir mis sur pied à titre de secrétaire d’État un conseil euro-américain dont une des tâches était d’explorer les façons de réduire cette dépendance. « Il y a eu du progrès, mais il faut faire plus », a-t-elle indiqué.

Selon Hillary Clinton, les sanctions contre la Russie doivent s’accompagner d’une aide substantielle à l’Ukraine. « Nous devons aussi défendre avec force nos valeurs. Ce que fait Poutine va à l’encontre du droit international », a-t-elle dit.

Dans une tribune publiée mardi, l’adversaire de Barack Obama à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, avait blâmé le président et Mme Clinton, qui fut la secrétaire d’État pendant le premier mandat de ce dernier, pour le gâchis en Crimée et, de façon générale, pour l’impuissance des États-Unis devant plusieurs crises internationales.

L’actualité internationale a donc rattrapé mardi soir Mme Clinton, qui était de passage à Montréal pour parler de l’accès des femmes aux postes de responsabilité dans la société.

L’ancienne première dame a déploré le fait que, malgré les progrès réalisés dans plusieurs pays, la nomination des femmes à ces postes a tendance à stagner depuis quelques dernières décennies. Elle a noté que les femmes ne comptent que pour 17 % des membres des conseils d’administration dans son propre pays, contre 40 % en Norvège. Elle a aussi signalé que la participation accrue des femmes au monde du travail fait croître le PIB d’un pays de façon substantielle, déplorant la discrimination dont les filles sont toujours victimes dans plusieurs États.

Quand on lui a proposé de se porter candidate au poste de sénatrice de l’État de New York en 2000, Hillary Clinton a d’abord refusé, craignant d’être battue à plate couture par Rudolph Giuliani. C’est en se faisant dire à l’oreille « Osez vous battre » par une jeune basketteuse lors d’une cérémonie qu’elle aurait changé d’idée.

Hillary Clinton n’a pas encore décidé si elle se portera ou non candidate à l’élection présidentielle de 2016, même si plusieurs comités d’action politique en sa faveur ont été créés depuis quelques mois.

Mardi soir devant plus de 4000 personnes l’écoutant religieusement au Palais des congrès, elle donnait pourtant l’impression d’être en campagne. Les sourires, la fougue et les phrases-chocs étaient au rendez-vous.

En tout cas, elle dit sentir un « profond sentiment d’engagement envers le pays et ses enfants, les garçons comme les filles ».

Si Hillary se présente et remporte l’investiture, aura-t-on droit en 2016 à un duel entre l’ex-première dame et Jeb Bush, le frère de George W. ? « Les Clinton ne sont jamais battus, ils sont seulement remis à plus tard », écrivait récemment Maureen Dowd, chroniqueuse au New York Times. Le scénario d’une guerre des clans est tout à fait possible, mais la politique américaine a le don de nous réserver des surprises.

***
Une parenthèse dans la campagne électorale québécoise

L’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton a fait sourire la première ministre du Québec, Pauline Marois, lorsqu’elle a repris mardi soir une illustre citation d’Eleanor Roosevelt. « Toute femme qui participe à la vie publique doit développer une peau aussi dure que celle d’un rhinocéros. » « C’est vrai », a dit Mme Marois, à sa sortie du Palais des congrès où elle a assisté à l’allocution de Mme Clinton. « Souvent[les femmes], on le prend plus difficilement au plan personnel, mais on doit toujours le prendre, dans mon langage à moi, au plan historique », a dit la chef du Parti québécois, qui a réussi à briser l’ultime plafond de verre de la vie politique québécoise. 

Pauline Marois, Philippe Couillard et François Legault ont observé mardi soir une courte trêve afin d’assister à l’allocution de la candidate pressentie à l’élection présidentielle de 2016. Celle-ci leur a d’ailleurs servi une leçon d’humilité en réussissant à attirer plus de 4000 personnes, dont certaines ont payé plus de 100 $ leur droit d’entrée. 

Les chefs ont échangé quelques formules de politesse avant de s’approcher à la queue leu leu de la table d’honneur de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. « J’étais heureux de voir[Mme Marois]. J’y ai serré la main, de même qu’à M. Legault », a dit le chef du PLQ. M. Couillard a quitté le Palais des congrès avec une expression de trois mots de Mme Clinton en tête : « Dare to compete ». « Il y avait une sorte d’appel qui me rejoignait beaucoup. C’est[toute] une décision de se lancer en politique. Pour une femme, je pense que c’est un plus grand défi », a-t-il dit.

mardi 11 mars 2014

PKP : Une très mauvaise nouvelle


lundi 10 mars 2014





Comment se sent une chroniqueuse-blogueuse du Journal de Montréal/Journal de Québec non souverainiste quelques heures après l’annonce de la candidature de Pierre Karl Péladeau ?

