« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


dimanche 29 avril 2012

Crise étudiante: La criminalisation des enseignants

À travers un certain vacarme médiatique, on perçoit clairement que le gouvernement du Québec reste sourd aux revendications des étudiants, alternant fermeture, provocations, menaces et stratégie de division…, mais on entend peu la voix de tous les professeurs qui se trouvent dans des situations intenables du fait des injonctions et des menaces de criminalisation qui pèsent sur eux.

On assiste, de la part de juges apparemment peu au fait du monde scolaire et encore moins de la pédagogie, à la multiplication d’injonctions ordonnant le retour en classe sous peine de très lourdes sanctions (amendes, incarcération, destitution, etc.) associées à la notion d’“outrage au tribunal”. Or le climat créé par ces coups de force juridiques contre la démocratie étudiante, sans égard à la réalité scolaire, rend justement impossible un climat de classe favorable à la reprise des cours.

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Enjoints d’enseigner dans une situation intenable, antidémocratique et antipédagogique, de nombreux professeurs, dans toutes les institutions scolaires subissant des injonctions, sont à la fois en colère et au désespoir, non seulement parce qu’ils sont devenus des “criminels” potentiels, mais parce qu’ils sont à même de constater les dommages considérables que le gouvernement Charest a causé à leur école. 

Ils comprennent bien qu’eux et leurs élèves, mais aussi les employés, cadres et directions, sont victimes d’un détournement des fonctions de l’État au profit d’un pouvoir qui a orchestré le dérapage de la crise étudiante dans une stratégie de tension aux visées électorales.

Le premier ministre doit agir sans délai pour éviter que des enseignants soient traités comme des “criminels”, pour éviter que des élèves soient privés de cours du fait de l’incarcération ou de la destitution de leur professeur, ou pire que des remplaçants se trouvent dans l’odieuse situation de choisir entre se priver d’un emploi ou prendre la place d’un enseignant détenu ou destitué !

Dans ce contexte de crise étudiante instrumentalisée par un pouvoir en situation de faiblesse, on assiste à un dangereux divorce entre légalité et légitimité : la déplorable stratégie gouvernementale est-elle en train de transformer une crise sectorielle en une crise de l’État et des fondements d’une société démocratique ? Le gouvernement doit savoir que les enseignants refusent d’être pris en otage d’une stratégie qui, sous les apparences de la légalité, se situe intégralement dans l’illégitimité.

Yves Claudé - enseignant, citoyen, et parent d’élèves

Source: Vigile.net


vendredi 27 avril 2012

Hausse des frais de scolarité: sujet épineux comme une épine de Lenoir

Pendant ce temps-là, à la table de négociations on sémantise
Maintenant on sait pourquoi le gouvernement s'entête ad vitam eternam, pour ne pas dire  mordicus, à refuser de discuter du fin fond de l'affaire, les hausses de frais de scolarité. C'est qu'il se fout bien de l'accessibilité des étudiants québécois à leurs propres universités.   D'ailleurs, sur ce sujet épineux comme une épine De Lenoir, pour faire simple, il a prévu de remplacer les étudiants québécois qui ne pourront pas y avoir accès par des étudiants étrangers.  

«Pendant que la crise (étudiante) dégénérait, la rectrice de McGill, le directeur général de l’École de technologie supérieure et un représentant de l’Université du Québec à Trois-Rivières s’envolaient vers le Brésil avec une délégation canadienne, nous a appris le Journal de Montréal.»    La Presse - Louise Ouimet

Pour quoi faire? 

Eh bien, dans le but d’attirer au Canada des étudiants brésiliens qui veulent profiter du programme Science Without Borders  (Sciences Sans Frontières) du gouvernement brésilien. Ce programme, doté d’un budget de 2 milliards de dollars, prévoit l’envoi à l’étranger, toutes dépenses payées, de 100 000 étudiants universitaires brésiliens.

Le Canada veut accueillir 12 000 de ces étudiants au cours des quatre prochaines années. En 2010, il y avait, selon le Globe and Mail, 650 étudiants brésiliens au Canada.

Aujourd’hui, à travers le monde, les étudiants étrangers constituent une véritable industrie (pour ne pas dire une manne) . Elle est même la troisième industrie de l’Australie. Selon le Globe and Mail, les retombées économiques de la présence d’étudiants étrangers étaient évaluées à 6,5 milliards en 2008 et sont en pleine progression.

