« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


jeudi 29 janvier 2009

Le Grand Changement

Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De jour en jour, de semaine en semaine,
De mois en mois, d’année en année,
Le Grand Changement s’imprègne et s’insère
S’étale et s’enchâsse, s’imbrique et s’implante
S’incruste, s’introduit et s’emboîte
Centimètre par centimètre, millimètre par millimètre.
Un tout petit peu à la fois. Insidieusement.

Ce n’est pas une fête, c’est la conquête
Et c'est triste et profondément tragique,
Mais à la hauteur de toute attente
Et contre toute attente et surtout contre notre gré
Avec patience et détermination nous sommes
À l'instar des âmes mortes de toutes nos guerres
De jour en jour, de semaine en semaine
De mois en mois et d’année en année
Un tout petit peu plus de nouveau conquis
Pour la seconde fois, pour la centième fois
Pour la millième fois encore et toujours.

Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De jour en jour, de semaine en semaine,
De mois en mois, d’année en année,
Le Grand Changement s’imprègne
À la manière de l’autre Grand Dérangement
Comme si on nous entrait dans la gorge
De force et par la force de leur volonté
Non pas un couteau, non pas un marteau
Mais plutôt un sanglot. De trop.

Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De père en fils, de mère en filles, y compris les vieux
De génération en génération, de saison en saison
Le Grand Changement s’insinue en nous
À la manière d'un grand bouleversement
Mine de rien sans rien dire ou si peu
Étouffés, ébahis et encore une fois conquis
À l’ombre des mutations et des capitulations
À l'épreuve du feu et des coups de grâce
Muets et transis à force de muer de force
En devenant exactement ce qu’on veut faire de nous.

Des assimilés canadianisés!

mercredi 28 janvier 2009

Réflexion


Quelle superbe!

Chez l'homme ?
Ou cette caricature ...?
Ou bien, les deux à la fois?
Bravo, Garnotte!
(Le Devoir)

jeudi 22 janvier 2009

Obama et les autres

Si Obama s’est inspiré de son prédécesseur Abraham Lincoln concernant sa décision d’inclure des opposants passés dans son cabinet en nommant au poste de Secrétaire d’État sa principale rivale, Hillary Clinton, se serait-il aussi largement inspiré des stratégies électorales de l’actuel président de la république française, Nicolas Sarkozy ?

C’est ce que tente de nous expliquer une professeure à l'École d'études politiques, à l’Université d'Ottawa, Catherine Côté, en établissant le parallèle entre les stratégies des deux présidents. Entre autre exemples de proximité, elle cite d'abord celui des thèmes axés sur la même volonté de changement et, évidemment, celui des stratégies de communication qu’ils ont mises à profit pendant et après leur campagne.

En s’appuyant sur de solides slogans, tels que «Ensemble tout devient possible», pour le Français, et «Yes, we can», pour l’Américain, les deux présidents ont su se servir d’Internet de brillante façon, notamment par le biais des sites Sarkozy.fr et BarackObama.com pour développer leur stratégie du changement.

Mais ce qui frappe le plus, c’est l'étonnante proximité thématique dans le dernier grand discours effectué par les deux hommes à la veille de l'élection, soit celui du discours au palais Omnisport de Bercy, huit jours avant le second tour pour Sarkozy, et l'«infomercial» d'Obama diffusé à la télévision américaine à six jours du vote.

Pour mieux comprendre cette étrange proximité, il est intéressant de lire le dernier paragraphe de l'analyse de Catherine Côté.

mercredi 21 janvier 2009

Obama a dit ...

L’émotion était palpable. Des sanglots étaient retenus. Des larmes coulaient. Les sourires fusaient de toutes parts. Le moment était historique. Magique. Mémorable. Jusqu’à hier, jour de l’investiture du premier président noir des États-Unis, Barack H. Obama, ils étaient des millions à retenir leur souffle.

