« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


dimanche 26 août 2012

Pauline dans la mire, encore

Photo :TVA Nouvelles

Manon Cornellier
Le Devoir
samedi 25 août 2012


La campagne électorale québécoise continue de captiver commentateurs et éditorialistes. On s’interroge sur la réaction que devra avoir le reste du Canada advenant une victoire péquiste. On se penche sur le bilan du gouvernement libéral de Jean Charest. Mais la personne qui retient l’attention et est le sujet des analyses les plus assassines est sans contredit la chef péquiste Pauline Marois. Plusieurs l’accusent de nourrir l’intolérance et même de faire preuve de xénophobie.

Jonathan Kay, du National Post, est le plus virulent de tous. Il note qu’on n’aurait jamais pardonné à un Albertain des politiques « anticonstitutionnelles et intolérantes », comme celles de Mme Marois, et aucun n’en a suggéré. Aux yeux de Kay, Mme Marois est « la plus xénophobe des chefs de partis importants canadiens ». 

L’absence de tollé dans le reste du pays donne l’impression, poursuit-il, que « les Canadiens sont devenus si habitués de voir les nationalistes québécois racler le fond pour obtenir des votes que cela ne les choque plus ». Lui l’est, cependant. Il énumère les propositions de la chef péquiste, les dissèque et les dénonce. 

Citant un sondage récent, il se rassure en écrivant que les Québécois semblent en avoir assez de « l’extrémisme de Mme Marois ». Il espère que la tendance se poursuivra car, sous Pauline Marois, le Québec serait, dit-il, « un endroit inquiétant pour quiconque ne souscrit pas à sa troublante approche antidémocratique ». 

Son collègue du Post, Chris Selley, revient sur cette idée d’interdire à quelqu’un ne parlant pas français de briguer un poste de maire ou de député. Il soupçonne qu’elle a été inspirée par le sort subi par les souverainistes lors de la dernière élection fédérale, où des unilingues anglophones ont battu des députés du Bloc québécois. 

« Il est évident qu’une partie du plan de match du PQ est de dénigrer les minorités, affirme-t-il, mais cela n’a pas plus de sens d’élire quelqu’un qui ne parle pas français au conseil municipal de Shawinigan que quelqu’un qui ne parle pas anglais à Toronto. Mais de deux choses l’une, soit [Mme Marois] doute que ses concitoyens soient assez intelligents pour ne pas faire cette erreur, soit elle réalise que toute la classe politique s’est avilie au point où que la population pourrait faire ce choix de façon délibérée pour exprimer son insatisfaction. » 

Ça continue

Le Saskatoon Star-Phoenix note que « la campagne actuelle était à peine commencée que les candidats et chefs de parti remettaient en question le rôle des étrangers au Québec et leur droit de parler et de travailler en anglais ». 

Le fond du baril, dit le Star-Phoenix, a été atteint avec les propos du maire de Saguenay, suivis « des politiques xénophobes que [Mme Marois] utilise pour détourner l’attention de l’engagement impopulaire de son parti de tenir un référendum sur la souveraineté ». Le quotidien conclut ainsi : « L’intolérance qui dévore la politique québécoise devrait être un embarras historique. » 

Selon le Winnipeg Free Press, « ce n’était qu’une question de temps pour qu’on cherche, durant cette élection québécoise, à appâter le vote pure laine .» Le Free Press note que « cette élection représente un défi plus important pour M. Charest, à cause, entre autres, des allégations de corruption, mais, poursuit-il, la médisance à l’endroit des minorités et des immigrants et l’impression de supériorité culturelle font paraître la province encore plus mal ». 

Le Vancouver Sun estime que Pauline Marois devrait s’employer à rassurer tous les Québécois sur le fait qu’ils seront tous les bienvenus et que leurs droits seront respectés sous un gouvernement péquiste. En lieu et place, dit le quotidien, « Mme Marois alimente les flammes de l’intolérance ». Ses politiques seront inévitablement contestées devant les tribunaux, écrit le Sun, mais c’est ce que souhaite Mme Marois : se faire débouter en Cour suprême pour ensuite utiliser ce rejet pour prouver que le Canada et le Québec n’ont rien en commun. 