Ce n'est pas pour rien que les HEC ont décidé de se mettre à l'anglais dans certains de leurs cours. Quant à Jean Charest, sa décision est prise sur les hausses de frais de scolarité.  Et je doute qu'il se ramollisse ... 

On comprend facilement maintenant, qu'il est plus payant (lire: rentable ...) d'offrir des cours universitaires à de riches étrangers, ici brésiliens, en l'occurrence,  que d'offrir les mêmes services pourtant essentiels à nos petits Québécois qui tournent en rond sur leurs carrés rouges depuis des semaines. 

Just too bad? comme on dit en québécois.  C'est ce qu'on verra.

jeudi 26 avril 2012

Crise étudiante: Refus global du gouvernement Charest


«Mais déjà ce qu’on peut dire, c’est que le peuple du Québec n’est pas endormi, pas plus que ne l’est sa jeunesse. Ils ont peut-être les matraques les plus dures, ils ont peut-être les armures les plus épaisses, ils ont peut-être les grands journaux, ils ont peut-être les portefeuilles les plus épais, mais nous avons le souffle le plus long. Nous avons le courage des opprimés, nous avons la force de la multitude, mais surtout, nous avons raison.»   Gabriel Nadeau-Dubois - 7 avril 2012 - (Celui justement que la majorité des gens ne peut plus sentir à l'heure où l'on se parle.)  

Oui, je crois que la plupart des recteurs et des membres des conseils d’administration des institutions universitaires du Québec ont été nommés par  Jean Charest, depuis 2003.

Oui, je crois que Jean Charest a refusé depuis le début de discuter d'un redressement de leur gestion avec les étudiants, qui eux, y tiennent mordicus. Pourquoi? Parce que d'un tel redressement les étudiants y voient une économie qui aurait suffi à financer cette hausse des frais de scolarité que le gouvernement veut leur imposer. 

Oui, je crois que Jean Charest a refusé net de rencontrer les chefs des syndicats étudiants afin de gagner du temps pour son agenda électoral.

Oui, je crois que Jean Charest a stratégiquement divisé les fédérations étudiantes.

Oui, je crois que Jean Charest a lâché dans la mêlée des agents publics et privés perturbateurs afin d’infiltrer les manifestations étudiantes.

Oui, je crois que Jean Charest voulait provoquer sciemment la peur, pour ne pas dire la terreur dans la population,  par les violences auxquelles on a assisté, cette semaine.

Oui, je crois que Jean Charest  a stratégiquement parié depuis le début sur la création du  climat de violence qui a mené au chaos qu’on a connu, ces derniers jours, afin de se faire du capital politique, en vue de prochaines élections. Corruption, oblige!  

Conclusion:  Une simple négociation qui aurait réparti sur sept ans cette hausse des frais de scolarité, (admettons qu'elle soit une augmentation nécessaire),  mais assortie d’une supervision éclairée des recteurs universitaires, il y a 10 semaines,  aurait épargné bien du trouble.  Au lieu de cela, par son refus global, le gouvernement compte bien sur la démonisation des étudiants instillée dans la tête des gens par les médias aux ordres, pour gagner les prochaines élections.

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Vidéo - Merci Lolo


Hitler en a marre d'entendre parler de la grève étudiante et s'insurge contre les étudiants qui résistent à la hausse des droits de scolarité.  Cette parodie sur les manifestations étudiantes du printemps 2012 est bien partie pour faire le tour du web...  Pas besoin d'être un «Vert» pour aimer la vidéo, c'est aussi un beau clin d'oeil à la situation actuelle.


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Malgré quelques fautes dans le texte de cette vidéo, cela n'empêche pas qu'elle nous aide à chasser un peu le noir qu'on broie depuis des semaines ... May
 
Mise à jour de mon message du 22 avril dernier

dimanche 22 avril 2012

Jour de la Terre 2012: Noir de monde



Des dizaines de milliers de personnes - de 250 000 à 300 000 selon les organisateurs - ont répondu présent à l’appel du 42e Jour de la Terre, hier, à Montréal.

Gaz de schiste, sables bitumineux, Plan Nord, protection des écosystèmes, protocole de Kyoto et même l’éducation : toutes les raisons étaient bonnes pour participer à cette immense manifestation à la Place des Festivals et au grand arbre humain formé au parc Jeanne-Mance.

Quel cri du peuple! 