Au début, Obama disait «Yes, we can» ; désormais, il dit :«Yes, we will do». Mais jusqu’où cette erre d’aller poussera-t-elle le nouveau président et son administration? N'en fera-t-il que la moitié ou même le quart de ce qu’il avance, parfois avec lyrisme, ce génie du verbe aura déjà fait beaucoup en mettant dans le cœur de ses compatriotes l’espoir de jours meilleurs.

Il leur a dit …

«En ce jour, nous sommes réunis car nous avons préféré l'espoir à la peur, la volonté d'agir en commun au conflit et à la discorde

«Nous avons des devoirs envers nous-mêmes et envers le monde»

«Nous dompterons le Soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et faire tourner nos usines

«Une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis»

Et au reste du monde, il a dit aussi …

«Sachez que l'Amérique est l'amie de chaque pays»

«À ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre ou à blâmer l'Occident pour les maux de leur société, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire

Et quoi encore?

Depuis hier, le monde entier respire un autre air. Et surtout, croit vivre une nouvelle ère qui commence.

samedi 17 janvier 2009

Le fer dans la plaie

On n’en veut pas à la ville de Québec de s’inventer des célébrations dignes de son histoire et de son prestige, et à juste titre, à la hauteur de ses ambitions. Mais célébrer le 250e anniversaire de la défaite des Français sur les plaines d'Abraham, à Québec, n’a rien de réjouissant pour nous, les Québécois.

La Commission des champs de bataille nationaux, un organe du gouvernement fédéral qui gère les plaines d'Abraham, organisera cet été à Québec de nombreuses festivités pour commémorer la fameuse bataille de 1759 entre les généraux Louis-Joseph de Montcalm et James Wolfe.

À mon avis, à moins d’ignorer tristement notre histoire, ou ce qui serait plus juste de s’en foutre royalement, ou enfin, d’être des masochistes purs et durs, je ne vois pas autre chose là-dedans qu’un truc pour amuser les Américains et … César et les Romains. Personne ne s’étonnera de voir apparaître bientôt sur le marché, The Battle of the Plains of Abraham, en version originale d’un nouveau jeu Wii.

Mais soyons sérieux. C’est un fait, la ville de Québec ne s’appartient pas. Et par le fait même ne nous appartient pas. Depuis la Conquête, elle a été et est toujours la propriété d’un gouvernement étranger qui cherche par tous les moyens, à s’approprier le droit et le pouvoir de gérer selon son bon vouloir l’intendance de ses biens et les symboles qui s’y rattachent.

Qu’y frotte s’y pique! Mais, on se demande bien pourquoi le premier ministre du Québec, Jean Charest, cherche déjà à se dissocier de ces fêtes ? Est-ce le froid extrême qui sévit actuellement entre lui et son homologue canadien qui le ferait se rapprocher de la chaleur intense du cœur des Québécois … ?

Une histoire à suivre ...

vendredi 16 janvier 2009

Peter Ustinov a dit ...

« Le terrorisme, c'est la guerre des pauvres contre les riches; la guerre, c'est le terrorisme des pays riches contre les pauvres. »

vendredi 9 janvier 2009

Paul Desmarais: le souverain

On n’en veut pas à Paul Desmarais d’avoir amassé sa fortune, bien que 5 milliards de dollars, ce n’est pas rien quand même. Mais comment se fait-il que Paul Desmarais, un Franco-Ontarien, ait choisi de vivre en souverain au Québec tout en y créant un État (lire ici : entité) appelé Power Corporation, qu’il a patiemment implanté à l’intérieur même de l’État du Québec? Et ensuite d’avoir tout fait pour empêcher les Québécois qui l’ont aidé à bâtir son empire de devenir souverains à leur tour …?

Tasse-toi, pauvre petit peuple du Québec …! Des émotifs! Des socialistes! Des syndicalistes! Des séparatistes! Certes, la démocratie aura été, est encore et sera toujours un embarras pour un tel souverain, qui veut à tout prix imposer sa vision - fédéraliste et libérale - aux autres?

Quand on est Canadien-français minoritaire comme lui, on aura beau vouloir contrôler toutes les entreprises financières, médiatiques (Gesca, Radio-Canada) ou autres de la province, du pays, voire de la planète, ça se voit à l’œil nu qu’on a des instincts, à tout le moins, des réflexes de colonisé difficiles à réprimer.