Réglons cela en deux tours de cuillère à pot. C’est facile. Mal.

Pierre Karl Péladeau est une prise magnifique pour le Parti québécois. Je lève mon chapeau à madame Marois. On a beau répéter qu’elle doit ses récents succès à ses stratèges de génie et à la charte, cette victoire lui appartient en propre. Pas certaine que ces mêmes stratèges vont aimer partager les feux des projecteurs avec une superstar comme PKP.

Je prédis une Péladeaumanie. Et pas seulement à cause de ses yeux couleur drapeau du Québec.
Monsieur Péladeau a le pouvoir de resensibiliser les Québecois à la réalité économique. Sa crédibilité sur cette question auprès de monsieur et madame Tout-le-monde dépasse de loin celle de tous les trios d’économistes chevronnés, mais drabes, du PLQ, aussi brillants soient-ils. Et ils le sont.

Charismatique, connu, il a dirigé un fleuron québécois admiré par la population, pas seulement réalisé des études savantes que seuls d’autres savants peuvent comprendre.

Un engagement pour la souveraineté

Trop souvent, les gens d’affaires ne se font pas assez entendre sur les questions politiques, de peur de perdre de la clientèle. Québecor, dont la famille Péladeau demeure actionnaire majoritaire, risque de souffrir de sa décision. Et il le sait.

Il s’engage néanmoins et c’est tout à son honneur.

Le Canada anglais, où Québecor a considérablement investi depuis l’arrivée de PKP aux commandes, risque de voir d’un mauvais œil son engagement clair en faveur de l’indépendance. Québecor pourrait perdre des lecteurs, des annonceurs et voir sa croissance comme joueur dans le domaine de la téléphonie mobile hors Québec ralentir.

L’arrivée de PKP, qui n’est pas homme de droite au sens libertarien du terme, donnera une marge de manœuvre au PQ pour se dépêtrer de l’immobilisme qui caractérise le modèle québécois soixante-huitard, mais sans sacrifier ses principes. Philosophe de formation, il n’a jamais été de cette trempe d’hommes d’affaires qui croient que l’économie doit passer avant tout le reste. Je devine que pour lui, la richesse garantit la justice sociale, pas une fiscalité punitive envers ceux qui la créent.

Souffle nouveau

Mais surtout, il donne un souffle nouveau à la souveraineté. Les souverainistes de droite, un important groupe d’orphelins politiques du Québec, ont enfin trouvé un leader politique crédible. Les souverainistes mous, qui refusaient à ce jour de s’engager dans la voie d’une indépendance qui ne reposerait que sur une vision sociale-démocrate étroite, risquent de bouger. Leur rêve de faire d’un Québec souverain une Suisse ou un Singapour en Amérique du Nord commence à prendre forme.

Hier, la souveraineté est officiellement devenue l’enjeu no 1 de la campagne. L’éléphant dans la pièce s’est transformé en prince charmeur. Le débat gauche-droite amorcé pendant le printemps érable cède sa place au débat est-ouest.

Pour la Québécoise viscéralement attachée à l’idée du Canada que je suis, c’est une très mauvaise nouvelle.

vendredi 7 mars 2014

Libre opinion - Où prendrons-nous le pétrole ?




Daniel Breton répond à Québec Solidaire


Daniel Breton
Le Devoir
Jeudi 6 mars 2014


La semaine dernière, Manon Massé, candidate de Québec solidaire dans la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, m’interpellait en ces pages sur le dossier de l’énergie. J’aimerais corriger les nombreuses erreurs et omissions de son texte.

Première erreur : contrairement à ce que Mme Massé prétend, notre gouvernement n’a pas fait volte-face, mais a plutôt rempli un engagement. Il a repris le contrôle des droits d’exploration et il y aura bel et bien un BAPE avant toute exploitation.

Deuxième erreur : peut-être a-t-elle mal compris, mais je ne fais pas de revirement. J’ai toujours dit qu’il fallait diminuer notre dépendance au pétrole. Mais, comme nous en avons encore besoin, c’est nous tous, Québécois, qui devons répondre à la question suivante : où prendrons-nous le pétrole au cours des 30 prochaines années ?