Honte pour un billet 

Toutefois, une autre affaire a forcé chroniqueurs et éditorialistes à se pencher sur les relents de racisme qui peuvent exister au Canada : la décision de la Banque du Canada de changer l’image d’une femme apparaissant sur le billet de 100 $ parce que des participants à des groupes témoins s’étaient plaints de ses allures asiatiques. 

La Banque s’est excusée depuis. Selon le Vancouver Sun, « la Banque du Canada a démontré de façon claire mais embarrassante combien l’hypersensibilité à la race, même quand elle est en partie motivée par la peur d’offenser, peut se transformer en racisme ». 

Dans le Toronto Star, le professeur de droit Rakhi Ruparelia a déploré que la Banque n’ait pas vu ce que les commentaires des participants avaient de raciste et qu’elle en ait tenu compte pour neutraliser l’image de la femme, « neutre, ici, voulant dire blanche ».

Il prend note de ses excuses, mais s’inquiète des diatribes que cette affaire a provoquées sur la Toile. Cela « a fait remonter à la surface des vérités dérangeantes. Elle a confirmé l’expérience de bien des personnes “ racialisées ”, nées ici ou ailleurs. Le Canada est une société de Canadiens “ ordinaires, sans ethnie et blancs ” et de “ Canadiens ” ethniques, qui sont les invités dans leur propre maison, tolérés, mais toujours à risque d’être perçus comme abusant de l’hospitalité leurs hôtes ». 

Source http://www.ledevoir.com/politique/elections-2012/357713/pauline-dans-la-mire (...) 

***

Je suppose qu'on va dire que ce que l'on ne sait pas ( ne veut pas savoir, dis-je) ne nous fait pas mal ...  ?  

May

samedi 25 août 2012

vendredi 24 août 2012

Legault/Ratthé: La saison des transfuges


On n'en finit plus de s'interroger à savoir ce qui a bien pu pousser le souverainiste le plus pressé que le PQ ait connu, François Legault, à quitter son parti pour devenir fondateur d'un parti ni fé-dé-ra-lis-te ni sou-ve-rai-nis-te. Mais ça, c'est une autre histoire.

Puis comme par hasard, aussitôt la CAQ devenue parti politique, voilà que mon candidat de comté, Daniel Ratthé, s'est empressé d'en faire partie. Dans une tourmente sans précédent dans son parti,  Pauline Marois n'a pas manqué  l'occasion d'expulser le transfuge subito presto du PQ  en lui reprochant, et avec raison, d’avoir «renié ses convictions» par pur «opportunisme électoral». 

Certes, ne comptez pas sur moi pour voter le 4 septembre prochain pour ce transfuge aux dents carnassières (cela dit en toute subjectivité que j'assume, bien sûr). Bien qu'il n'est ni le premier ni le dernier à transfuger et défroquer pour ainsi dire, je considère qu’il a non seulement renié son parti, ce qui est déjà gros à mes yeux, mais il m’a aussi reniée en tant d’électrice responsable qui avait voté pour lui le croyant sincère dans ses convictions. Pour faire un méchant jeu de mots, ce politicien a donc raté ici l'occasion de gagner mon vote à cette prochaine élection. 

Par bonheur, ce politicien sans trop d'envergure fait face aujourd'hui, toujours dans mon comté, à Bernard Généreux, président de la Fédération québécoise des municipalités.  Bernard Généreux avait été l’invité d’Anne-Marie Dussault au 24h en 60 min, pour exprimer  son point de vue afin d'appuyer les propos tenus par la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, relativement à la corruption dans le domaine de la construction. 

Chantal Rouleau
Madame Rouleau s’insurgeait de l’octroi d’un contrat de 700 mille dollars dans son arrondissement à une entreprise liée à la mafia, en vertu de la politique du plus bas soumissionnaire. Bernard Généreux avait dit croire à cette occasion-là  que cette preuve démontrait bien qu’une enquête publique devait être déclenchée. 

C’est à ce moment-là que j’ai appris à connaître Bernard Généreux pour ses prises de positions. Ce pourquoi j'ai été agréablement surprise et satisfaite d'apprendre qu'il serait  candidat pour le PQ dans mon comté.  