«Que voulez-vous…? »

Trois projets appréhendés à venir … Qu’on l’appelle le prédateur, la pieuvre ou le fantôme, etc, est-ce encore dans le but de faire profiter au maximum ses nombreuses compagnies d’assurances, qu’il cherche par tous les moyens à promouvoir un système de santé privé parallèle (ou non) au système de santé public du Québec?

Puis sans parler du fameux projet méthanier Rabaska, à Lévis, dans lequel il aurait des intérêts certains, et qu’on devra surveiller d’aussi près qu’on l’a fait avec le Suroît … Et quoi encore? Ah! mais oui, ne lui manque-t-il plus que La Banque Nationale lui tombe entre les mains comme un fruit mûr pour satisfaire ses plus chers désirs pour l’année 2009 … ?

Entre-temps, mon petit doigt me dit … «Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire. » David Rockefeller (Newsweek International, 1er février 1999). Depuis belle lurette que Paul Desmarais a compris la leçon (sic). Et qu’il joue dans la cour des grands de ce monde (re-sic).

Que faire devant l’ambition et la voracité de cet ogre en train de dévorer tout sur son passage et qui ne laisse que des miettes aux autres? La lumière que jette Robin Philpot sur le parcours de la famille Desmarais, sur son enrichissement, ses idées et ses positions politiques permettra-t-elle une analyse froide qui devrait briser la paralysie qui nous afflige? Verrons-nous un jour le bout de ce tunnel obscur?

Quoi qu’en dise ma sœur Lolo, ce bouquin n’est pas un ROMAN. Loin de là. Ni une biographie, d’ailleurs. Mais lorsque l’essai politique de Robin Philpot, Derrière l’État Desmarais : POWER est paru en librairie, à la fin de novembre dernier, j’ai voulu savoir si on allait inviter M. Philpot à Tout le Monde en parle (Radio-Canada...!). Comme l’équipe de TLMP n’en finit plus d’y réfléchir, vous comprendrez bien que les restes de dinde refroidis du temps des Fêtes ont eu le temps de passer au petit hachoir depuis.

***

Derrière l’État Desmarais : POWER
Robin Philpot,
Éditions Les Intouchables,
Montréal, 2008
205 p.

«Robin Philpot revient en détail sur le rôle actif de Paul Desmarais dans la "préparation" de leaders politiques, notamment Nicolas Sarkozy. Le président français a affirmé qu'il n'aurait jamais accédé à l'Elysée sans l'aide et les conseils du fondateur de Power Corporation. Celui-ci a d'ailleurs reçu en retour la grand-croix de la Légion d'honneur des mains de Nicolas Sarkozy. Un honneur unique pour un Québécois.» Extrait d'
un article paru dans Bourse Reflex, 2008, jeudi 06 Nov. à 09:30

mercredi 7 janvier 2009

Le conflit israélo-palestinien

Question de mieux nous «démêler» dans cette affaire qui dure depuis 60 ans! Trouvées quelque part, voici les 12 règles infaillibles pour publier des nouvelles en provenance du Proche Orient dans les grands médias occidentaux.

1. Au Proche Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers et c’est toujours Israël que se défend. Cette défense s’appelle « représailles ».

2. Ni les Arabes, ni les Palestiniens, ni les Libanais n’ont le droit de tuer des civils. On appelle cela du « terrorisme ».

3. Israël a le droit de tuer des civils. Cela s’appelle de la « légitime défense ».

4. Lorsque Israël tue des civils en masse, les puissances occidentales demandent qu’il le fasse avec plus de retenue. Cela s’appelle « réactions de la communauté internationale ».

5. Ni les Palestiniens ni les Libanais n’ont le droit de capturer des soldats israéliens à l’intérieur d’installations militaires équipées de sentinelles et de postes de combat. Il faut appeler cela « séquestration de personnes sans défense ».