Et comme je suis d'accord avec Marguerite Tremblay: une citoyenne de Montréal qui en avait plutôt contre les décisions du gouvernement Harper dans les dossiers environnementaux. « C’est à ne pas comprendre qu’on puisse élire un gouvernement comme ça. Fallait qu’il y ait autant de gens aujourd’hui ; chaque personne compte.»

En effet, c'était noir de monde.  Dans cette foule à perte de vue, on sentait vibrer  l’émotion. On  pouvait deviner les frissons intérieurs par les vagues extérieures ... Quand les cloches ont sonné pendant deux minutes, certains avaient peine à retenir leurs larmes.

Le message était clair.  Je suis tellement soulagée et contente d'avoir vu tout ce monde venu de tous les horizons du Québec, hier. Car après les événements violents des jours précédents, et surtout d’avoir entendu vendredi dernier notre premier ministre, Jean Charest,  nous dire, comme en un défi à notre intention,  que rien ne l’arrêterait (dans son Plan Nord),  j’ai crains un moment pour la journée de la Terre. Imaginons! Nous aurions été  au moins 500 000, si tous ceux et celles qui se sont laissés envahir par la peur étaient venus! 

Mais cela ne m'empêchera pas aujourd'hui d'être fière de mon peuple, en autant que tous ceux qui nous dirigent aient entendu son cri et compris le message.

vendredi 20 avril 2012

Michael Sabia : +222,2 % en 2011...!



Toute une performance!

Il a beau avoir remis de l’ordre dans les priorités et dans la gestion des investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec. On apprend dans le rapport annuel 2011 que la Caisse a accordé une rémunération totale de 1,74 million de dollars à Michael Sabia au cours du dernier exercice, une hausse de 222,2 % par rapport à 2010. Le PDG touche une prime pour la première fois depuis qu’il est à la Caisse de dépôt.

Michael Sabia, PDG
- salaire : 500 000 $
- prime : 1,2 million $ (33 % cette année, 66 % différés)
- avantages : 40 000 $
- retraite : 0
- total : 1,74 million $ (+222,2 %)

Je félicite l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic d'avoir dénoncé cette prime à Micheal Sabia.  L’Association explique qu'en plus d'être situé sous l'indice de référence de la Caisse, le rendement de 4 % obtenu en 2011 a été insuffisant pour soutenir les régimes de retraite des secteurs public et parapublic qui, dit-elle, ont besoin d'un rendement à long terme de 7 % afin d'honorer les promesses de rentes faites aux travailleurs de l'État.

L'Association rappelle qu'environ 55 % de l'actif net de 159 milliards de dollars géré par la Caisse appartient aux régimes de retraite des secteurs public et parapublic. Le Québec compte plus de 274 000 personnes retraitées des secteurs public et parapublic.

J’en suis.

jeudi 19 avril 2012

La rose sauvage


Nos voisins du sud ont eu leur Tea Party, avec à sa tête, Sarah Paulin. Une femme.  Le Canada, en l’occurrence, l’Aberta aura son Wild (rose) Party.  En passant, un petit clin d’oeil aux messieurs québécois qui ne font pas confiance à une femme  pour diriger leur province,  l’Alberta  se targue d’avoir, elle,  deux candidates pour le même poste. Spécial! Mais là, n’est pas mon propos. 

Certes, il faut dire les choses telles qu’elles sont :  « A rose is a rose, is a rose ... »  Si la chef du Wildrose,  Danielle Smith,  a souvent dû s'expliquer au sujet d'enjeux moraux au cours de la campagne, c'est que plusieurs de ses candidats sont encore plus radicaux qu'elle l'est elle-même. 

Pour nous donner une mince idée...

Cette semaine encore, des représentants de la communauté gaie ont demandé au candidat Allan Hungsperger, un pasteur, de se retirer de la course pour avoir publié un blogue dans lequel il affirmait que «les homosexuels souffriraient pendant toute l'éternité dans un lac de feu [...]», ajoutant comme pour nuancer: «Je ne les juge pas, cela est un fait!»

Danielle Smith

mardi 17 avril 2012

Rapatriement de la Constitution, 30 ans après - L'hiver de force constitutionnel a assez duré

Pendant que les fédéralistes offriront encore d’autres illusoires promesses de réformes, nous offrirons aux Québécois de clore le débat une fois pour toutes et de sortir de cet hiver de force en redonnant au Québec tous les pouvoirs. Nous proposerons aux Québécois de choisir entre le Canada et le pays du Québec, écrit Pauline Marois. 
Photo : Jacques Grenier - Le Devoir

Il y a 30 ans aujourd'hui, le Canada adoptait officiellement sa Constitution contre la volonté du Québec. Ce geste très grave a plongé le Québec dans ce que Réjean Ducharme me permettra d'appeler un hiver de force constitutionnel. En plus de l'affront fait à tout un peuple, ce coup d'État qui limite les capacités du Québec a des conséquences négatives très concrètes.