Bernard Généreux et Pauline Marois

Le hasard fait bien les choses. Plus tôt aujourd'hui, je plaçais sur ce blogue un comte-rendu d'Amélie Dionne publié dans L'Aut'Journal invitant les régions à se débarrasser du fédéral.  Ce qui m'amène en ce moment à encore davantage appuyer ce candidat qui s'est engagé à accroître le poids des régions.

On verra bien.

Les régions doivent se débarrasser du gouvernement fédéral



Les régions, ces entités oubliées 

Les municipalités québécoises, et les régions dont elles font partie, couvrent une partie plus importante que jamais de l’activité économique au Québec. Or, bien que les municipalités soient exclusivement de juridiction provinciale, le gouvernement fédéral est de plus en plus présent dans la gestion des municipalités et compromet souvent la cohérence et l’impact des décisions collectives de développement dans toutes les régions du Québec. 

Alors que les municipalités québécoises sont au bord du gouffre, que l’enjeu majeur pour les entreprises éloignées repose sur l’indépendance énergétique, que nos ressources naturelles sont offertes à rabais, que le gouvernement libéral a aboli les crédits d’impôt aux régions ressources et que les besoins de proximité de services se font criant pour les régions, une question s’impose en vue de l’élection du 4 septembre prochain : quel est le parti politique le plus à même de défendre les municipalités et les régions contre les blocages qu’imposent en ces domaines le pouvoir fédéral?

mercredi 22 août 2012

Les enjeux de la mondialisation et les élections du Québec



La dictature des banques

Michel Matte
Tribune libre de Vigile
dimanche 19 août 201

Les manifestations étudiantes ne sont pas à l’origine du désordre social. Elles sont plutôt la réponse démocratique à la décomposition graduelle de la société. Alors comment expliquer cette destruction de notre société prétendument démocratique ?

Depuis la Renaissance, les banques se sont constituées en empires financiers. Graduellement elles se sont accaparé le pouvoir de créer la monnaie. Au lieu que l’État crée la monnaie d’un pays, ce sont des banques privées qui la créent en prêtant au gouvernement et aux citoyens contre intérêt. Ainsi se créent des dettes croissantes et impossibles à rembourser. Les gouvernements et les citoyens sont à la merci des banques.

Deux excellents ouvrages décrivent cette prise de contrôle et le fonctionnement du système bancaire. Le premier, Les Secrets de la Réserve fédérale par Eustace Mullins cite William Guy Carr, Des Pions sur L’Échiquier, pages 14, 15 et 58-64 pour décrire le plan occulte en 1773 de Mayer Amschel Bauer qui adopta plus tard le nom de « Rothschild ».

mardi 21 août 2012

Selon J.F. Lisée: La meilleure pub du PQ


Merci Lolo

Depuis le début de la campagne électorale, je m'intéresse beaucoup aux projections par sondages de Brian Breguet  ICI,  et bien sûr, je lis aussi régulièrement ses commentaires 


Voici ce qui a retenu mon attention dans son commentaire du 21 août (aujourd'hui même).

Le PQ est en effet projeté de remporter 11 comtés sur 11 dans dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Nord-Est du Québec (incluant la Côte-Nord). Ce grand arc de circonscriptions englobant tout le nord du Québec, de la frontière ontarienne au Labrador, forme pour le PQ l’équivalent du West Island au PLQ: une source sûre de sièges.

Pour l'Abitibi-Témiscamingue, on ne se surprendra pas; le PLQ a totalement ignoré cette région aux prises avec la crise forestière. Mais pour la Côte-Nord, ça m'a surprise étant donné que cette région est en quelque sorte la porte d'entrée vers le fameux Plan Nord de Jean Charest. Quant au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le réservoir de nos grands esprits dans tous les domaines, je suis ravie, ayant des amies dans ces parages ...

Trois régions qui poussent la roue dans le bon sens. Rafraîchissant!  

dimanche 19 août 2012

Corruption : PLQ-PQ, bonnet blanc, blanc bonnet? Vraiment?


Je m'intéresse aux manipulations médiatiques depuis longtemps en particulier en ce qui concerne la question nationale.  Nous en avons été victimes et un des moyens de cesser d'être victimes est de faire connaître ce phénomène en le dénonçant!