6. Israël a le droit de séquestrer, à n’importe quelle heure et n’importe où, autant de Palestiniens et de Libanais qu’il lui plaira. Le chiffre actuel tourne autour de dix mille, parmi lesquels 300 sont des enfants et mille sont des femmes. Il n’est pas nécessaire de fournir la moindre preuve de culpabilité. Israël a le droit de garder en détention indéfiniment des prisonniers, même si ceux-ci sont des personnalités démocratiquement élues par les Palestiniens. On appelle cela « emprisonnement de terroristes ».

7. Quand on mentionne le mot “Hezbollah”, il est obligatoire d’ajouter dans la même phrase : « soutenu et financé par la Syrie et par l’Iran ».

8. Quand on mentionne « Israël », il est catégoriquement interdit d’ajouter : « soutenu et financé par les Etats-Unis ». Cela pourrait donner l’impression que le conflit est inégal et que l’existence d’Israël ne court aucun danger.

9. Dans les informations concernant Israël, il faut toujours éviter qu’apparaissent les locutions suivantes : « Territoires occupés », « Résolutions de l’ONU », « Violations des Droits de l’Homme » et « Convention de Genève».

10. Les Palestiniens, comme les Libanais, sont toujours des « lâches » qui se cachent au milieu d’une population civile qui ne les aime pas. S’ils dorment chez eux, avec leur famille, cela porte un nom : « lâcheté ». Israël a le droit d’anéantir, avec des bombes et des missiles, les quartiers où ils dorment. Cela s’appelle : « des frappes chirurgicales de haute précision ».

11. Les Israéliens parlent mieux l’anglais, le français, l’espagnol ou le portugais que les Arabes. C’est pourquoi ils méritent d’être interviewés plus souvent et, donc, d’avoir plus souvent que les Arabes l’occasion d’expliquer, au grand public, les règles ci-dessus pour la rédaction des nouvelles (règles 1 à 10). On appelle cela « la neutralité journalistique ».

12. Toutes les personnes qui ne sont pas d’accord avec les susdites Règles sont, et il faut que cela se sache, des « terroristes antisémites hautement dangereux ».

Bref, si on comprend bien, dans ce conflit-là, c'est comme pour la tour de Pise; il faut toujours pencher du même bord ...

mardi 6 janvier 2009

Des mythes et des mites

Un monsieur de Gatineau, Hubert Larocque, écrivait ceci dans Le Devoir, ce matin: «Le mythe des États-Unis n'a rien perdu de son pouvoir si l'on en juge par les espoirs que l'on place dans Barack Obama.

Il y a je ne sais quoi de périmé dans l'enthousiasme pour un sauveur dans le monde d'aujourd'hui, complexe, blasé et décadent. Certes, la fabrication du personnage et sa mise en marché politique relèvent d'une science consommée.

Jusqu'ici, aucune faute
* (oupps ...! pas tout à fait juste, M. Larocque ...) dans le discours et la conduite de l'élu. Pourtant, son discours reprend les thèmes et le style des grands moments de Martin Luther King, de J. F. Kennedy et même de Bill Clinton. Son apothéose répond au désir qu'il redonne aux États-Unis leur grandeur militaire, politique et économique.

En aura-t-il les moyens quand il sera prisonnier d'un rôle défini par avance? Les États-Unis sont-ils encore le grand pays auquel on a cru? La texture démographique a changé, l'économie frise l'abîme, l'idéal de liberté sonne comme un mot bien usé et trahi.

C'est que les États-Unis ont perdu le prestige moral qui fait les vraies grandes nations quand ils ont bafoué le droit international, soutenu des régimes oppresseurs et utilisé leur armée à des fins impérialistes.

Le vrai test d'Obama sera sa capacité de réviser la politique américaine envers Israël et la Palestine.»


À moins de rester au ras des mites, si vous voulez mon conseil là-dessus: en s’attendant jamais à rien, on risque moins d’être déçu. Voilà!

* «On n'est pas parfait pour toujours» pour citer Benjamin Button dans son étrange histoire. En passant, un très beau film ...!