Pourtant, les fédéralistes québécois semblent avoir renoncé à corriger cette anomalie, trahissant leur propre idéal et, du coup, plus de 400 ans d'histoire de la nation québécoise.

En 1963, en pleine Révolution tranquille, lors de son investiture à titre de candidat du Parti libéral du Canada, Jean Chrétien s'engageait solennellement à oeuvrer pour changer la Constitution, pas entre dix provinces, mais entre deux peuples. Dix-sept ans plus tard, Pierre Elliott Trudeau promettait solennellement, lui aussi, devant 10 000 témoins, de renouveler le fédéralisme: «Si la réponse à la question référendaire est non, nous avons tous dit que ce non sera interprété comme un mandat pour changer la Constitution, pour renouveler le fédéralisme. [...] Un non, ça veut dire du changement. Nous mettons notre tête en jeu [...]. Nous mettons nos sièges en jeu pour avoir du changement

Et pourtant, moins de deux ans après cette promesse solennelle, la Loi constitutionnelle de 1982 entrait en vigueur à l'encontre de la volonté de l'Assemblée nationale du Québec. Le Canada nous a imposé une Constitution qui a eu pour effet d'enlever au peuple québécois des pouvoirs essentiels en matière de langue et d'éducation, de s'attaquer de plein fouet à la loi 101 et de lui imposer le multiculturalisme à la canadienne. Une réforme aux antipodes des revendications traditionnelles du Québec et de la promesse qu'on lui avait faite. Une trahison, en somme.

Démocratie verrouillée

Les tentatives d'en arriver à un accord honorable permettant au Québec d'effacer les cicatrices de 1982 se sont soldées par des échecs. Le naufrage de l'accord du lac Meech, avec ses cinq petites conditions minimales, ou encore celui de l'accord de Charlottetown, rejeté à la fois au Québec et dans le Canada pour des motifs diamétralement opposés, ne sont maintenant que des souvenirs lointains, vieux d'une vingtaine d'années.

On aurait pu croire que le résultat serré du référendum de 1995 ouvrirait les yeux du Canada et placerait les fédéralistes québécois en position de force pour obtenir des conditions satisfaisantes. Eh bien non. L'État canadien a plutôt cherché à verrouiller la démocratie québécoise avec la loi C-20 et à endoctriner les Québécois avec un déferlement de propagandes mises au jour par le scandale des commandites.

Depuis, les fédéralistes québécois ont baissé pavillon. Certains, comme Benoit Pelletier, espèrent sincèrement qu'un miracle surgira et les autres, cyniques comme Jean Charest, misent sur la lassitude populaire et se contentent de réformettes administratives, de rhétoriques préélectorales ou de motions symboliques sans réelle portée.

Depuis l'élection majoritaire du gouvernement Harper, le Québec n'a plus aucun rapport de force et subit, impuissant, des décisions qui vont à l'encontre de ses intérêts fondamentaux. Nous en sommes réduits à placer notre sort entre les mains de juges nommés par l'État canadien.

«Le fruit n'est pas mûr»

Avec Trudeau, le Québec sera passé de peuple fondateur du Canada à province comme les autres, puis de deuxième classe, l'adhésion du Québec à la Constitution canadienne n'étant même plus considérée comme nécessaire ni même comme une anomalie par les Canadiens. L'Ontario exclu de la Constitution, c'est inimaginable. Dans le cas du Québec, le Canada s'en fout. Et si certains s'imaginent que le NPD y changera quelque chose, qu'ils demandent à Thomas Mulcair s'il a l'intention d'inscrire l'existence de la nation québécoise dans la Constitution canadienne.

C'est le drame des fédéralistes québécois. Plutôt que de dire la vérité, ils proposent des moratoires de dix ans ou évitent soigneusement le sujet. Ils répètent sans relâche que le débat constitutionnel est dépassé, comme si les règles constitutionnelles n'étaient pas au coeur du fonctionnement quotidien de notre société.