Vendredi, 3 août,  la une de La Presse titrait :   Les dons en chute Libre. L'article explique que c'est en partie dû au fait des révélations sur les pratiques illégales. 
Jean Charest se donne 8/10 dans la lutte contre la corruption. 


Cela suit le titre de jeudi :  Ces deux nouvelles sont une manipulation et voici comment je le vois.  On fait croire que la corruption se règle sous le règne de Charest, que son gouvernement fait le ménage.  Ceci va l'aider à se faire élire et à le disculper.   C'est comme si les Libéraux font maintenant partie de la solution, pas du problème.

N'oublions pas qu’il y a quelques temps on affirmait que le PQ et les Libéraux avaient les mains sales, par exemple avec ce titre de Radio Canada :  
Le financement public des partis politiques est une grande hypocrisie, dit Duchesneau.

On a pu parler d'un cas ou quelques cas où le PQ a fait un faux pas et les voilà sur un pied d'égalité dans nos médias comme un autre parti corrompu.  Il n'y a pas de comparaison entre les Libéraux gangrenés par la Mafia et les cas de prête-nom dans une section locale du PQ, mais les médias, dont Radio-Canada, ne font pas la distinction, surtout avec les titres.

En effet, Radio-Canada parle DES partis corrompus.  Cela fait augmenter le cynisme, tant envers le PQ pour que les Libéraux, tous les deux sont vus comme corrompus à part égale.  C'est une bonne tactique de désinformation que de salir l'opposant quand la partie que tu défends est prise en défaut.

Source: 
06 août 2012
Sean O'Donoghue 
L'aut'Journal

mardi 14 août 2012

L’autobus électoral

 
Jean Charest score pratiquement que dans le 514. Dites-moi pourquoi il avait d’affaire à se montrer toujours descendant de son autobus? Prendre le métro lui aurait suffi et coûté bien moins cher.  Alors, je suis d’avis que son autobus lui est parfaitement inutile car il ne lui sert que de bouclier électoral. 


Quant à François Legault, je n’ai jamais compris et ne comprends pas encore comment un parti qui a été fondé, il y a à peine un an, a pu  arriver à se payer (ou  se faire payer ...!!!) un si gros autobus en si peu de temps.  Cherchez l’erreur électorale. 


Un autobus d'Alma pour Marois - Autocar Jeannois

Pauline Marois, d’abord à voir la hauteur de ses talons (page couverture de l’Actualité), Jean Charest aurait intérêt à aller se rhabiller. Jamais madame Marois n’aurait  pu marcher, avec ses chaussures-là dans les pieds bien longtemps, dans la rue.  Par contre,  son autobus lui est indispensable,  sans quoi il lui aurait fallu faire marcher ses doigts (manucurés, cela va de soi) pour parcourir le Québec au grand complet.  Ici, nécessité électorale oblige.

Terminus! Tout le monde descend!

***

Propos recueillis par une journaliste lors d'un souper intime chez un de ses organisateurs


Question: Madame Marois a-t-elle l'étoffe d'un Premier ministre?


vendredi 10 août 2012

Confidences d’une aspirante au poste de premier ministre

Il y a moins de femmes que d’hommes en politique, croit Pauline Marois, parce que plusieurs d’entre elles « ont des problèmes de confiance en elles ».

La chef péquiste était questionnée par les médias sur un grand portrait d’elle publié dans la dernière livraison du magazine L’actualité. Mme Marois y confie avoir eu elle-même des problèmes de ce type. Selon elle, les femmes douteraient davantage que les hommes de leurs capacités. « C’est dommage », a soutenu la politicienne, parce que « souvent », elles possèdent des curriculum vitae « nettement plus intéressants » que « ceux des gars ». La présence relativement récente des femmes en politique explique en partie cet état de fait. « C’est récent que les femmes […] exercent des rôles d’autorité. » Elle a confié avoir encore des doutes, « certains jours ». « Je vais vous dire, je pense que ce n’est pas mauvais. Parce que ça me permet d’être meilleure. »

Dans le portrait de L’actualité, Mme Marois confie aussi que de perdre les prochaines élections serait plus aisé que de les remporter. « La défaite est pas mal plus simple. Dans le sens où j’ai tellement de possibilités dans la vie de faire d’autres choses. C’est la victoire qui est compliquée. » Elle va même jusqu’à parler d'« ivresse de la liberté » si elle perd. S’expliquant hier, elle a soutenu qu’il serait extrêmement exigeant de diriger le Québec et cela impliquerait pour elle « d’énormes contraintes ». « Je connais exactement ce que cela comporte, mais c’est ce choix-là que je préfère. C’est pour servir les Québécois », a-t-elle précisé.