Troisième erreur : elle prétend que « le minimum serait que le gouvernement péquiste investisse les fonds publics dans la conversion denos transports et de notre économie pour les sortir du pétrole ». Eh bien, c’est exactement ce que nous faisons !

Calculons : 665 millions de dollars en efficacité énergétique, plus 968 millions en transport collectif, plus 516 millions en électrification des transports, cela donne un total de 2,1 milliards de dollars pour les énergies et le transport verts, comparativement à 115 millions pour Anticosti, soit près de 20 fois plus d’argent.

Les omissions

Première omission : tous les gouvernements de la planète sont confrontés au même problème, soit un approvisionnement en pétrole qui a de plus en plus d’impact sur l’environnement.

Deuxième omission : Mme Massé prétend que nous sommes complices de la production de sables bitumineux. Ignore-t-elle que dans le cas du pipeline d’Enbridge, nous sommes pris dans un cas de compétence fédérale ?

Troisième omission : elle évoque le rapport « Maîtriser notre avenir énergétique », et elle cite que « des mesures draconiennes seront nécessaires pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles et il y a urgence à lutter contre les changements climatiques ». Si c’est vrai que c’est écrit, ce rapport se dit aussi d’accord avec l’exploitation de notre énergie fossile pour la période de transition, pendant laquelle nous travaillons à diminuer notre dépendance aux énergies fossiles.
En bref, exactement ce que nous faisons.

Pétrole : les faits
Voici quelques faits auxquels nous devons faire face :

Les Québécois consomment 300 000 barils de pétrole chaque jour ;
Si le nombre de voitures sur les routes du Québec a augmenté de 20 % depuis 1990, le nombre de camions légers a augmenté quant à lui de 156 %, passant de 600 000 à 1 600 000 ;
Nos émissions de gaz à effet de serre en transport ont augmenté de 28 % depuis 1990 ;

Les nouveaux gisements de pétrole de la planète, qu’il s’agisse d’Anticosti, de l’Ouest canadien ou d’ailleurs, sont de plus en plus problématiques à exploiter des points de vue écologique et économique. Ils sont, de plus, énergétiquement beaucoup moins efficaces ;

Les gisements de pétrole traditionnel s’épuisent rapidement ;

Les pays les plus avancés en matière d’indépendance au pétrole, tels que la Suède (objectif d’abord fixé à 2020, repoussé à 2030… et récemment encore repoussé) ou le Danemark (2050), doivent nous faire réaliser que nous aurons besoin de pétrole pendant encore 30 ans ;

En matière d’indépendance au pétrole, certains modes de transport sont encore très dépendants des hydrocarbures, et les solutions techniques ne sont pas encore là. Par exemple, mentionnons le transport aérien, maritime et de marchandises par camions lourds sur de longues distances. Ces domaines représentent approximativement le tiers de notre consommation totale de pétrole pour les transports ;

Le pays le plus avancé de la planète en matière d’électrification des transports individuels est la Norvège, pays qui exploite du pétrole depuis quatre décennies et qui n’aura remplacé, en 2020, que 3 % ou 4 % de son parc de véhicules routiers par des véhicules à motorisation électrique rechargeable sur son réseau électrique ;

L’impact du pétrole sur la géopolitique et de la géopolitique sur le pétrole ne doit d’aucune manière être évacué du débat. Plus nous sommes énergétiquement vulnérables, plus nous sommes économiquement et politiquement vulnérables. Au fil du temps, les crises et les guerres (Koweït, Irak, Soudan, etc.) ont eu un effet direct sur le cours du Brent et sur les approvisionnements en énergie du monde entier. Donc, plus nous serons maîtres de notre énergie, plus nous serons économiquement et politiquement solides.

En conclusion, ce débat est complexe et les solutions, difficiles. Nous devons faire face à ces dures vérités qui ne font l’affaire ni des pro-pétrole ni des anti-pétrole. C’est cependant la réalité. C’est pourquoi nous devons tous ensemble trouver des solutions pour l’avenir écologique et économique du Québec et de la planète.

Ce débat est sérieux. Nous devons donc élever le niveau de discussion à la hauteur du défi, et c’est ce que je demande humblement à la candidate de QS et à son parti.

Daniel Breton - Député de Sainte-Marie–Saint-Jacques et ex-ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs


Source
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/401799/ou-prendrons-nous-le-petrole (...)