Cinquante ans plus tard, que reste-t-il des deux peuples fondateurs, du Maîtres chez nous de Jean Lesage et de l'Égalité ou indépendance de Daniel Johnson? Que reste-t-il de fierté chez les fédéralistes québécois? Jean Charest et son Parti libéral ne réclament plus rien, répétant comme un mantra que «le fruit n'est pas mûr». Le fruit a depuis longtemps pourri dans l'arbre. Et le Parti libéral est passé de la Révolution tranquille à la trahison tranquille de nos aspirations nationales.

Vision d'avenir

À la veille des prochaines élections, les partis fédéralistes ne proposent absolument rien pour sortir le Québec de l'impasse. François Legault se contente d'un moratoire de dix ans, abandonnant d'avance tout rapport de force devant Ottawa. Jean Charest va ressortir sa vieille cassette accusant le Parti québécois de vouloir tenir un référendum sur la souveraineté du Québec, croyant nous mettre sur la défensive et réussir ainsi à esquiver un débat fondamental pour l'avenir du Québec. Le chef libéral se trompe.

Nous sommes aujourd'hui fermement convaincus que le plus grand risque pour le Québec, ce n'est plus la souveraineté, mais bien de demeurer au sein de ce Canada qui ignore de plus en plus notre histoire et notre existence comme peuple. Nous sommes fiers de proposer une vision d'avenir aux Québécois. Oui, nous voulons faire du Québec un pays. Pendant que les fédéralistes offriront encore d'autres illusoires promesses de réformes, nous offrirons aux Québécois de clore le débat une fois pour toutes et de sortir de cet hiver de force en redonnant au Québec tous les pouvoirs. Nous proposerons aux Québécois de choisir entre le Canada et le pays du Québec.

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Pauline Marois - Chef du Parti québécois 

Source: Le Devoir

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Wow! Je n'en crois pas mes yeux. Si madame Marois tient bon et garde le cap, eh bien, on la suivra. 

samedi 14 avril 2012

Élection référendaire: le « deal »



J’ai appris tout récemment que l’idée avait déjà été envoyée en l’air. Dans l’air du temps, d’ailleurs.   « Pour l'avenir, je propose que nous travaillons sur une élection référendaire dans trois ou quatre ans, écrivait M. René Marcel Sauvé, le 30 mai 2003.  Il y a longtemps que j'y pense et je crois que nous devons le faire. Qui vote pour le Parti Québécois vote pour la souveraineté et l'indépendance du Québec. POINT FINAL. Chaque vote accordé au PQ est de facto un OUI au référendum, sur la souveraineté. Il ne sera pas nécessaire de faire d'autres référendum à ce sujet, seulement lorsque viendra le temps de donner une constitution au Québec. À ce moment, la souveraineté sera acquise et reconnue. Nous devons en faire notre leitmotiv et l'enjeu électoral de la prochaine élection. »

Depuis 2003, il en est tombé de la poussière de Roche... Et il en a coulé de l’eau dans nos rivières boréales à la poursuite d’un Plan Nord embrumé. Et par le fait même,  de l’argent en masse dans les caisses du parti provincial au pouvoir. 

Et il en est aussi venues des attaques de toutes parts et de toutes sortes sur le béton armé d’une dame de marbre. Plus coriace qu’on pensait. Et enfin,  dans notre dos large comme un golfe à nous,  il s’en est donné des poussées vers l’EXIT de la part d’un certain Harper majoritaire.   

Bref, étourdis par tant de va-et-vient, on se prend à imaginer les pales de nos belles éoliennes se mettre à souffler à tous vents sur les chiffres des sondages à venir,  afin de recoller enfin tous les morceaux de notre rêve brisé tant de fois.

Mon frère est un gars pressé. Intelligent et de parole. À brûle-pourpoint, l’autre jour, il a tenté le plus sérieusement du monde de me convaincre de mettre en branle une pétition. Rien de moins! 
Le but? Contraindre madame Marois de s’engager dans une ÉLECTION RÉFÉRENDAIRE aux prochaines élections, en échange de son vote, si elle acceptait ce « deal » ... !!!
Sinon, monsieur mon frère allait voter pour la CAQ ...!   
Est-il le seul, en ce moment, à avoir de pareilles idées dans la tête? 

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Et moi, ce que j'en pense?

Il est évident qu'une élection référendaire serait l'idéal. Mais pour l'instant, ce serait prématuré. Et même probablement suicidaire,  du fait qu'on la perdrait ( une tragédie nationale de plus ...) si l'on se fie aux sondages, encore trop frileux. Même s'il y avait une pétition. 