Par ailleurs, dans le portrait, Mme Marois revient sur la crise que la formation politique a traversée de juin 2011 à janvier 2012. Mme Marois admet avoir songé à quitter son poste à trois reprises. Elle confirme aussi que l’ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe souhaitait la remplacer, mais qu’il désirait être couronné. Or, plusieurs membres du caucus, dont Bernard Drainville, se voyaient aussi à la place de la chef. Elle soutient ne pas être embêtée par ces ambitions. Elle-même a souhaité à une époque remplacer Bernard Landry : « Je l’ai dit souvent à Bernard Drainville. Je ne suis pas éternelle, le cimetière est rempli de gens irremplaçables. »

Source: Le Devoir

jeudi 2 août 2012

Lettre d'un ami, citoyen, colocataire et étudiant ...mais qui pense



Je reçois maintenant Le Devoir à la maison. On est cinq colocataires, étudiant-es pour la plupart, cela ne nous coûte pas très cher, c’est instructif et très inspirant de lire les lettres d’opinion tous les matins. J’ai la curieuse impression d’être plus près des gens : je lis leurs arguments, je m’imagine qu’ils et elles représentent l’opinion d’une partie de la population. Par exemple, je sais pour qui certaines personnes vont voter alors que je ne sais même pas si mes colocataires vont le faire. J’imagine que l’opinion est divisée à l’appartement.

Cela peut paraître bizarre pour certain-es, mais le vote, ce n’est pas trop dans ma culture. Je ne considère pas cela comme un devoir. Cela ne m’empêche pas de m’engager dans ma communauté et d’être intéressé par la politique électorale. En ces temps troubles, qui ne l’est pas ? Je prévois d’ailleurs assister à un débat entre des membres de Québec solidaire et des anarchistes en août. C’est sain d’avoir ce genre de débat, cela permet à des gens qui, comme moi, n’ont pas d’idées toutes faites sur la prise de position politique à propos de questions tellement importantes.
 


 Se sentir proches…

J’aime bien les anarchistes en général. Je ressens de l’espoir devant les idéaux qu’ils et elles portent, car je trouve leurs implications très concrètes, mais leurs réponses politiques qui sont en processus de construction constante semblent parfois manquer de pragmatisme aux yeux de plusieurs. Peut-être que Manon Massé, qui participera à ce débat pour Québec solidaire, saura me convaincre ?

D’ailleurs, elle est dans mes ami-es Facebook, mais je ne me rappelle plus très bien comment notre amitié virtuelle s’est nouée, en fait, je ne la connais pas vraiment. On a 145 ami-es en commun que je ne connais pas tous et toutes, mais je sais que là-dedans il y a des gens que je respecte, qui veulent changer les choses et qui ont des idées, des gens qui vont probablement voter.

Bon, cela ne m’empêche pas de me poser des questions sur le vote, mais pendant que j’y pense, je pourrais directement envoyer un message à Manon, peut-être aurait-elle le temps de discuter de ces questions avec moi.

On dirait que c’est ce genre de sentiment de proximité que j’aime avec les gens de Québec solidaire, comme Amir Khadir qui participe aux manifestations de contestations étudiantes et du projet de loi 78 « pour accompagner son peuple », comme il dit. Cet homme me fait bien rire ; il y a déjà quelques années de cela, lors de la commémoration de la mort de Freddy Villanueva à Montréal-Nord, il s’est déplacé sous mon parapluie avant une marche sous la pluie. On a jasé brièvement, je me souviens qu’il a fait une blague sur Denis Coderre. Mes ami-es présent-es, que je qualifierais de plutôt radicaux, trouvaient cela drôle aussi. Ils m’ont demandé si je le connaissais et j’ai répondu que pas vraiment. Je lui avais même demandé son nom pour être bien certain que c’était lui.

Être convaincus et vraiment représentés

C’est que je connais toutes sortes de gens : certains parlent de la fameuse division du vote, d’autres sont abstentionnistes. Une de leurs réflexions est que le fait de voter ne change pas réellement les choses et qu’il faut donc concentrer ses énergies ailleurs que dans la politique électorale. Un ami m’a également fait part de sa crainte en me disant : « Tu imagines si l’on vote en masse et que les libéraux sont réélus, ils vont se sentir encore plus légitimes. »

Il me semble que globalement, ce qui sous-tend ces réflexions, c’est la très grande question de la conviction. Pour ma part, je n’ai pas la conviction que la division du vote est une mauvaise chose en soi, mais parfois, entre vous et moi, je pense tout bas que les libéraux vont être réélus.

Je sais, je sais, ce n’est pas optimiste, je ne crois pas que ce soit particulièrement réaliste non plus. Je suis en sociologie, alors moi et la Realpolitik on repassera, mais je pense que plusieurs personnes en ont marre des gros partis qui manquent de vision.

Quand je dis plusieurs, c’est relatif, je parle entre autres de ceux et celles qui ont été très déçus devant la décision du Parti québécois concernant la représentation proportionnelle, alors que cette question d’une grande importance était au programme depuis sa fondation. Il me semble que cette forme de scrutin favoriserait les échanges et les débats, qu’une plus grande diversité d’opinion pourrait être exprimée, mais je me dis que c’est probablement plus stratégique pour Mme Marois d’aller en ce sens pour atteindre et concentrer le pouvoir, le fameux pouvoir.

Bref, j’irais contre mes convictions en votant pour son parti. Elle pourra bien sortir son carré rouge quand cela lui chante, cela n’y changera rien. J’oublie également la Coalition avenir Québec pour des raisons qui me semblent évidentes. Option nationale me semble plus intéressant, mon enseignant m’a dit que le chef était un bon gars, il ne me reste plus qu’à lire un peu.

Faire les choses autrement

Si je vais voter, on pourra bien m’accuser d’avoir divisé le vote, mais j’aurai voté selon mes convictions. Si le Parti libéral est réélu à cause de gens comme moi, je penserai peut-être un instant que le Parti québécois aurait probablement été moins mauvais, mais quelle tristesse de toujours voter stratégiquement pour éviter le pire, aussi bien ne pas voter et faire les choses autrement ?

Au pire, je me dis que j’irai prendre un café avec Amir, il doit avoir des choses à dire là-dessus lui, il doit être occupé aussi ; je suis ami avec sa fille sur Facebook, je ne la connais pas beaucoup, mais je me dis que je peux toujours m’essayer de lui demander de nous mettre en contact.

Bref, à tous mes ami-es et connaissances qui ont déjà leurs idées ou qui se cherchent encore là-dedans : amenez-vous, il me semble que c’est le temps qu’on s’en parle en face. D’ici là, je considérerai que par cette lettre et les réflexions qu’elle pourra susciter, j’ai fait mon devoir citoyen.

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Mathieu Sabourin Lévesque - Étudiant en sociologie

Source: Le Devoir 

mercredi 1 août 2012

Étienne Chouard: La fausse démocratie expliquée en 10 minutes ...



 La cause des causes

  « L'élection porte en elle la corruption des élus par ceux qui ont financé la campagne électorale.» Étienne Chouard

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Je ne suis pas d’accord avec Étienne Chouard qui déclare (dans une autre de ses conférences) que,  pour en venir à une vraie démocratie, il faut , entre autre,  arrêter de voter.  

Le geste est lourd, très lourd de conséquence ici au Québec, surtout en ce moment d'élections prochaines. Il tomberait bien mal d'arrêter de voter sans devenir abstentionniste, alors qu'il est urgent d'arrêter de voter pour les libéraux. 

Je suis d’avis qu’il faut faire les choses autrement. Et afin de ne pas perdre de vue le fait que de  miser sur le financement public des partis politiques, est déjà un pas dans la bonne direction. 

Autre conférence sur le sujet: 
 http://rlqqnl.blogspot.ca/2012/08/la-cause-des-causes.html