Aux prochaines élections, il est clair qu'il y aura urgence. Non pas pour l'indépendance (bien qu'elle soit infiniment souhaitable),  mais la priorité est de nous débarrasser d'abord et avant tout, de ces ordures libérales au pouvoir depuis 2003.  Et le P.Q. est le seul parti en mesure d'y arriver. POINT À LA LIGNE!

Me semble que ça ne prend pas une tête à Papineau pour comprendre ça, non?


mardi 10 avril 2012

Droit à l'éducation: tel est pris qui croyait prendre


Victoire de Laurent Proulx:
La "victoire" de Laurent Proulx a été de courte durée puisque le cours s'est effectivement donné, mais par cinq professeurs venus discuter du respect des décisions démocratiques.  Commentaire de M. Sylvain Labranche - Abonné (Le Devoir)
4 avril 2012 12 h 10


Depuis quelques jours, les démarches juridiques se multiplient en rapport à la grève estudiantine. Des étudiants voulant retourner en classe se tournent vers les tribunaux pour que ceux-ci ordonnent la reprise des cours à coup d'injonctions. Certains obtiennent gain de cause et d'autres non. 

En entrevue au Devoir, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, a réagi en dénonçant la «judiciarisation» du conflit, c'est-à-dire l'utilisation des tribunaux et du droit pour régler un litige entre le gouvernement et les étudiants. «C'est un conflit qui est politique, et la justice ne saurait servir quand tu as perdu sur le terrain politique.»

On ne saurait mieux dire. Il revient au gouvernement de négocier ou pas avec les étudiants pour résoudre la crise actuelle. De même, les élèves qui s'opposent à la grève doivent convaincre une majorité lors des assemblées qui se tiennent sur le sujet. Il n'appartient pas aux juges de décréter des solutions en vertu de la justice.

Le problème est que les étudiants se font rattraper par où ils ont péché. Depuis le début du conflit, plusieurs de leurs porte-parole affirment haut et fort que l'éducation est un droit auquel le gouvernement attente en haussant les frais de scolarité. Cette prémisse est fausse. Souvenons-nous d'abord que les véritables libertés fondamentales ont deux caractéristiques. D'abord, elles ont surtout un caractère défensif. 


Prenons le droit de grève. Celui-ci prend sa source du fait qu'on ne peut obliger quelqu'un à travailler. Il est aussi lié à la liberté d'association. En l'exerçant, les grévistes n'obligent pas la société à leur payer ou leur fournir quoi que ce soit. Ils ne font que refuser de travailler (ou d'étudier), car ils jugent inadmissibles les conditions dans lesquelles ils sont censés le faire.

Un vrai droit est aussi universel, ce qui constitue sa deuxième caractéristique. Tous en jouissent de la même façon. Or ceci est impossible dans le cas d'un «droit à l'éducation». Non pas que l'éducation ne soit pas fondamentale et vitale pour une société moderne, mais on ne saurait la considérer comme un droit. Pourquoi? Parce qu'elle nécessite une intervention active de la communauté qui doit bâtir des écoles, payer des professeurs, etc. Dès lors, un «droit» à l'éducation divise la société entre ceux qui financent l'éducation et ceux qui en bénéficient, perdant du coup son caractère universel.

Comme elle n'est pas un droit, les décisions concernant l'éducation doivent se prendre dans l'arène politique, comme le rappelait la FECQ. Sauf que les étudiants ont érigé eux-mêmes leurs objectifs politiques en quelque chose d'absolu: un droit à l'éducation, sacré, immanent et inviolable. 


Or il y a des dangers à utiliser ce genre d'intimidation intellectuelle, car la judiciarisation du politique est une arme à double tranchant. Elle a le fâcheux défaut de souvent se retourner contre celui qui l'utilise. En clamant que le fait d'étudier est un droit, les grévistes ont invité leurs opposants à se tourner vers la justice pour qu'on cesse de les priver de leur droit à l'éducation. Tel est pris qui croyait prendre!

Mais il y a plus que la douce ironie de l'arroseur arrosé dans cette histoire. Il y a aussi les dommages collatéraux. Avec la judiciarisation du débat, des juges ordonnent la reprise des cours. Ce faisant, ils risquent de porter atteinte à une vraie liberté fondamentale, le droit de grève des étudiants.


Source: Le Devoir - Texte de Frédéric Bastien, Professeur permanent au collège Dawson

*** 
Voilà qui éclaire nos lanternes. Et allument nos chandelles.